Beatus d'Osma

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Beatus d'Osma
Les quatre cavaliers, f.85v
Artiste
Pedro (scribe) et Martino (enlumineur)
Date
Technique
enluminures sur parchemin
Dimensions (H × L)
36 × 22,5 cm
Format
167 folios reliés
No d’inventaire
Codex 1
Localisation

Le Beatus d'Osma est un manuscrit enluminé contenant notamment un commentaire de l'Apocalypse de Beatus de Liébana, écrit et peint vers 1086. Il contient 71 enluminures mélangeant le style des Beatus à l'enluminure romane. Il est actuellement conservé dans le trésor de la cathédrale d'El Burgo de Osma en Castille-et-León (Cod.1).

Historique[modifier | modifier le code]

Le manuscrit indique qu'il a été achevé le par un copiste du nom de Petrus (Pedro) signalé au folio 138v et par un enlumineur du nom de Martinus (Martino) signalé au folio 163r. D'après le style des décorations, celui-ci a peut-être été aidé d'un assistant. D'après son style, très proche des fragments d'un Beatus conservé aux Archives de la Chancellerie de Valladolid, l'ouvrage a sans doute été exécuté au sein du Monastère royal de San Benito de Sahagún (Sahagún (Castille-et-León))[1].

À cette date, le monastère est dirigé par l'abbé Bernard de Sédirac, moine clunisien d'origine française. Celui-ci est nommé rapidement après archevêque de Tolède. Arrivé à ce nouveau poste, il nomme archidiacre un autre moine clunisien français nommé Pierre de Bourges. Celui-ci est nommé en 1101 évêque d'Osma, à la restauration du diocèse. Ce lien entre les deux hommes pourrait expliquer le transfert du manuscrit de Sahagún à Osma. Un lien ancien existe par ailleurs entre Osma et Beatus de Liébana : celui-ci a été le mentor d'Etherius, évêque de la ville, à qui il a dédicacé la dernière version de son Commentaire sur l'Apocalypse[1].

Description[modifier | modifier le code]

Le manuscrit contient la première version du Commentaire sur l'Apocalypse de Beatus de Liébana. Si la carte du manuscrit est très proche de la version originelle supposée de cette carte de Beatus, il ne contient pas les pages des évangélistes, ni les tables généalogiques, ni les miniatures de Daniel. Le style des enluminures reprend le style des anciens Beatus de León (dans l'usage des couleurs notamment) mais seulement partiellement : il est en effet pour la première fois profondément marqué par le nouveau style de l'enluminure romane venue sans doute de France, particulièrement dans les drapés de personnages. Le monastère où il a été produit est sans doute un foyer très important pour l'introduction et le développement de l'art roman en Espagne[1],[2].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) John W. Williams, The illustrated Beatus. A corpus of the illustrations of the commentary on the Apocalypse, tome IV, « The 11th and 12th centuries », 2002, notice 14
  • (en) “The” Art of Medieval Spain : A. D. 500 - 1200, Metropolitan Museum of Art, , 358 p. (ISBN 978-0-8109-6433-4, lire en ligne), p. 159-160 (notice 82)
  • (de) Brigitte Englisch, Ordo orbis terrae. Die Weltsicht in den Mappae mundi des frühen und hohen Mittelalters., Berlin, Akademie Vlg., , 655 p. (ISBN 3-05-003635-4), p. 333 & sq.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c “The” Art of Medieval Spain, p.159
  2. John W. Williams, 2002, op. cit.