Antoine Zattara

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Antoine Zattara
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BuchenwaldVoir et modifier les données sur Wikidata
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Distinction

Antoine Zattara, né le à Corte, mort à Buchenwald le , est un haut fonctionnaire et résistant français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Antoine Zattara fait ses études secondaires à Marseille. En 1914, il s'engage dans l'infanterie coloniale pour participer à la Première Guerre mondiale. Il est blessé plusieurs fois légèrement, mais il est grièvement atteint en au cours de seconde bataille de la Marne. Il est amputé de la jambe droite par des chirurgiens américains sur un pont de Château-Thierry en plein combat. Il est décoré de la Légion d'honneur, de la médaille militaire, de la croix de guerre avec palmes, etc.

Il doit renoncer à la carrière militaire et entre dans l'administration préfectorale où il devient directeur de la police administrative. Dès la défaite de 1940, il entre dans la résistance : il fournit de précieux renseignements à la clandestinité, favorise la fuite des Juifs et fournit de faux papiers à de nombreuses personnes traquées par la Gestapo. Une telle activité pouvant difficilement passer inaperçue, il est arrêté une première fois en mais relâché sur intervention de l'intendant de police Andrieu auprès de l'allemand Müller. Malgré une telle alerte, Zattara poursuit son activité clandestine, mais sera arrêté le et emprisonné rue Paradis à Marseille, puis à la prison des Baumettes. Sous la garde d'un officier allemand, il est envoyé à Compiègne le par le dernier train qui ait pu rejoindre la Capitale avant la Libération. Pour éviter toute tentative d'évasion, on lui enlève sa jambe articulée ce qui l'oblige à se déplacer avec des béquilles[1]. La Croix-Rouge de Compiègne avait été autorisée à retirer du convoi deux grands mutilés dont Zattara, mais lorsque les délégués se présentent, le train est déjà parti pour l'Allemagne.

À Buchenwald, il garde un solide moral et fait l'admiration de ses compagnons. Mais peu nourri et exposé à un froid glacial, il meurt d'une congestion pulmonaire le . Son décès ne sera connu de sa veuve et de ses cinq enfants que lors de la libération du camp de Buchenwald le .

Distinctions[modifier | modifier le code]

Il a été cité à l'ordre de la Nation par le président du Conseil des ministres sur proposition du ministre de l'intérieur le . Une rue de Marseille porte son nom.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Pierre Guiral (préf. Gaston Defferre), Libération de Marseille, Hachette, coll. « La libération de la France », , 222 p., chap. IV (« Organisation et action de la résistance marseillaise »), p. 67
  • André Négis, Marseille sous l'occupation, Paris-Marseille, Éditions du Capricorne, , 367 p., chap. IX (« Antoine Zattara »), p. 195-196
  • Jean Chélini (dir.), Félix Reynaud (dir.) et Madeleine Villard (dir.), Dictionnaire des marseillais, Marseille, Académie de Marseille - Édisud, , 368 p., 24 × 17 cm (ISBN 978-2-7449-0254-3, OCLC 52159149, BNF 37715787), p. 358.

Références[modifier | modifier le code]

  1. André Négis, Marseille sous l'occupation, Éditions du Capricorne, Paris-Marseille, 1947, p. 196.