Deep Thought (ordinateur d'échecs)

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Deep Thought est le nom d'un ordinateur conçu pour jouer aux échecs. Son nom signifie « Pensée profonde ».

Initialement développé à l'Université Carnegie Mellon et plus tard chez IBM[1], c'était la seconde version d'une ligne de programmes d'échecs développés par Feng-hsiung Hsu, qui avait commencé avec ChipTest, et qui a culminé avec Deep Blue. En plus de Feng-hsiung Hsu, l'équipe de Deep Thought comprenait Thomas Anantharaman (en), Mike Browne, Murray Campbell et Andreas Nowatzyk[2].

Deep Thought devint le premier ordinateur à battre un grand maître humain en partie sérieuse lorsqu’il vainquit le danois Bent Larsen en 1988[2], mais fut battu facilement en 2 parties lors d'un match avec le champion du monde Garry Kasparov en 1989, ainsi que dans un match par correspondance avec le maître international Michael Valvo (en).

Origines du nom[modifier | modifier le code]

Le nom Deep Thought vient du livre tiré du feuilleton radio Le Guide du voyageur galactique de Douglas Adams, dans lequel un ordinateur porte le même nom[3].

Certains programmes ultérieurs ont gardé le préfixe de deep, comme Deep Fritz, Deep Junior, etc. (Deep signifiant « profond » en anglais, et se rapportant peut-être à l'exploration en profondeur de l'arbre des coups possibles[réf. nécessaire]).

Historique[modifier | modifier le code]

La version Deep Thought 0.01 a été créée en mai 1988, et la version 0.02 en novembre de la même année. Cette nouvelle version avait 2 processeurs VLSI (Very Large Scale Integration) conçus spécifiquement, et elle était capable d'analyser 720 000 coups par seconde.

Deep Thought a gagné le championnat nord-américain des ordinateurs (NACCC) en 1988 et le championnat du monde d'échecs des ordinateurs (WCCC) en 1989.

En 1994, Deep Thought 2 a gagné le NACCC pour la cinquième fois, avec un classement Elo estimé à environ 2600. Il a été sponsorisé par IBM. Quelques-uns des ingénieurs qui ont conçu Deep Thought avaient aussi travaillé sur la conception de Deep Thought 2.

Niveau[modifier | modifier le code]

Son classement Elo de la FIDE a été estimé à 2551, soit le niveau d'un grand maître international.

Ses algorithmes étaient des fonctions d'évaluations relativement simples, mais Deep Thought pouvait examiner un demi-milliard de positions d'échecs par coup joué lors d'une partie d'échecs en cadence de tournois, ce qui lui permettait d'atteindre une profondeur de 10 ou 11 demi-coups dans des positions complexes. En plus de cela, en utilisant la technique de l'« extension singulière »[4], il pouvait aussi suivre des chemins de coups forcés pour aller encore plus loin, ce qui lui permit de trouver un échec et mat en 19 coups (37 demi-coups)[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « History of deep blue », sur IBM.com (consulté le )
  2. a et b (en) Hans Berliner, « Deep Thought wins the $10,000 Fredkin Prize », sur "AI Magazine" Volume 10 Number 2, (consulté le )
  3. (en) Kevin Maney, Steve Hamm et Jeffrey O'Brien, Making the World Work Better : The Ideas That Shaped a Century and a Company, Pearson Education, , 350 p. (ISBN 978-0-13-275513-9, lire en ligne), p. 70.
  4. (en) « A Grandmaster Chess Machine », Scientific American.com, avril 1997.
  5. Hans Berliner, « Deep Thought Wins Fredkin Intermediate Prize », AI Magazine, vol. 10, no 2,‎ (lire en ligne)

Articles connexes[modifier | modifier le code]