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Clara Knecht

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Clara Knecht
Biographie
Naissance
Nom de naissance
Élise-Claire DubostVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Clara KnechtVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Gestapo (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Condamnée pour

Élise-Claire Dubost, plus connue sous le nom de Clara Knecht ou parfois Klara Knecht, née à Schiltigheim en 1914[1] et morte à une date inconnue, est une secrétaire et traductrice alsacienne, employée pendant la Seconde Guerre mondiale au siège de la Gestapo à Tours pendant l'Occupation. Elle est connue pour avoir pratiqué des interrogatoires cruels et sadiques pour le compte de la Gestapo[2]. Ce qui lui a valu le surnom de « la chienne ».

Siège de la Gestapo de Tours pendant l'occupation allemande

Dès 1942, collaboratrice[3], elle est employée par la Gestapo[4],[5] au 17, rue George-Sand à Tours[6] en qualité d'interprète et assiste ainsi aux interrogatoires des personnes emprisonnées à la prison de Tours[7],[8],[9] menés par la Gestapo, sous l'égide notamment de Georg Brückle[10],[11],[12]. Clara Knecht est, selon certaines sources, la maîtresse de Georg Brückle[13], et de Ditmar Geissler[14]. Elle occupe également la maison du résistant Jean Meunier[13].

Selon les témoignages d'Yvette Varvoux[15] et Michel Jeulin, elle est une tortionnaire particulièrement sadique et redoutée par les résistants et les résistantes[2],[16]. Elle les aurait frappés, aurait arraché leurs ongles, et se serait servie d'un nerf de bœuf aux lanières de cuivre, qu'elle oblige ses victimes à baiser[17],[2],[14]. Elle a également développé une forme de torture utilisant des bains d'eau savonneuse[18],[19], utilisés entre autres à Rennes[20] et pratiqué la torture sexuelle[21],[22].

Des allégations propagées après la guerre dans un contexte de justice expéditive indiquent qu'elle admet avoir tué l'abbé Henri Péan[23],[24],[25],[26] ,[27] ,[28]en 1944. Marcelle Delaunay et Robert Marquant sont également torturés selon ces mêmes sources.

En août 1944 elle fait partie de l'équipe de la Sipo qui interroge Yvette Varvoux, organisant même un simulacre d’exécution sur le pont de Montlouis et lui laissant entrevoir son mari violenté et affaibli dans la cour avant de prétendre qu'il s'était suicidé avec ses bretelles[22]. Elle disparait fin août 1944 après avoir torturé des maquisards à la Grande Babinière[29].

Sébastien Cheverau, historien et auteur d'un livre sur le massacre de Maillé[30], contredit cette analyse dans son livre et indique, comme André Goupille dans son témoignage, que c'est Dietmar Geissler qui a assassiné l'abbé Péan[31]. Clara Knecht, selon lui, est « employée comme traductrice de la Gestapo, elle en fut une auxiliaire zélée, ce qui lui valut le surnom évocateur de "la chienne" »[32]

Dans son ouvrage La ligne de démarcation volume 5, le colonel Rémy indique qu'elle a été retrouvée sous l'uniforme d'AFAT à Baden-Baden au début de l'année 1945. Elle avait réussie à se faire incorporer dans ce corps féminin en raison de sa naissance strasbourgeoise[33].

Le journal France-Soir fait un long compte rendu du procès de Clara Knecht les 2 et 3 septembre 1945, soulignant sa grande beauté et son immense cruauté[34]. Elle est condamnée à mort par contumace le 6 septembre 1945 par la cour de justice d'Indre-et-Loire[35], mais réussit à fuir.

Un autre procès se tient à Toulon en 1949, dans lequel, selon des allégations propagées par la presse régionale, elle aurait admis avoir tué l'abbé Péan et aurait été internée par la suite dans un hôpital psychiatrique[2], mais il s'agirait d'une fausse Clara Knecht[5], la vraie ayant disparu dès la Libération[36] et étant, selon la justice française, décédée dans le bombardement de la ville de Pforzheim le 25 janvier 1945[35],[37].

