Benoît de Bonvoisin
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Benoît Marie Ghislain Martin Marcel Patrice de Bonvoisin, surnommé "Le Baron noir", né le , est un aristocrate et homme politique belge.
Biographie[modifier | modifier le code]
Le Baron Benoît de Bonvoisin est le fils du baron Pierre de Bonvoisin (né en 1903) président de la Société Générale de Banque et petit-fils d'Alexandre Galopin, gouverneur de la Société générale de Belgique.
Il est diplômé de philosophie de l'Université Catholique de Louvain.
Politique[modifier | modifier le code]
Vers 1970, il entre au Cercle des Nations[1].
Benoît de Bonvoisin est appelé par Paul Vanden Boeynants, il devient trésorier du Centre politique des indépendants et cadres chrétiens (CEPIC) qui est considéré comme l'aile droite du parti social-chrétien[2].
Il est considéré comme financier et soutien de l’extrême-droite belge et proche de groupes néo-nazis. Il est éditeur de magazines d'extrême-droite[3]. La Cour d'appel de Mons indique toutefois, dans son arrêt du 16 juillet 2020, qu'une note, établie en 1981 par la Sûreté de l'État, liant Benoit de Bonvoisin à des mouvements d'extrême droite est non prouvée et que la diffusion de celle-ci à des organes de presse est de la responsabilité de l'État[4].
Affaires judiciaires[modifier | modifier le code]
Benoît de Bonvoisin a été l'objet d'une enquête menée par un ancien chef de la sécurité de l'État, Albert Raes qui, à la commission Parlementaire Wijninckx, a menti, sous serment, en 1981 à son sujet.[réf. nécessaire].
En 1984, à la suite de la faillite frauduleuse de la Boomse Metaalwerken, il est condamné à une interdiction d'actes commerciaux[5].
En 1992, il est relaxé en tant qu'intermédiaire dans l'affaire d'obtention frauduleuse du marché des horodateurs de la ville de Liège[6].
Début 1995, le masque mortuaire et le moulage en argent des mains de Sainte Madeleine-Sophie Barat dérobés à l'occasion de la démolition de la chapelle du couvent des religieuses du Sacré-Cœur de Jésus à Jette en 1993[7] sont retrouvés chez Benoît de Bonvoisin[8]. Inculpé de recel, celui-ci est condamné en février 1996, par le tribunal correctionnel de Bruxelles, à 6 mois de prison et 1 000 FB d'amende[9]. Il est ensuite relaxé par la Cour d'appel de Bruxelles.
En novembre 1996, il est inculpé pour escroquerie, extorsion de fonds, abus de confiance et fraude fiscale et condamné à une peine de cinq années de prison en Belgique[6]. Toutefois il est acquitté par la cour d'appel de Mons pour l'ensemble des chefs d'accusation le 12 mai 2000[10].
Par ailleurs l'Etat belge se voit condamné à lui verser un dédommagement de 100 000 € au titre de préjudice moral dans l'affaire politico-judiciaire l'opposant depuis 1981 à la Sûreté de l'Etat [11].
Après un long périple judiciaire, le 23 novembre 2020 la cour d'appel de Liège a rendu son arrêt. Elle lui accorde 15.000 euros (hors intérêts) et condamne l'Etat à envoyer une lettre d'excuse, cosignée par le ministre de la Justice et l'administration générale de la Sûreté de l'Etat. Ce qui est extrêmement rare. La cour précise le libellé: « L'Etat belge vous présente ses excuses pour avoir rédigé, sous la plume du ministre de la Justice, une note destinée à la Commission d'enquête parlementaire Wijninckx datée du 15/05/1981 contenant des informations non vérifiées, et partant non démontrées vous associant à des mouvements d'extrême droite, non divulguée le 19 mai 1981 dans le journal De Morgen, et pour l'atteinte à votre honneur et votre réputation qui en ont résulté. » L'Etat pouvait aller en cassation jusqu'au 28 mars 2024[12].
Notes et références[modifier | modifier le code]
- VDB Un Citoyen Au-Dessus De Tout Soupçon. Jan Willems, Éditions Aden, pages 138 et 139.
- Le centre politique des independants et cadres chretiens (CEPIC) Jacques Moden et Jean Sloover. Publié dans Courrier hebdomadaire du CRISP, 1978/2 (no 787)
- « ...il est dépeint dans son pays comme un bailleur de fonds de l'extrême droite belge qui entretient des relations plus qu'amicales avec des groupuscules néonazis. », liberation.fr (présentation en ligne).
- « Arrêt de la Cour d'appel, », Mons, , pages 16 et 17
- Main basse sur Bruxelles, Georges Timmerman, Éditions Aden, 1991, page 47 - L'affaire des parcmètres
- Sylvain EPHIMENCO, « La chute d'un trublion de la politique belge. Le baron de Bonvoisin en prison. », Libération, (lire en ligne, consulté le ).
- (nl) André Monteyne, « De straatnamen van Jette (21) : Heilig Hartlaan », De Zeyp, , p. 8 (lire en ligne, consulté le )
- Christian Du Brulle, « Benoît de Bonvoisin jugé à Bruxelles : Le « masque d'argent » devant le tribunal », sur lesoir.be, (consulté le )
- « 55e chambre du tribunal correctionnel de Bruxelles a prononcé mardi des condamnations à des peines de prison ferme contre », sur L'Échoconsulté le=4 mai 2014,
- « Dans les dossiers Cidep et PDG, l'homme était soupçonné d'avoir commis des jeux d'écritures afin d'éluder l'impôt La cour d'appel de Mons acquitte le baron de Bonvoisin », (consulté le )
- « L'Etat condamné à verser 100 000 euros au baron de Bonvoisin », sur Le Vif, (consulté le )
- (fr) Jacques Laruelle., « L'honneur retrouvé du Baron Benoît de Bonvoisin. », La Libre Belgique., no n°89., vendredi 29 mars 2024., Page 10. (lire en ligne [PDF])
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Philippe Brewaeys et Jean Frédéric Deliège, De Bonvoisin Et Cie. De Liège à Bruxelles les prédateurs et l’état, éditions EPO, Anvers-Bruxelles, 1992.
- Jacques MODEN & Jean SLOOVER, Le Centre politique des indépendants et cadres chrétiens (CEPIC), CRISP, Brussel, 1977.
- Walter DE BOCK e.a., Extreem-rechts en de Staat, EPO, Antwerpen, 1981.
- René HAQUIN, Operatie Staatsveiligheid, de Staatsveiligheid en de WNP, EPO, Antwerpen, 1984.
- Oscar COOMANS DE BRACHÈNE, État présent de la noblesse belge, Annuaire de 2003, Brussel, 2003.