Utilisateur:Leonard Fibonacci/Apollonios de Tyane - Appolos ?

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Philostrate avait gagné lui-même la célébrité par une série d’ouvrages regroupés sous le signe de « Vies des sophistes » qui étaient des notices biographiques de philosophes de la période dite « seconde sophistique » (IIème siècle après Jésus-Christ). C’est donc à un historien et à un biographe particulièrement chevronné que la femme de l’empereur Septime Sévère (193-211), Julia Domna, furieusement entichée de pythagorisme de son côté, s’était adressée pour obtenir une vie d’Apollonius qui avait réintroduit le pythagorisme à Rome, au 1er siècle. De son vivant, Apollonius avait beaucoup écrit de correspondance, parfois à destination de personnages illustres. Les archives impériales contenaient une partie importante de ces lettres. Julia Domna les confie à Philostrate. Apollonios avait été accompagné tout au long de ses voyages d’un certain Damis qui avait, au 1er siècle, rédigé ses mémoires. Philostrate les possède. D’autres biographies d’Apollonios avaient été rédigées au cours du IIème siècle. Philostrate les connaît et les utilise en témoignant vis à vis d’elles un recueil critique, comme il le dit au début de son ouvrage : « J’ai eu aussi en main le petit livre de Maxime d’Aegae, comprenant tout ce qui concerne Apollonios à Aegae ; de plus, un testament a été écrit par Apollonios dans lequel nous pouvons voir quelle vénération il portait à la philosophie. Il ne faut attacher aucune attention à Moeragénès qui a composé quatre livres sur Apollonios, alors qu’il ignore bien des choses sur son héros. Voilà comment j’ai rassemblé ces matières, dispersées jusque-là et comment j’ai pris soin de les accorder les unes aux autres ».

Présentation de Flavius Philostrate[modifier | modifier le code]

La ville de Tyane possède un temple d’Apollonius élevé aux frais des empereurs <?> : car les empereurs ne l’ont pas jugé indigne des honneurs qui leur sont décernés à eux-mêmes. Flavius Philostrate naquit à Lemnos, sous le règne de Néron. On ignore la date précise de sa naissance et de sa mort. Tout ce qu’on sait de lui, c’est qu’il enseigna la rhétorique à Athènes et à Rome, et se concilia la faveur de l’impératrice Julia Domna, femme de Septime Sévère, qui lui demanda d’écrire la Vie d’Apollonius de Tyane. Il nous reste de lui plusieurs ouvrages forts utiles pour l’histoire des opinions, de la littérature et de l’art au IIe siècle de l’ère chrétienne :

  • 1° la Vie d’Apollonius de Tyane ;
  • 2° l’Héroïque ;
  • 3° les Vies des sophistes ;
  • 4° les Tableaux (description d’une galerie de tableaux, peut-être imaginaire) ;
  • 5° des Lettres.

Le goût de ce rhéteur n’est pas très pur ; mais il a de l’imagination, de la vivacité, de l’agrément, et sa langue n’est pas indigne d’un contemporain de Lucien. Sur les œuvres de Philostrate et celles de son neveu, Philostrate le Jeune, voyez deux excellents articles de M. Miller, Journal des savants, octobre et décembre 1849.

Sur Apollonios[modifier | modifier le code]

« Dion Cassius insère, dans son Histoire romaine, un des faits les plus merveilleux qui soient racontés d’Apollonius. Ammien Marcellin[1] le met, avec Pythagore, Socrate, Numa Pompilius et Plotin, au nombre des hommes privilégiés qui vécurent assistés d’un génie familier. Caracalla lui consacre un heroum[2], Alexandre Sévère place son image dans son lararium, à côté de celle de Jésus-Christ, d’Abraham et d’Orphée[3], plusieurs villes lui élèvent des autels[4] et Aurélien fait vœu de lui construire un temple[5]. (p. 11) »

Appolonios par Philostrate[modifier | modifier le code]

Livre V[modifier | modifier le code]

Année 67, révolte de Vindex[modifier | modifier le code]

X. Le gouverneur de la Bétique exprima le désir d'être admis aux entretiens d'Apollonius. Celui-ci répondit que ces entretiens n'avaient rien d'agréable pour ceux qui n'aimaient pas la philosophie. Mais le gouverneur insista ; c'était un homme dont on disait beaucoup de bien et qui était mal vu des mimes de Néron. Apollonius lui écrivit de venir à Gadès : aussitôt, laissant de côté l'orgueil du pouvoir, le gouverneur s'y rendit avec quelques-uns de ses plus intimes amis. Après s'être salués, ils s'entretinrent à l'écart, et personne ne sait sur quel sujet : Damis suppose qu'ils formèrent un complot contre Néron. Ce qui le lui fait croire, c'est que leurs entretiens secrets se poursuivirent pendant trois jours. A son départ, le gouverneur serra dans ses bras Apollonius, qui lui dit :

