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Affaire de la joggeuse de Central Park[modifier | modifier le code]

L'affaire de la joggeuse de Central Park est une affaire criminelle ayant ébranlée les Etats-Unis d'Amérique en 1989.

Le procès ainsi que la sentence de cette affaire fera débat pendant de longues années après avoir mis sous les verrous des adolescents innocents.

Les faits[modifier | modifier le code]

Central Park

Le soir du 19 avril 1989, Trisha Meili, jeune femme de 28 ans part faire son jogging comme à son habitude depuis sont appartement de la 83e rue. L'employée d'une banque prestigieuse d'investissement, Salomon Brothers, est retrouvée dans Central Park à Manhattan, presque pour morte dans un fossé par des ouvriers du parc. Elle a été découverte le visage méconnaissable après avoir perdu près de 80% de son sang.

Dans un même temps, ce sont les policiers qui sont alertés par des promeneurs et joggeurs du parc, les avertissant qu'un groupe d'adolescents des quartiers du Harlem, au nombre de trente à quarante, terrorisaient les passants. Trois adolescents sont alors arrêtés par la police de New York. Parmi eux, on retrouve Kévin Richardson et Raymond Santana. Ces derniers ont déclaré n'avoir été que témoins des violences commises par le reste du groupe d'adolescents.

Ce n'est seulement qu'aux alentours d'1h30 du matin, que la police sera avertie de la découverte du corps de Trisha Meili. Trois autres adolescents ont ainsi été arrêtés : Korey Wise, Yusef Salaam et Antron McRay.

L'enquête et le procès[modifier | modifier le code]

L'enquête[modifier | modifier le code]

L'enquête suite à la découverte du corps démontrera que la jeune femme a été rouée de coups, avant de n'être complètement dénudée puis violée. Elle sera ensuite laissée pour morte, le visage gisant dans son sang.

Toutefois, l'enquête n'aura pas été très développée, puisque les inspecteurs de la police de New York en charge de l'affaire se sont empressés d'arrêter 5 jeunes Afro-Américains et Hispano-Américain issus des quartiers très modeste d'Harlem. Ces derniers âgés de 14 à 16 ans ont été interrogés durant plus de 30 heures avant de devoir avouer le crime qu'il n'avaient pas commis sous la contrainte des enquêteurs. Seul, Yusef Salam, alors âgé de 15 ans n'a pas confessé ce crime dont ils étaient tous innocents. S'en est suivi une accumulation de bavures policières et de fausses-promesses pour faire signer des faux aveux. Aucun n'a demandé la présence d'avocat, n'ayant peu voir aucune connaissance de leurs droits et étant éloignés pour la plupart de leurs parents durant les interrogatoires.

Malgré les enregistrements des aveux, aucune preuve matérielle ne lie les adolescents au crime qui leur est reproché. Différentes sources d'ADN on pu être retrouvées sur la victime, mais aucun n'a jamais pu être utilisé, la méthode de l'analyse ADN n'étant à l'époque pas encore très fiable. Toutefois, c'est en 1990 que le sperme retrouvé dans une chaussette à côté du corps de la jeune femme, preuve omise par les enquêteurs jusque là, a pu être correctement analysé et utilisé[1]. Cet ADN ne correspondait à aucun des jeunes mis en cause. Aucun d'entre eux n'était donc définitivement pas le violeur.

Toutefois, alors que les enquêteurs auraient du revoir leur enquête à zéro afin de trouver le réel violeur, les 5 jeunes sont restés accusés pendant qu'un 6ème violeur présumé à été ajouté à la liste des coupables.

Le Procès[modifier | modifier le code]

Le procès a lieu d'août à décembre 1990. Le jury déclare trois d'entre-eux coupables, Yusef, Raymond et Antron avant de désigner à leurs trous coupables dans des procès distincts Kevin puis Korey. Ils sont tous condamnés à des peines allant de 5 à 15 ans de prison. Seul Korey, alors âgé de 16 ans est envoyé dans une prison pour adulte pour purger une peine plus lourde, étant jugé comme un adulte.

Rebondissement[modifier | modifier le code]

En 1995, Raymond est le premier à être libéré après avoir purgé l'ensemble de sa peine. En effet, tous auront pu tenté une libération conditionnelle à condition d'avouer leur culpabilité dans le crime qui leur ai reproché, chose qu'aucun d'entre eux n'acceptera. Cette libération sera suivie de celle d'Antron, Yusef puis Kevin.

