Charles René Billuart

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Charles René Billuart
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Charles René Billuart, né à Revin (Ardennes) le et mort à Revin le , est un théologien français.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Vers l'âge de seize ans, il se présenta et fut reçu chez les Jésuites de Charleville où il avait fait ses humanités. En se rendant au noviciat de Pont-à-Mousson, il passa voir le recteur du collège de Sedan, qui le reçut fraichement

Il changea donc de résolution et il revint dans sa région, y prit l'habit de dominicain en 1701 et fit son noviciat à Lille, sa profession à Revin, le , puis son cours de philosophie et de théologie.

Dès lors il décida, qu'au lieu d'être moliniste, il serait thomiste.

En 1710 on le chargea d'enseigner la philosophie au collège de Saint Thomas de Douai. L'année suivante il le fut à Revin, où il professa la théologie jusqu'en 1715, quand il fut nommé maître des étudiants à Douai. Il y devint second régent des études en 1718.

Après avoir gouverné sa communauté de Revin, en qualité de prieur, de 1721 à 1725, il fut nommé premier régent du collège de Douai. Il fut élu provincial des Dominicains, le , promotion renouvelée en 1741 et 1752. Il devint docteur en théologie en 1729.

En novembre 1733, il revint à Revin où il exerça les fonctions de prieur, jusqu'en 1741 ; fonction qu'il refusa d'accepter en 1749.

En 1736, Louis d'Orléans, seigneur territorial de Revin, l'appelle à Paris. Il en revient avec d'importants moyens financiers qui lui permettent de bâtir l'infirmerie, l'hospice, la bibliothèque du couvent de Revin.

Il prêcha à Liège en 1718, 1719 & 1732. Il prononça un discours et débattit avec les pasteurs protestants à Maastricht en 1729.

D'un caractère doux et pacifique, il était vif et tenace à la dispute ; et il en fit preuve dans ses discussions avec Antoine Lengrand et Joseph Maugis.

Inhumé en l'église Notre-Dame de Revin. Sa devise "LABORE ET ARTE" figure sur sa plaque funéraire.

Ses œuvres[modifier | modifier le code]

  • De mente ecclesiœ catholicœ circa accidentia eucharistiœ dissertatio unica, adversus Antonium Lengrand, S.T.L., et philosophiœ Cartesianœ professorem in academiâ Duacensi, Leodii ; Urbanus Ancion, 1715 in-12°, 160 p[1].
  • Le Thomisme vengé de sa prétendue condamnation par la constitution Unigenitus, adressé en forme de lettre à un abbé ; par un religieux de l'ordre de Saint-Dominique, Bruxelles : Jean Leonard, 1720, in-12°, 97 p.
  • Lettre du R.P.C.R. Billuart aux docteurs de la Faculté de théologie de Douai, avec des réflexions sur les notes calomnieuses qu'ils ont attachées à leur censure du , contre les RR. PP. Massouillé et Contenson de l'ordre des FF. Prêcheurs, 1723, in-4°; 42 p[2].
  • Examen critique des Réflexions (d'un anonyme) sur le bref de N.S.P. le pape Benoît XIII, du , adressé aux Dominicains, in-4°, 21 p[3].
  • Le Thomisme triomphant par le bref Demissas preces de Benoît XIII, ou justification de l'Examen critique des réflexions sur ce bref, contre une lettre anonyme adressée à l'auteur de l'Examen; par un théologien de l'ordre de Saint-Dominique, in-4°, 114 p[4].
  • Réponse de l'auteur du Thomisme triomphant à M. Stievenard, au sujet de son Apologie pour Fénelon, in-4, 8 p.
  • Avis d'un ecclésiastique de Paris à M. Stievenard sur sa seconde apologie pour Fénelon, in-4°, 21 p[5].
  • Justification de l'Avis d'un Ecclésiastique de Paris à M. Stievenard sur sa seconde apologie pour Fénelon, in-4°, 21 p[6].
  • Réponse à l'auteur d'un libelle imprimé cette année 1734, à Rotterdam, intitulé : La Créance des églises réformées touchant la sainte Vierge, où l'on fait voir les impostures grossières et les calomnies atroces, les paralogismes et les inepties dont cet ouvrage est rempli, in-4, 63 p.
  • Apologie du RP. Pierre Soto, dominicain, et des anciennes censures de Louvain et de Douai, contre l'Histoire du Baïanisme, composée par le Père du Chesne jésuite, et condamnée à Rome le 17 de , (signé du pseudonyme de Louis de Lomanise), Avignon & Paris : Marc Chave, 1738, in-12°, 242 p. [1][7]
  • Quœstio theologica de Relatione operum in Deum adversùs opusculum, sub nomine R.D. Hagen (Leodii éditum anno 1752) vindicata, Ipris : Moerman, 1762, in-8°, 62 p[8].
  • Ulterior elucidatio quœstionis theologiae de relatione operum in Deum, Ipris : Moerman, 1753, in-12° & Lovan : van Overbeck, 1755, in-8°, 55 p.
  • Epistola expostulatoria, et apologctica Ludovici Franc ad R. Patron Josephum Maugis, super dissertationem ejus se cundam de relatione operum in Deum, Antverpen : Everaerts, in-8°, 66 p[9].
  • Des différentes luxures, Traduit pour la première fois par un agrégé de l'Université, éditions Montaigne / Aubier, Paris, 1929, 188 p.


