De grammaticis et rhetoribus

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Le De grammaticis et rhetoribus (Sur les grammairiens et les rhéteurs) est un opuscule de l'historien romain Suétone. Il faisait partie d'un ensemble plus vaste (De viris illustribus), dont l'essentiel est perdu. L'ouvrage sur les grammairiens et les rhéteurs a été conservé, à l'exception de la fin. Il contient les biographies d'une vingtaine de grammairiens, mais ne s'intéresse pas à leurs théories grammaticales ni au contenu de leurs enseignements.

Description

L'opuscule comprend deux parties, la première est consacrée aux grammatici (ch. I à XXIV), la seconde, nettement plus courte, aux rhetores (ch. XXV à XXX). Chaque partie commence par une introduction présentant respectivement le métier de grammairien et de rhéteur, suivie de notices biographiques sur des personnages qui l'on illustré. Le traité est pour plusieurs auteurs et œuvres l'unique source parvenue[1]. Elles sont précédées d'un index listant les auteurs traités. La question de l'authenticité de ces listes est controversée, mais il semble qu'elles ne soient pas de Suétone : les inclusions ou omissions de certains auteurs ne coïncident pas avec le traitement (Aelius Praeconicus, Stabérius Eros) ; l'orthographe montre que le texte était corrompu. Les index sont antérieurs au manuscrit d'Hersfeld[2].

Les sources sont nombreuses et variées à travers le prologue de Saint-Jérôme : Varron, Cornélius Népos, Hygin, Cicéron dont des lettres sont reproduites, Sénèque le Père, Pline l'Ancien, potentiellement les Histoires de Salluste ainsi que des auteurs inconnus. La plupart des ouvrages sont perdus, empêchant d'apprécier les emprunts précis[3]. Les sources qu'utilise Suétone sont notamment la correspondance des rhéteurs eux-mêmes, des documents officiels comme des senatus-consulte, des souvenirs personnels et documents figurés. Des sources rares, que le biographie cite souvent littéralement et dispose d'un esprit critique, considéré comme remarquable[4].

Le traité fut peu utilisé dans l'histoire, sauf par Saint Jérôme. Le traité tombe dans l'oubli[5]. Antonio Beccadelli annonce en 1426 avoir redécouvert le manuscrit[6]. En fait, Le Pogge en 1425 écrivit à Niccolò Niccoli qu'un moine d'Hersfeld au Saint-Empire romain germanique avait remis un inventaire avec plusieurs manuscrits potentiels dont le traité Suétone. La recherche resta lettre morte[7]. Niccoli repris les recherches en 1431 mais avec un succès mitigé [8]. Ce codex fut perdu mais copié, 25 manuscrits dérivent du codex Hersfeldensis[9].

Grammairiens et rhéteurs répertoriés

Grammairiens
Rhéteurs
  • Lucius Plotius Gallus (ch. XXVI)
  • Lucius Otacilius Pilitus (ch. XXVII)
  • Epidius (ch. XXVIII)
  • Sextus Clodius (ch. XXIX)
  • Caius Albucius Silus (ch. XXX)

Éditions

  • (fr + la) Suétone (trad. Marie-Claude Vacher), Grammairiens et rhéteurs, Les Belles Lettres, coll. « Collection des universités de France », (ISBN 2-251-01368-7).
  • Robert A. Kaster, Suetonius Tranquillus. De grammaticis et rhetoribus, Oxford, Clarendon Press, 1995.

Notes et références

Voir aussi

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Bibliographie

  • Eugen Cizek, « Structure du De grammaticis et rhetoribus », Revue des études latines, 52, 1974, p. 303-317.
  • Marc Baratin, « Le De Grammaticis et Rhetoribus de Suétone : un texte polémique ? », Histoire Épistémologie Langage, t. 20, fascicule 2,‎ , p. 81-90 (lire en ligne)

Liens externes