Aller au contenu

Arbre de Munn

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est la version actuelle de cette page, en date du 24 avril 2021 à 13:41 et modifiée en dernier par CodexBot (discuter | contributions). L'URL présente est un lien permanent vers cette version.
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)

Un arbre de Munn est un arbre associé à un élément d'un demi-groupe inversif libre. La correspondance entre arbres et éléments du demi-groupe est bijective. Elle permet notamment de décider de l'égalité de deux éléments du demi-groupe, et ainsi de résoudre le problème du mot dans le demi-groupe inversif libre. D'autres propriétés du demi-groupe s'expriment combinatoirement dans ces arbres. Les arbres de Munn portent le nom de leur inventeur qui les a annoncés en 1973 et présentés en 1974[1].

Demi-groupe inversif libre

[modifier | modifier le code]

Soit un ensemble, soit un ensemble disjoint de et en bijection avec . Soit . La bijection de sur s'étend en un automorphisme involutif du demi-groupe libre engendré par en posant d'abord pour dans , puis en posant pour des mots non vides de , par récurrence sur la longueur des mots.

Le demi-groupe inversif libre sur est le quotient de par la congruence de demi-groupe (la congruence de Wagner) engendrée par les relations

pour
pour .

Ce quotient est noté .

Arbre de Munn

[modifier | modifier le code]

La définition des arbres de Munn fait appel à la réduction au sens des groupes libres : pour de , on note le mot réduit de obtenu en supprimant toutes les occurrences de et , pour dans , qui figurent dans , et en itérant ce procédé si nécessaire. Par exemple, pour le mot réduit de est .

L'arbre de Munn d'un mot de est un graphe dont les sommets sont des mots réduits, et les arcs sont étiquetés par des lettres dans . Les sommets de sont les mots réduits des préfixes de . Les arcs de sont les triplets , où et sont des sommets, est une lettre, et . On écrit plus fréquemment pour ce triplet.

Dit de manière plus compacte[2], l'arbre ) est la sous-graphe du graphe de Cayley du groupe libre engendré par induit par .

Arbre de Munn du mot .

Soit et soit . Les préfixes réduits de sont (calculés de la gauche vers la droite) : . L'arbre de Munn de est donné ci-dessous. On ne trace que des arcs dont l'étiquette est dans , en supposant implicitement un arc en sens inverse étiqueté par la lettre correspondante de .

Considérons le mot . Les préfixes réduits de v sont (calculés de la gauche vers la droite) : . Ce sont les mêmes que pour le mot précédent, les deux mots et définissent en fait le même arbre de Munn, et de plus .

Propriétés

[modifier | modifier le code]

La propriété principale des arbres de Munn est la suivante :

Théorème (Munn) — Soient et deux mots de . Alors si et seulement et . En d'autres termes, les mots et représentent le même élément du demi-groupe inversif libre si et seulement s'ils ont même arbre de Munn et si leurs chemins dans l'arbre de Munn mène au même sommet.

Il en résulte immédiatement que le problème du mot est décidable dans le demi-groupe inversif libre.

Littérature

[modifier | modifier le code]
  • (en) M. V. Lawson, Inverse Semigroups : The Theory of Partial Symmetries, World Scientific,
  • (en) Stuart W. Margolis et John C. Meakin, « Inverse monoids, trees and context-free languages », Trans. Amer. Math. Soc., vol. 335, no 1,‎ , p. 259-276 (MR 93h:20062)
  • (en) Stuart W. Margolis et John C. Meakin, « Free inverse monoids and graph immersions », Internat. J. Algebra Comput., vol. 3, no 1,‎ , p. 79-99 (MR 94c:20105)
  • (en) Walter Douglas Munn, « Free inverse semi-groups », Proceedings of the London Mathematical Society. Third Series, vol. 29,‎ , p. 385-404 (DOI 10.1112/plms/s3-29.3.385, MR 0360881)
  • Viktor V. Wagner, « Generalised groups », Doklady Akademii Nauk SSSR, vol. 84,‎ , p. 1119–1122 (lire en ligne)

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. L'article de 1973 dans Semigroup Forum est un « reseach announcement », sans démonstrations ; l'article de 1974 est complet.
  2. Comme c'est décrit par exemple dans (Margolis, Meakin (1993a)) ou (Margolis, Meakin (1993b))

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]