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Hector Talvart

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Hector Talvart
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Président
Académie des belles-lettres, sciences et arts de La Rochelle
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Biographie
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Hector Talvart, né à Dompierre-sur-Mer (Charente-Inférieure) en 1880 et mort à La Rochelle (Charente-Maritime) en 1959[1], est un écrivain français, essayiste et critique.

Biographie

Victor Hector Auguste Talvart[2] est né le [2] à Dompierre-sur-Mer. Il est le fils de Victor Talvart qui exerce la profession de receveur-buraliste, et de Marguerite Michaud, âgée de 34 ans[2]. Le , il épouse Noémie Marie Louise Tessier à La Rochelle[2].

Bibliophilie

C'est l'un des personnages majeurs de la vie littéraire et culturelle de la Charente-Maritime dans l'entre-deux-guerres[3].

Il anime seul La Fiche bibliographique française entre 1921 et 1931: il y répertorie ainsi les ouvrages, les opuscules ou les articles des écrivains français du XIXe siècle. Cela lui permit d'entrer en contact avec Joseph Place qui mène alors un projet identique. À quatre mains, H. Talvart et J. Place se lancent en 1928 dans la réalisation d'un outil de référence de la bibliophilie, la Bibliographie des auteurs modernes de langue française. H. Talvart obtient à ce titre en 1934 un prix de la part de l'Académie française[4]. L'entreprise, inachevée à la disparition de ses fondateurs, se poursuit jusqu'en 1976.

Essayiste et critique

Défenseur des Belles-Lettres, il est un membre important de l'Académie des Belles-Lettres, Sciences et Arts de La Rochelle dont il préside les réunions à partir de 1926.

H. Talvart signe au cours de sa carrière de nombreux ouvrages et articles. Reprenant une conférence faite à la section locale d'Action française, son Veuillot, Maurras et les éternels libéraux inaugure le catalogue de l'éditeur régionaliste et politique Rupella. Il consacre un « agréable petit livre[5] » à Clemenceau et la Vendée, ainsi salué par ses contemporains : « il a su mettre tous les trésors de son généreux cœur, de sa grande âme, et de son remarquable talent de penseur et d'écrivain[6] » dans ce travail.

C'est un collaborateur régulier de nombreux journaux. Dans la capitale de l'Aunis, il prête sa plume à deux journaux représentatifs de la droite et de l'extrême-droite rochelaises d'alors, La Gazette d'Aunis, de tonalité conservatrice, et à La Restauration nationale, plus explicitement d'Action française. Il y consacre des éditoriaux et des tribunes à des sujets variés: littérature contemporaine, peinture et actualité politique. C'est un collaborateur des Cahiers Léon Bloy où il côtoie le premier Jacques Maritain[7]. À partir de 1932, il est responsable de la rubrique de « La semaine bibliographique » dans l'hebdomadaire culturel Les Nouvelles littéraires ; il intégrera l'année suivante la Société des Gens de Lettres. En 1938, il publie dans Les Nouvelles littéraires une « Géographie littéraire de la France » mettant en évidence la richesse de la littérature provinciale et régionaliste de l'entre-deux-guerres.

Catholique encore soumis à l'autorité ecclésiastique, il rend hommage à l'évêque de La Rochelle, Mgr Eugène Curien[8] en 1925, lors de la première réunion à Saintes de la branche locale de la Fédération nationale catholique[9]. Il participe pleinement aux débats du second Ralliement des années 1920 en défendant la ligne de l'Action française. Jugé s'inscrivant dans « le mouvement du personnalisme développé par Emmanuel Mounier[10] », Hector Talvart apparaît, aux yeux de certains, comme un « chrétien progressiste[11] ». Se présentant comme un humaniste, il participe à l'enquête menée par Paul Arbousse-Bastide et s'y signale par ses vues[12]. Ses ouvrages réflexifs sont salués comme des travaux faisant preuve d'une « profonde psychologie » et d'une « haute et saine philosophie[13] » par des titres conservateurs.

En , il accède à la fonction de rédacteur en chef de L'Atlantique, un hebdomadaire collaborationniste destiné à l'ensemble de la région du Centre-Ouest (les deux Charentes, la Vendée et le Poitou). Sa direction, remarquée, de ce journal le fait apparaître à la Libération sur des listes d'épuration des écrivains[14].

Attaché à sa « petite patrie », après la Seconde Guerre mondiale, il devient en 1959 l'un des membres fondateurs de l'Académie de Saintonge[15]. Il meurt à La Rochelle le [2]. Un hommage public lui est rendu après sa disparition en présence, notamment, de Joseph Bollery[16]. Son importance littéraire a été récemment réévaluée par Éric Dussert[17]. Celui-ci nota qu'entre 1932 et 1934, Hector Talvart fut « le rédacteur et seul maître à bord d'une publication délicieuse et roborative intitulée Dits et contre-dits d'un homme d'aujourd'hui[18] » le plaçant dans la lignée de Remy de Gourmont.

