Alison Harcourt

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Alison Harcourt
Alison Doig en 1965.
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (94 ans)
ColacVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Alison Grant DoigVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Père
Keith Doig (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Richard Harcourt (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Kerr Grant (en) (oncle)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Distinctions
Officier de l'ordre d'Australie ()
Senior Australian of the Year (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Alison Grant Harcourt (née Doig ; le )[1] est une mathématicienne et statisticienne australienne plus connue pour avoir codéfini l'algorithme de branch and bound avec Ailsa Land tout en effectuant des recherches à la London School of Economics[2],[3],[4]. Elle fait également partie de l'équipe qui a élaboré un seuil de pauvreté dans le cadre de l'enquête Henderson sur la pauvreté en Australie (en) et a aidé à introduire la méthode de double randomisation pour classer les candidats utilisés lors des élections australiennes[3],[5].

Enfance et éducation[modifier | modifier le code]

Harcourt est née Alison Doig à Colac, Victoria, en 1929. Son père est Keith Doig (en), médecin et footballeur. Sa mère, Louie Grant d'origine écossaise, est la sœur du physicien Sir Kerr Grant (en)[6].

Elle est scolarisée à Colac West State School, Colac High School et Fintona Girls' School (en)[1]. Après ses études, elle s'inscrit à l'université de Melbourne, obtenant un baccalauréat universitaire ès lettres avec une majeure en mathématiques, puis un baccalauréat universitaire en sciences avec spécialisation en physique. Tout en se spécialisant dans les statistiques, entreprenant une maîtrise universitaire ès lettres, elle a développé une technique de programmation linéaire entière[1].

London School of Economics[modifier | modifier le code]

Sur la base de son travail en programmation linéaire, elle commence à travailler à la London School of Economics (LSE) à la fin des années 1950. En 1960, Doig et sa collègue mathématicienne de la LSE, Ailsa Land, publient un article fondateur dans la revue d'économie Econometrica (« An Automatic Method for Solving Discrete Programming Problems »), qui décrit un algorithme d'optimisation des branches et des limites pour résoudre les problèmes NP-difficiles[1],[7]. L'algorithme a des applications dans de nombreux domaines, notamment la logistique du transport et l'optimisation de l'angle du faisceau dans le traitement par radiothérapie[2].

Université de Melbourne[modifier | modifier le code]

En 1963, Doig retourne à Melbourne, où elle occupe un poste de maître de conférences en statistique à l'université de Melbourne[2].

Au milieu des années 1960, elle rejoint une équipe dirigée par le sociologue Ronald Henderson qui tentait de quantifier l'étendue de la pauvreté en Australie. L'équipe développe le seuil de pauvreté d'Henderson en 1973, qui est le revenu disponible requis pour subvenir aux besoins essentiels d'une famille de deux adultes et de deux enfants à charge. Les techniques développées par l'équipe Henderson sont utilisées par le Melbourne Institute of Applied Economic and Social Research (en) pour mettre à jour régulièrement le seuil de pauvreté de l'Australie depuis 1979[1].

En 1970, Harcourt prend un congé d'études en Suède, où elle co-écrit deux articles sur la chimie théorique — A simple demonstration of Hund’s Rule for the helium 2S and 2P States[8] et Wavefunctions for 4-electron 3-centre bonding[9] — avec son mari, le chimiste Richard Harcourt[1].

En 1975, après le limogeage du gouvernement Whitlam, Harcourt et son collègue statisticien Malcolm Clark remarquent des irrégularités dans la distribution de l'ordre des partis sur les bulletins de vote du Sénat pour les élections fédérales de 1975 qui ont été déterminées en tirant des enveloppes dans une boîte, les partis de la coalition en tenant une des deux premières positions dans chaque état. Harcourt et Clark présentent un mémoire au Joint Select Committee on Electoral Reform, qui aboutit à une modification de 1984 de la loi électorale du Commonwealth (en) pour introduire une méthode de double randomisation plus rigoureuse[10]. Harcourt et Clark publient un article sur leur analyse et leurs recommandations pour le Australian and New Zealand Journal of Statistics en 1991[11].

Harcourt prend sa retraite en tant qu'universitaire de l'Université de Melbourne en 1994, mais continue d'y travailler comme tutrice de session en statistique[1].

Prix et distinctions[modifier | modifier le code]

En octobre 2018, elle est désignée Australien senior de l'année 2019[12] et en décembre de la même année elle est faite docteur honoris causa de l'université de Melbourne[13].

En juin 2019, Harcourt est nommée officier de l'Ordre d'Australie en reconnaissance de son « service distingué aux mathématiques et à l'informatique grâce à une recherche et à un développement novateurs de programmation linéaire entière »[14].

Références[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Alison Harcourt » (voir la liste des auteurs).
  1. a b c d e f et g « Alison Grant Harcourt », Graduate Women Victoria (consulté le )
  2. a b et c (en) « 'I've always loved numbers': Meet the ground-breaking grandmother of Australian mathematics », ABC News,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. a et b (en) « 88 Year Old Statistics Pioneer Says Some Barriers For Women In STEM 'Haven't Changed Since The 60's' », (consulté le ).
  4. « Staff News », www.lse.ac.uk (consulté le )
  5. (en) Cashin, « Alison Harcourt receives Doctor of Science (honoris causa) », School of Mathematics and Statistics, (consulté le )
  6. Richard and Alison Harcourt profile
  7. (en) A. H. Land and A. G. Doig, « An automatic method of solving discrete programming problems », Econometrica, vol. 28, no 3,‎ , p. 497–520 (DOI 10.2307/1910129, JSTOR 1910129).
  8. Harcourt et Harcourt, « A simple demonstration of the origin of hund's rule for the helium 2S and 2P states », Chemical Physics, vol. 1, no 3,‎ , p. 238–243 (DOI 10.1016/0301-0104(73)85018-9, Bibcode 1973CP......1..238H).
  9. Harcourt et Harcourt, « Wavefunctions for "4-electron, 3-centre" bonding units », J. Chem. Soc., Faraday Trans. 2, vol. 70,‎ , p. 743–757 (DOI 10.1039/F29747000743).
  10. « Election ballots (Australian Senate, 1975) », Australian Mathematical Sciences Institute (consulté le ).
  11. CLARK et HARCOURT, « Randomisation and the 1975 Senate Ballot Draw », Australian Journal of Statistics, vol. 33, no 3,‎ , p. 261–278 (DOI 10.1111/j.1467-842X.1991.tb00433.x).
  12. (en) « Bendigo Dr Skye Kinder Victorian Young Australian of the Year », Triple M (radio network),‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. (en) Tim Dodd, « Six decades on, unsung pioneer Alison Harcourt honoured », The Australian,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. « Australian Honours | Mrs Alison Grant HARCOURT », Australian Honours, Department of the Prime Minister and Cabinet (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]