Émile Janssens

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Émile Janssens
Émile Janssens

Surnom Petit maniaque
Naissance
Schaerbeek (Belgique)
Décès (à 87 ans)
Bruxelles (Belgique)
Origine Drapeau de la Belgique Belgique
Allégeance Drapeau de la Belgique Belgique et Drapeau du Congo belge Congo belge
Arme artillerie
Grade Lieutenant-général
Années de service 1913 – 1961
Commandement Force publique (mars 1954-1960)
Conflits Seconde Guerre mondiale
Distinctions Commandeur de l'ordre de l'Étoile africaine
Autres fonctions Historien amateur

Émile Janssens, né à Schaerbeek le et mort à Bruxelles le , est un officier belge et commandant en chef de la Force publique (force armée et de gendarmerie du Congo belge). Il a édifié la base principale de la Force publique à Karima dans les années 1950 et a joué un rôle significatif dans la mutinerie de la Force publique après l'indépendance du Congo en .

Biographie[modifier | modifier le code]

Émile Robert Alphonse Hyppolite Janssens, né à Schaerbeek le , est le fils d'Hyppolite Émile Janssens, colonel dans l'armée belge, et de Bertha Thiriar. Il épouse le Jeanne Derho qui lui donne quatre enfants et, en secondes noces, Nelly Crèvecœur le .

À 11 ans, il s'engage dans l'armée belge à l'école des cadets de Namur. Lors de la Première Guerre mondiale, il se réfugie en 1914 en France et passe les quatre années de guerre au pensionnat Saint-Pierre à Calais. Il entre en janvier 1919 à la section scientifique de l'Institut Saint-Louis de Bruxelles. Le , il s'engage au 4e régiment de Carabiniers. Le , il est admis à l'École royale militaire (promotion Artillerie et Génie). Il est promu sous-lieutenant en et est désigné en 1925, à sa sortie de l'École d'application, pour le 14e régiment d'Artillerie. Il est promu lieutenant en . En 1928, il est admis à l'École de guerre et en sort breveté d'état-major le . En , il est affecté à l'état-major de la 6e division d'Infanterie, puis désigné pour suivre la session 1932-1934 de l'École supérieure de guerre de Paris. Le 3 octobre 1934, il est désigné pour l'état-major du 1er corps d'armée et, après un an, pour l'état-major général de l'armée (EMGA) où il sert jusqu'en 1938. Il est promu capitaine le [1].

Il postule ensuite pour un poste au Congo belge qu'il rejoint à bord du paquebot Thysville en vue de renforcer les cadres de la Force Publique dans la perspective d'une guerre.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, il est nommé commandant en et est chargé du renseignement au sein du 2e bureau de l'état-major. Il participe à la campagne d'Abyssinie comme agent de liaison avec les alliés britanniques. Promu major, il se voit confier différentes missions avec ses troupes notamment en Egypte[2]. Il quitte l'Afrique en pour revenir dans l'armée métropolitaine. Le colonel Piron l'affecte alors au 1er bataillon de fusiliers, unité belge sous commandement allié, et il participe aux dernières opérations militaires en Hollande le .

Après guerre, il enseigne à l'École royale militaire. Promu colonel, il retourne au Congo belge en 1948 où il est chargé d'édifier la base principale de la Force publique à Kamina dans le nord du Katanga. En 1954, le général-major Janssens est nommé commandant en chef de la Force publique, force armée du Congo belge, en remplacement d'Auguste Gilliaert[2]. Il sera finalement promu lieutenant-général de la Force publique en 1958. Au début de la crise congolaise, il se décrivait comme un « petit maniaque » et adepte de la discipline.

Lors de l'Indépendance du Congo le , Janssens conserve son commandement de la Force publique qui est désormais au service du Congo indépendant. Son refus de voir l'indépendance congolaise comme marquant un changement dans la nature de son commandement de la Force publique est considéré comme la cause de la mutinerie de la Force publique en juillet 1960[3]. En effet, même après l'indépendance du Congo, il est opposé à l'africanisation du cadre des officiers. Au vu de son opposition à toute perspective de promotion des officiers africains, les soldats de la Force publique se révoltent cinq jours après la déclaration d'indépendance du Congo. Il est alors démis de ses fonctions par le président congolais Lumumba.

En 1961, le général Janssens est admis à la retraite.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Il est titulaire de nombreuses distinctions belges et étrangères. Parmi celles-ci :

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • Émile Janssens, J'étais le général Janssens, Bruxelles, Charles Dessart, (OCLC 652293466).
  • Émile Janssens, Histoire de la Force publique, Bruxelles, Ghesquière, (OCLC 7730962).
  • Émile Janssens, Au fil d'une vie, éditions Pierre de Méyère, 1972.

Sources[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Louis François Vanderstraeten, Nouvelle biographie nationale 4, Bruxelles, Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, , p. 226-230
  2. a et b « Décès du général Janssens », Le Soir,‎ (lire en ligne Accès payant)
  3. Histoire : juillet 1960

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Compléments[modifier | modifier le code]

Lectures approfondies[modifier | modifier le code]

  • Paul Antheunissens, « Il y a cinquante ans : « Sire ils vous l’ont cochonné » », La Voix de la démocratie congolaise,‎ (lire en ligne, consulté le )

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]