Flûte andine

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Quena et siku, peut-être les deux plus célèbres parmi les flûtes andines.

Le terme flûte andine sert à désigner différentes formes d'instruments à vent sud-américains qui se retrouvent dans les différentes civilisations de la cordillère des Andes. L'étendue géographique traditionnelle de ces instruments de musique ne se limite toutefois pas à l'espace andin et déborde largement sur l'espace amazonien et sur le bouclier guyanais. Aujourd'hui ils sont largement présents dans la musique latino-américaine et des instruments comme la quena ou encore les flûtes de Pan andines sont largement pratiqués dans l'ensemble des pays du monde. L'ingéniosité des habitants des Andes a fait varier ces modèles au point qu'on en recense (d'après le musicologue et musicien Alejandro Vivanco) au moins 115 types d'instruments différents. Cette impressionnante variété dérivent principalement de quatre modèles :

  • la quena, une flûte à encoche (qui peut être médiane, inférieure ou supérieure, par rapport à l'épaisseur du tube), est la plus emblématique et aujourd'hui jouée dans le monde entier. Bien qu'il subsiste des instruments correspondant à l'échelle pentatonique traditionnelle andine, les quenas modernes sont dans leur très grande majorité des instruments qui ont été modifiés au fil des siècles depuis l'arrivée des conquistadors. La quena a ainsi été adaptée pour correspondre à l'échelle chromatique de la musique occidentale ce qui permet aux quénistes de jouer les œuvres du répertoire classique européen, les œuvres de la musique moderne globalisée et qui explique de fait sa large diffusion hors de sa zone d'origine. La quena n'est toutefois pas un instrument exclusivement d'origine andine. En effet, à côté des quenas traditionnelles andines et de ces quenas chromatiques modernes, on retrouve également des formes locales traditionnelles dans l'ensemble de l'espace amazonien et notamment dans le plateau des Guyanes dont fait partie la Guyane française, sans qu'il soit facile de déterminer l'antériorité et la filiation de l'une ou de l'autre (car il existait des échanges aux temps précolombiens entre la Sierra et la Selva), ou leurs créations indépendantes. C'est le cas par exemple de la flûte (de type quena, en os de biche, à trois trous) appelée kapau yetpë par les Wayanas le long du fleuve Maroni[1].
  • La flûte à bec (comme les différentes flûtes : Tarkas, Pinquillos ou Mohoceños), déjà courante à l'époque des Chimus, ce dont témoignent abondamment les vases siffleurs précolombiens.
  • La flûte de Pan (Siku, Antara), technologiquement sans doute la plus ancienne.
  • Les flûtes traversières des Andes, attestées dès la civilisation de Caral-Supe[2] (près de 3 000 ans av. J.C.).

Notes et références

  1. kapau yetpë : on pourra en voir des photos, mesures et vidéos prises au village de Twenké, en Guyane française (sources : Makuwé Pimkani, musicien, et Aiwé Aloïké, chef coutumier), ici : (fr + en) Nicolas Bras, « Plans et mesures – Flûtes en os de biche Wayana Kapau Yetpë », sur Homemade Instruments (consulté le ) ; et une autre archive sonore plus ancienne, récoltée par le CNRS au village de Tiliwé (toujours en Guyane française), ici : Jean Hurault, « Item : Wayana : Solo de flûte (kapau jetpë) par Palanaewa », sur CREM-CNRS, Centre de Recherche en Ethno-Musicologie, 1964-1965 (consulté le ).
  2. « A l’origine du Pérou, Caral : la plus ancienne civilisation précolombienne », sur Un sac sur le dos (consulté le )