Antricola

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Antricola est un genre de tiques de la famille des Argasidae (tiques molles).

Distribution[modifier | modifier le code]

Les espèces de ce genre se rencontrent du Mexique au Brésil et aux Antilles.

Hôtes[modifier | modifier le code]

Leurs hôtes sont des chauves-souris.

Particularité alimentaire[modifier | modifier le code]

Les larves, et uniquement les larves d' Antricola delacruzi se nourrissent sur des chauves-souris insectivores et cavernicoles[1]. Il semble que les nymphes et adulte aient un autre régime alimentaire, détritivore voire coprophage, que permet leur hypostome petit et édenté[1]. Elles pourraient se nourrir de la couche de guano trouvé sous les colonies de chiroptères où l'on trouve effectivement les stades nymphaaux et adulte de cette tique. Ce guano est riche en protéines et en fer (respectivement deux fois et 60 fois plus de fer que la chair de bœuf)[1]. Les bactéries et des champignons riches en chitine qui croissent dans le guano sont aussi une source de nutriments[1]. Une hypothèse est que les tiques sont des acariens originellement détritivores qui auraient évolué vers l'hématophagie après s'étre adaptée à manger sur des cadavres frais. Récemment, l'analyse du transcriptome des glandes salivaires des stades féminins d'A. Delacruzi a montré des différences importantes d'avec celles d'autres groupes de tiques, qui pourraient traduire ces spécificités de tique non exclusivement hématophage[1].

Particularité comportementale[modifier | modifier le code]

Toutes les tiques étaient considérées comme dépourvues de comportement maternel, néanmoins une première exception (transport de larves sur l'opisthosoma) a été observée chez Antricola marginatus, comportement qu'on a d'abord considéré comme unique et probablement lié à une adaptation unique en son genre[2]. Puis il a été observé chez deux autres espèces supplémentaires d'argasides : Argas (Argas) striatus et Argas (Secretargas) transgariepinus ; avec en outre un comportement inattendu de couvaison des œufs chez cette dernière espèces (A. (S.) transgariepinus) qui possède aussi une structure unique sur la partie ventrale de son abdomen (chez la femelle uniquement)[2]. Il pourrait s'agir d'une adaptation évolutive lié à la présence de pulvilli sur les larves) ; il pourrait aussi s'agir d'un trait ancestral conservé chez quelques très rares espèces de tiques molles[2].

Liste des espèces[modifier | modifier le code]

Selon Guglielmone & al., 2010[3]

Publication originale[modifier | modifier le code]

  • Cooley & Kohls, 1942 : Antricola new genus, Amblyomma gertschi new species, and notes on Ixodes spinipalpis (Acarina: Ixodoidea). Public Health Reports Washington, vol. 57, n. 46, p. 1733-1736.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e (en) José Marcos C. Ribeiro, Marcelo B. Labruna, Ben J. Mans et Sandra Regina Maruyama, « The sialotranscriptome of Antricola delacruzi female ticks is compatible with non-hematophagous behavior and an alternative source of food », Insect Biochemistry and Molecular Biology, vol. 42, no 5,‎ , p. 332–342 (PMID 22306723, PMCID PMC3351099, DOI 10.1016/j.ibmb.2012.01.003, lire en ligne, consulté le )
  2. a b et c (en) Ronel Pienaar, Daniel G. de Klerk, John F. Putterill et Ben J. Mans, « Notes on maternal behaviour in soft ticks: Specifically observed in Argas (Argas) striatus Bedford, 1932 and Argas (Secretargas) transgariepinus White, 1846 », Ticks and Tick-borne Diseases, vol. 9, no 4,‎ , p. 889–895 (DOI 10.1016/j.ttbdis.2018.03.020, lire en ligne, consulté le )
  3. Guglielmone, Robbins, Apanaskevich, Petney, Estrada-Pena, Horak, Shao & Barker, 2010 : The Argasidae, Ixodidae and Nuttalliellidae (Acari: Ixodida) of the world: a list of valid species names Zootaxa, n. 2528, p. 1–28

Liens externes[modifier | modifier le code]

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