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Rien de trop

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Rien de trop
Image illustrative de l’article Rien de trop
Gravure de Pierre-Étienne Moitte d'après Jean-Baptiste Oudry, édition Desaint & Saillant, 1755-1759

Auteur Jean de La Fontaine
Pays Drapeau de la France France
Genre Fable
Éditeur Claude Barbin
Lieu de parution Paris
Date de parution 1678

Rien de trop est la onzième fable du livre IX de Jean de La Fontaine situé dans le second recueil des Fables de La Fontaine, édité pour la première fois en 1678.

Texte

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Rien de trop

               Je ne vois point de créature

               Se comporter modérément.

               Il est certain tempérament

               Que le maître de la nature

Veut que l'on garde en tout. Le fait-on ? Nullement.

Soit en bien, soit en mal, cela n'arrive guère.

Le blé, riche présent de la blonde Cérès

Trop touffu bien souvent épuise les guérets ;

En superfluités s'épandant d'ordinaire,

               Et poussant trop abondamment,

               Il ôte à son fruit l'aliment .

L'arbre n'en fait pas moins ; tant le luxe sait plaire!

Pour corriger le blé, Dieu permit aux moutons

De retrancher l'excès des prodigues moissons

               Tout au travers ils se jetèrent,

               Gâtèrent tout, et tout broutèrent,

               Tant que le Ciel permit aux loups

D'en croquer quelques-uns : ils les croquèrent tous ;

S'ils ne le firent pas, du moins ils y tâchèrent.

               Puis le Ciel permit aux humains

De punir ces derniers : les humains abusèrent

               À leur tour des ordres divins.

De tous les animaux l'homme a le plus de pente

               À se porter dedans l'excès.

               Il faudrait faire le procès

Aux petits comme aux grands. Il n'est âme vivante

Qui ne pèche en ceci. Rien de trop est un point

Dont on parle sans cesse, et qu'on n'observe point[1].