Bibliographie

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Références

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  1. Robert (1891-1974) Auteur du texte Vivier, Touraine 39-45 : histoire de l'Indre-et-Loire durant la 2e Guerre mondiale / Robert Vivier ; [avec la collab. du Dr Jack Vivier et du Prof. Jean Ollier], (lire en ligne)
  2. a b c et d PBCO, 2015 (ISBN ), p. 46 à 52, Femmes de l'ombre en Touraine, 37260 Monts, France,, PBCO, , 175 p. (ISBN 978-2-35042-050-9), p. 82
  3. « "25 août 1944, Maillé : un crime sans assassin" : l'autre Oradour-sur-Glane », sur TéléObs, (consulté le )
  4. « Clara Knecht », La Nouvelle République,‎
  5. a et b « Un souvenir de Tours innocente la fausse Clara Knecht », France Dimanche,‎ (lire en ligne)
  6. Sylvie Pouliquen, Femmes de l'ombre en Touraine, PBCO éditions, (ISBN 978-2-35042-050-9)
  7. « les prisonniers de Tours. Témoignage », sur memoiredeguerre.pagesperso-orange.fr
  8. ajpn, Hellen Kaufmann, Bernard Lhoumeau, Bordeaux, Aquitaine, France, « Tours en 1939-1945 », sur www.ajpn.org
  9. Richard Cannavo, « "25 août 1944, Maillé : un crime sans assassin" : l'autre Oradour-sur-Glane », Teleobs,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. « Les Tourangeaux s'amusent aussi (2) - 08/08/2011 - La Nouvelle République Indre-et-Loire », sur www.lanouvellerepublique.fr
  11. « Dirigeants zone occupée », sur cnrdefontenelle2011.free.fr
  12. Dominique Lormier, La Gestapo et les Français, Pygmalion, , 312 p. (ISBN 978-2-7564-0968-9, lire en ligne)
  13. a et b Pauline Brault, « Musée de la résistance en ligne », sur museedelaresistanceenligne.org (consulté le )
  14. a et b Yannick Bigot, Quand tombent les hommes, Librinova, (ISBN 979-10-262-4975-7, lire en ligne)
  15. « Le témoignage d'Yvette Gobert et de Noël Happe », sur marayresistance.e-monsite.com (consulté le )
  16. « Claire Dubost alias Clara Knecht a fourni d'horribles détails sur son activité à la Gestapo de Tours », Le Parisien Libéré,‎ (lire en ligne)
  17. « La Shoah à Tours : sur le chemin de la mémoire », sur etoilejaune-anniversaire.blogspot.fr
  18. Alec Mellor, La torture: son histoire, son abolition, sa réapparition au XXe siècle, Horizons littéraires, (lire en ligne)
  19. (es) Daniel Sueiro, El arte de matar, Alfaguara, (lire en ligne)
  20. (en) Darius Rejali, Torture and Democracy, Princeton University Press, (ISBN 978-1-4008-3087-9, lire en ligne)
  21. (bg) Ruxandra Cesereanu, Political Torture in the Twentieth Century, Mimesis, (ISBN 978-88-575-8168-2, lire en ligne)
  22. a et b Annie Pennetier, « VARVOUX Yvette, Émilie, Irma née ALTENHOVEN », dans Le Maitron, Maitron/Editions de l'Atelier, (lire en ligne)
  23. « 25 août 1944, Maillé : un crime sans assassin du 28 mai sur France 2 - Lire la page 14 (TeleScoop) », sur telescoop.tv
  24. « Torture », sur cnrdefontenelle2011.free.fr (consulté le )
  25. « Sur l'abbé Henri Péan », sur chantran vengeance, (consulté le )
  26. ajpn, Hellen Kaufmann, Bernard Lhoumeau, Bordeaux, Aquitaine, France, « Henri-Péan », sur www.ajpn.org (consulté le )
  27. « Maillé - Page 2 de 8 - LiTTéRaTuRe », LiTTéRaTuRe,‎ (lire en ligne, consulté le )
  28. « Le curé de Draché "Un pur de la résistance" », sur chantran vengeance (consulté le )
  29. Philippe Valode et Gérard Chauvy, La gestapo française, edi8, (ISBN 978-2-7357-0413-2, lire en ligne)
  30. « Maillé : une histoire inédite - 23/08/2012 - La Nouvelle République Indre-et-Loire », sur www.lanouvellerepublique.fr (consulté le )
  31. André Goupille, Mon village sous la loupe, Chambray-lès-Tours, CLD,
  32. Archives départementales de Tours, Fonds Jean Meunier
  33. Colonel Rémy : La ligne de démarcation volume 5; récit le bec de canard page 51 et 52.
  34. Carine Trévisan, « Ce qu'ont dit les murs de Fresnes », Le Temps des médias, 2005/1 (n° 4),‎ , p. 90-100 (DOI 10.3917/tdm.004.0090. URL, lire en ligne)
  35. a et b Sébastien Chevereau, 25 août 1944, Maillé… Du crime à la mémoire », Turquand, Anovi, , 217 p. (ISBN 979-10-90447-19-6), p. 224 pages
  36. « La Shoah à Tours : sur le chemin de la mémoire », sur etoilejaune-anniversaire.blogspot.ch (consulté le )
  37. Archives de la justice militaire, Le Blanc (TPFA Paris, boîte 1345, jugement du 2 avril 1954)