Son grand-œuvre est un Cours de théologie d'après Thomas d'Aquin :

  • Summa S. Thomœ hodiernis academiarum moribus accommodata ; sive cursus theologiœ juxta mentem, et, in quantum licuit, juxta ordinem et litteram D. Thomœ in suâ summâ : insertis pro re natâ digressionibus in Historiam ecclesiasticam. Ad usum scholarum Thomistarum, Leod. Everard. Kints, 1746 à 1751, 19 vol., in-8°, réédités sous le titre de Cursus theologiœ universalis cum supplemento, Wiceburgi., 1708 4 vol. in-folio & 19 vol in-8°, puis réédité à Venettis, 1761, 3 vol. in-folio
L'on peut lire en ligne : tome 1 [2], tome 3 [3], tome 5 [4], tome 6 [5], tome 18 [6].


Il existe une édition posthume tardive de ses sermons :

  • Sermons du R.P. C.-R. Billuart, publiés d'après les manuscrits autographes, par M. l'abbé Lelièvre, Bruxelles : VanderBorght, 1846, 2 vol. (L'on peut lire le tome 2, en ligne [7])

Notes & références[modifier | modifier le code]

  1. Selon J.-B. Boulliot, il y soutient avec vivacité le sentiment des Péripatéticiens contre celui de Descartes, et en fait presque un article de foi. L'ouvrage d'Antoine Lengrand qu'il attaqua est intitulé Dissertatio de accidentibus absolutis, Duaci 1711, in-12, 112 p.
  2. J.-B. Bouillet indique que les docteurs de Douai ne répondirent pas à cette lettre parce qu'ils ne purent y répondre : ils s'étaient grossièrement trompés sur le compte des deux célèbres dominicains ; et leur censure fut condamnée à Rome par un décret apostolique du 18 juillet 1729.
  3. J.-B. Boulliot indique que le bref dont il est question, Dimissas preces, est adressé à tous les Dominicains contre les calomnies intentées à la doctrine de saint Augustin et de saint Thomas.
  4. J.-B. Boulliot indique qu'il s'agit d'une réponse à des lettres anonymes injurieuses qui faisaient suite à l'édition de L'Examen critique.
  5. J.-B. Boulliot précise qu'il s'agit d'une réponse à l'abbé Simon Pierre Stievenard qui avait publié une seconde apologie de Fénelon où il reprochait au P. Billuart d'avoir emprunté ses objections des Jansénistes.
  6. Selon Boulliot, il s'agit d'un écrit où, pour répondre à la réplique de Stievenard, il attaque ce dernier sans beaucoup de ménagement et qui mit fin à cette dispute.
  7. Selon Boulliot, il y montre l'orthodoxie de Pierre Soto et celle de Josse Ravestein de Tileto et le molinisme de Ruard Tapper et découvre les infidélités les calomnies et les bévues de Jean-Baptiste Du Chesne.
  8. Boulliot indique que, dans cette dissertation sur le vrai mobile des actions humaines, Billuart prouve contre le sentiment de quelques rigoristes de Louvain, qu'il suffit qu'une action, pour n'être point imputée comme péché à celui qui la fait, soit bonne en elle-même et dans ses circonstances.
  9. J.-B. Boulliot indique qu'il s'agit d'une réplique au Dissertatio de relatione operum ab objectis vindicata Lovann, 1755, in-8°, du RP. Joseph Maugis & que le R.P. Maugis riposta par Vindiciœ dissertationis de relatione operum in Deum, Lovan, 1757 in-8°, 142 p. Cet opuscule qui parut peu après la mort de C.-R. Billuart.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Georges Bourgeois, « Les souvenirs de P.Billuart à Revin », Nouvelle revue de Champagne et de Brie,‎ , p. 145-153 (lire en ligne).
  • Pierre Larousse, « Billiart (Charles-René) », dans [[Grand dictionnaire universel du XIXe siècle|Grand dictionnaire universel du XIXe siècle : français, historique, géographique, mythologique, bibliographique]], t. 2, (lire en ligne).
  • Jean-Baptiste-Joseph Boulliot, « Billuart (Charles René) », dans Biographie Ardennaise ou histoire des Ardennais, vol. 1, Paris, (lire en ligne), p. 110-119.
  • « Théologie de Billuart », L'ami de la religion,‎ , p. 129-134 (lire en ligne).
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Liens externes[modifier | modifier le code]