Publications

Publications personnelles

  • Conjectures. Essais & propos, Paris, Huart, 1922, 215 p.
  • Nouvelles conjectures. Remarques et propos, Paris, Éditions du Siècle, 1923, 223 p.
  • Réflexions morales sur la mode, l’amour et l’épiderme des femmes, Paris, Goulet, 1926, 112 p.
  • Billets à Corentine sur diverses manières de jouir et de souffrir, Paris, H. Goulet, 1927, non paginé.
  • Veuillot, Maurras et les éternels libéraux, La Rochelle, Rupella-Charles Millon, 1927, 77 p.
  • Louis Veuillot et la Monarchie, La Rochelle, Rupella-Charles Millon, 1927, 214 p.
  • Maurras religieux et suscitateur de foi. Conférence prononcée à Bayonne à l’Institut d’Action française, le vendredi , La Rochelle, Rupella, 1930, 115 p.
  • La Vendée de Clemenceau, La Rochelle, éd. d’art R. Bergevin, 1931, 76 p.
  • La Femme, cette inconnue. Essais sur l’amour et la sexualité, Bordeaux, Delmas, 1938, 243 p.
  • L’âme du Pays d’Ouest, La Rochelle, À la Rose des vents, 1943, 141 p., illustrations de Louis Suire.

Préfaces et postfaces à d'autres auteurs

  • Bloy Léon, Lettres à René Martineau, Paris, Éditions de la Madeleine, 1933, 333 p.
  • Hélie de Brémond d'Ars-Migré, La Forme et les idées. Comparaison esquissée entre les XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, Éditions littéraires de France, 1946, 55 p.
  • Connoué Charles, Les Églises de Saintonge, Saintes, Impr. R. Delavaud, 1952.
  • Hippeau Octave, Au hasard des routes entre Loire et Pyrénées. Saint-Maixent, La Rochelle, Bergevin, 1926, 23 p.
  • Mériot Henry, Les Belles Légendes de Saintonge, Rochefort, A. Thoyon-Thèze, 1936, 194 p.
  • Mériot Henry, Dernières lueurs. Poèmes, Paris, Les Éditions provinciales/Librairie du Phare, 1938, 160 p.

Bibliographie

  • Bonucci Charles, De Munich à la guerre, -. La Rochelle au quotidien, La Rochelle, Rumeur des Âges, 1991.
  • Dussert Éric, Une forêt cachée. 156 portraits d’écrivains oubliés, Paris, La Table ronde, 2013, 608 p.
  • Henriot Yvonne, « Hector Talvart », Points et Contrepoints, , p. 4-7.
  • Julien-Labruyère François (dir.), Dictionnaire biographique des Charentais et de ceux qui ont illustré les Charentes, Paris, Le Croît vif, 2005, 1472 p.

Notes et références

  1. Bibliothèque nationale de France.
  2. a b c d et e Acte de naissance no 20 de la page 225/269, cote du registre 2 E 152/28* des naissances de 1864-1884 de Dompierre-sur-Mer. Il a été baptisé le 13 septembre 1880 et est né le jour d'hier, donc le 12 septembre 1880. Avec mentions de son mariage et de son décès, en ligne sur le site des archives départementales de la Charente-Maritime.
  3. Julien-Labruyère François (dir.), Dictionnaire biographique des Charentais et de ceux qui ont illustré les Charentes, Paris, Le Croît vif, , 1472 p. (ISBN 2-907967-95-9)
  4. « Hector Talvart », sur Académie française
  5. Duroselle Jean-Baptiste, Clemenceau, Paris, Fayard/Le Nouvel Observateur,
  6. « Chronique des Livres », Revue du Bas-Poitou,‎ , p. 291
  7. Glaudes Pierre, Léon Bloy. Un siècle de réception, Paris, Minard, , p. 126
  8. « Mgr Eugène Curien (1923-1937) », sur Catholiques en Charente-Maritime
  9. Anonyme, « La manifestation de Saintes », Bulletin religieux du diocèse de La Rochelle,‎
  10. Perreault Isabelle, « Morale catholique et genre féminin : la sexualité dissertée dans les manuels de sexualité maritale au Québec, 1930-1960 », Revue d'histoire de l'Amérique française,‎ , p. 584
  11. Ibid.
  12. Arbousse-Bastide Paul, Pour un humanisme nouveau. Enquête, Paris, Foi et Vie,
  13. de Thiverçat R., « Chronique des livres », Revue du Bas-Poitou,‎
  14. Paxton Robert, Corpet Olivier et Paulhan Claire, Archives de la vie littéraire sous l'Occupation, Paris, IMEC/Tallandier, , p. 406
  15. « Titulaires du 11e siège de l'Académie de Saintonge », sur Académie de Saintonge
  16. « Hommage à Hector Talvart », Sud-Ouest,‎
  17. Dussert Eric, Une forêt cachée. 156 portraits d'écrivains oubliés, Paris, La Table ronde, , 608 p. (ISBN 978-2-7103-3160-5)
  18. « Sagesse d'Hector Talvart »