Seul Korey a continué par la suite de purger sa condamnation dans différents pénitenciers des Etats-Unis d'Amérique, après avoir vécu plusieurs transferts pour survivre aux coups de ses co-détenus.

En 2002, un incroyable rebondissement dans l'affaire de la joggeuse de Central Park a secoué de nouveau l'Etat de New York et plus largement les Etats-Unis. Un violeur multi-récidiviste, du nom de Mathias Reyes, avoue sa culpabilité dans le crime commis à l'encontre de Trisha Meili. Ce dernier était alors enfermé dans la même prison que Korey Wise, avec lequel il avait notamment une altercation. Mathias Reyes avait par la suite, annoncé à un gardien qu'un des détenu était retenu sans aucune raison au sein de la prison.

Il a par la suite révélé être le seul et unique responsable, sans aucun complice ni aucun témoin de l'agression ainsi que du viol de Trisha Meili. Son ADN est par la suite croisé avec celui retrouvé sur le corps de la jeune femme, s'avérant concordant. Les "cinq de Central Park" sont alors innocentés.

La police de New York, apprendra par la suite que Mathias Reyes avait déjà tenté de violer une femme 2 jours avant, toujours à Central Park, avant qu'un passant ne vienne sauver la femme prise pour cible par le violeur multi-récidiviste.

Des erreurs judiciaires[modifier | modifier le code]

Alors que le véritable coupable s'est dénoncé, les "cinq de Central Park" avaient tous déjà purgés entre 5 à 13 ans de prison ferme, gâchant pour chacun d'entre eux une jeunesse entière et le début de leur vie adulte. Le fait d'avoir été innocenté et libérés immédiatement ne leur a pas permis de rattraper le temps perdu en prison. Peu de temps après, ils ont tous décidés d'engager une procédure judiciaire envers la municipalité pour obtenir réparation du préjudice subis suite à ces bavures policières. Cette plainte, au travers de laquelle ils réclament 250M$ de réparation financière, aboutira 11 ans après avoir été lancée, soit en 2014. Il se voient alors obtenir 41M$[2] chacun.

les inspecteurs de l'époque ont officiellement admis qu'il s'agissaient d'erreurs qu'ils ne pouvaient pas contrer à l'époque, alors qu'officieusement, ils continuent de penser que les "cinq de Central Park" sont coupables de ce crime. Ils sont partis des conclusions qu'ils voulaient atteindre à l'instar des preuves qu'ils avaient à disposition.

La médiatisation de l'affaire[modifier | modifier le code]

Trisha Meili, la victime de l'affaire "La joggeuse de Central Park" lors d'un discours à la convention des droits pour les victimes nationales de crimes.

En 2003, la joggeuse sort de l'anonymat. Trisha Meili sort son livre "Je suis la joggeuse de Central Park. Une histoire d'espoir et de possibilité". Ce livre s'arrête principalement sur sa guérison et son suivi psychologique après son viol.

Sarah Burns a aussi publié un livre "Central Park 5", tiré d'un travail de recherches universitaires[3]. Ce livre a ensuite été adapté sur le grand écran en 2012, dans un documentaire diffusé pour la première fois au cinéma Maysles d'Harlem. Il a par la suite été diffusé au Festival de Cannes la même année lors d'une séance spécialement dédiée à cette affaire tragique.

En mai 2019, la plateforme de streaming en ligne Netflix, lance sa mini-série "When they see us" (ou "Dans leur regard" pour la version française). Cette mini-série de 4 épisodes, d'une durée respective d'environ 1 heure, retrace le récit glaçant de cette affaire qui a boulversé tout un pays en 1989.

  1. « Ils n'avaient pas violé la joggeuse de Central Park, ils vont toucher 40 millions de dollars », sur nouvelobs.com, (consulté le )
  2. « Etats-Unis : accusés à tort du viol de Central Park, cinq hommes reçoivent 41 millions de dollars », {{Article}} : paramètre « périodique » manquant,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. Cases Rebelles, « Les 5 de Central Park ou les obstinations d’une culture de lynchage. », sur CASES REBELLES, (consulté le )