Attention whore

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Une attention whore (terme anglais signifiant « pute à attention »[1]) est une personne en recherche de l'attention d'autrui sur internet.

Description[modifier | modifier le code]

À l'origine, le terme qualifie des adolescentes qui s'exhibent dans des poses prétendument provocantes sur les réseaux sociaux (cam whores), s'inscrivant pour certaines dans une tradition où elles cherchent à s'hypersexualiser précocement (cf. Lolicons, pour « complexe de Lolita » ou Barbies)[2]. Certains, comme la sociologue Divina Frau-Meigs, voient dans ces comportement un « échec du féminisme »[2].

L'expression a après 2010 perdu sa connotation sexuelle pour désigner désormais une personne de quelque genre que ce soit qui publie sur internet dans le but — avoué ou non — de se faire remarquer[3],[4]. Le comportement ne se limite pas à la publication de selfies, mais s'étend à tout tweet, statut, commentaire, interaction, que le type d'attention recherchée soit positive ou négative[1],[3].

L'attention whore éprouve la crainte que les photos ou les textes qu'il poste sur les réseaux sociaux ne recueille pas de like, ne soient pas partagés, etc. : sans capter l'attention, il est invisible, il n'existe pas[3].

Ce comportement est contextualisé et théorisé en 1997 par le journaliste et sociologue Michael H. Goldhaber, qui voit à travers internet émerger une nouvelle « économie de l'attention » aux dépens de « l'économie de l'information » : dans un contexte de surabondance d'information, « ce qui compte le plus, c’est ce qui est le plus rare, c’est (...) l’attention ». Cette économie dirige désormais le web[3] : loin d'être une déviance d'internet, la recherche d'attention de l'attention whore en est l'essence même[3].

Bien qu'une attention whore puisse être un homme comme une femme, certains estiment cette expression misogyne[5].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Pauline Cormault, Attention whore ou les enfants perdus de l'Internet, (lire en ligne)

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « L’instant Putassier #39 : les Attention Whores », sur Madmoizelle, (consulté le ).
  2. a et b « Les "attention whore" ou "l'échec du féminisme" », sur O, (consulté le ).
  3. a b c d et e Agathe Auproux, « Attention whorisme : l'égocentrisme 2.0 - Les Inrocks », sur lesinrocks.com (consulté le ).
  4. Monique Dagnaud, Génération Y. Les jeunes et les réseaux sociaux, de la dérision à la subversion., Presses de Sciences Po, « Nouveaux Débats », , 210 p. (ISBN 9782724612837, lire en ligne)
  5. (en) « What 'Attention Whore' Really Means », sur HuffPost, (consulté le ).