Aller au contenu

Anthroposémiotique

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 5 août 2020 à 15:22 et modifiée en dernier par Renamed user 46521c9d767ed42f6243b3185428de3a (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Anthroposémiotique est un synonyme rare de communication humaine, formé dans les années 1970 sur les racines grecques anthropo, désignant l'espèce humaine, et sémio, désignant les signes.

Un premier courant trouve ses racines contemporaines chez l'anthropologue Grégory Bateson qui a fondé au XXe siècle le courant de pensée connu en France sous le nom de Ecole de Palo Alto. Il est revisité au XXIe siècle en France par Béatrice Galinon-Mélénec via le paradigme de l'"Ichnos-Anthropos" ("Homme-trace") qui analyse la perception et l'interprétation des signes par un humain dont la relation au monde est filtrée par un "corps-trace" non dualiste (corps et esprit). Il s'ensuit une perspective écologique de la relation humain/milieu et une étude des relations interpersonnelles qui passent par l'interaction de "signes-traces". Pour l'auteur la signification du réel apparaît à chaque individu dans une différence subtile émergeant d'une interaction de systèmes complexes de traces inscrites dans chaque humain comme dans tout ce qui existe en dehors de lui.

Un deuxième courant est porté par ce que l'on nomme le tournant ontologique de la sémiotique : inspirée par les travaux de Greimas, il tire les leçons de l'anthropologie de la nature de Philippe Descola et de l'anthropologie symétrique de Bruno Latour, s'intéresse aux significations du réel donnée par des collectifs et s'efforce de traiter des données issues d'enquêtes de terrain. Elle aborde les modes d'existence proposés par Latour à la suite de Souriau comme des scènes actantielles, et propose une méthodologie d'analyse complète, associant les différents types de sémioses nécessaires pour décrire une forme culturelle spécifique (Totalité/ Dynamique / Instauration).

Références

  • note n°51, des traducteurs, à Klaus Krippendorff (trad. Allan Bahroun, avec Étienne Candel), « Le discours et la matérialité de ses artefacts », Communication & langages, no 173,‎
  • Béatrice Galinon-Mélénec (dir.), "L'Homme-trace. Perspectives anthropologiques des traces contemporaines", CNRS éditions, 5 tomes, 2011, 2013, 2015, 2019.
  • Nicolas Couégnas, Aurore Famy, "La part sémiotique de l'anthropologie des modernes", Semiotica, 2017.
  • Dossier "Sémiotique et anthropologie des modernes",Actes Sémiotiques, rubrique Projet, dans le cadre de l'ANR CEMES (Cultures Émergentes et Médiations Sémiotiques, ANR CULT 005), 2017.
  • Dossier "Sémiotique et anthropologie", revue Actes Sémiotiques, n°123, 2020.
  • Jacques Fontanille, Nicolas Couégnas, Terres de sens. Essai d'anthroposémiotique, PULIM, Limoges, 2018.