« Adieu. Souvenez-vous de Vindex. »
Que signifiaient ces paroles? Pendant que Néron chantait en Achaïe, les peuples de l'Occident furent soulevés par Vindex, homme tout à fait capable de couper les cordes que Néron touchait si mal. Il tint à l'armée qu'il commandait un discours contre Néron : ce discours était plein de la plus généreuse philosophie dont on puisse s'inspirer pour parler contre un tyran. Il dit que Néron était tout plutôt que joueur de cithare, et que cependant il était encore plutôt joueur de cithare qu'empereur; il ajouta qu'il lui reprochait sa démence, son avarice, sa luxure, mais qu'il ne lui reprochait pas le plus grand de ses crimes, son parricide : il avait eu raison de tuer sa mère, puisqu'elle avait enfanté un tel monstre Apollonius, prévoyant ce qui allait se passer, ménageait à Vindex l'alliance du gouverneur de la province voisine : c'était presque comme s'il eût porté les armes pour Rome.

Vers 68/69 : arrivée à Alexandrie (probablement au printemps 69)[modifier | modifier le code]

XXIV. Nous avons dit ce que raconte Damis sur le séjour d'Apollonius à Rhodes, disons ce qui se rapporte à son séjour à Alexandrie, où il débarqua ensuite. Avant même qu'Apollonius ne fût venu dans leur ville, les habitants d'Alexandrie l'aimaient et le désiraient, comme un ami désire un ami. Ceux de la haute Égypte, fort adonnés à la science des choses divines, faisaient des vœux pour qu'il les vînt visiter. Comme il y avait de fréquents rapports entre la Grèce et l'Égypte, Apollonius était fort célèbre dans ce pays, et les oreilles des Égyptiens se dressaient au seul nom d'Apollonius.

[...]

XXV. Apollonius entra dans le temple. Là tout ce qu'il vit, tout ce qu'il entendit lui parut divin et conforme à la sagesse; il n'y eut que les sacrifices de taureaux et d'oies qu'il désapprouva, comme indignes des festins des dieux. [Il fait ensuite "le simulacre d'un sacrifice" dans les flammes duquel il demande au prêtre de prédire l'avenir. Ce que l'autre se déclare incapable de faire.]

Juillet 69 à Alexandrie[modifier | modifier le code]

XXVII. Vespasien, qui aspirait à l'Empire, se trouvait alors dans le voisinage de l'Égypte. Il se dirigea vers ce pays.
[...]
Lorsque l'empereur entra dans la ville, les prêtres allèrent à sa rencontre, ainsi que les principales autorités de l'Égypte, les chefs des Nomes, les philosophes et tous les savants. Apollonius, sans s'inquiéter de ces cérémonies, resta dans le temple à philosopher. L'empereur dit quelques mots pleins de noblesse et de douceur aux députations, puis demanda si le Tyanéen n'était pas en Égypte. Il y est, répondit-on, et travaille à nous rendre meilleurs. - Comment puis-je le voir? J'en ai le plus vif désir. - Vous le trouverez, répondit Dion, dans le temple, où il m'a dit se rendre comme je venais ici. - Allons, dit l'empereur, adresser des prières aux dieux et voir cet homme vertueux. » C'est de cette entrevue qu'est venu le bruit que Vespasien, en faisant le siège de Jérusalem, avait songé à s'emparer de l'Empire; qu'il avait prié Apollonius de venir lui donner des conseils à ce sujet; que celui-ci avait refusé de se rendre dans un pays souillé par les crimes et par les souffrances de ses habitants; et qu'alors Vespasien, déjà maître de l'Empire , était venu lui-même en Égypte, pour avoir avec Apollonius l'entretien dont je vais rendre compte.

XXVIII. Dès qu'il eut sacrifié, et sans se donner le temps de répondre convenablement aux députés des villes, il se tourna vers Apollonius comme un suppliant, et lui dit : « Faites-moi empereur. - Je vous ai déjà fait empereur, répondit Apollonius. Quand je demandais aux dieux un prince juste, vertueux, sage, orné d'une couronne de cheveux blancs, un véritable père, c'est vous que je demandais. » Ces mots comblèrent de joie l'empereur, et la multitude qui était dans le temple les confirma par ses acclamations. [...]

XXIX. Lorsque Vespasien sortit du temple, il prit Apollonius par la main et le conduisit au palais. [...]

Fin décembre 69[modifier | modifier le code]

XXX. Vespasien se tut, et Apollonius, se sentant inspiré d'un transport divin, s'écria : « Ô Jupiter Capitolin, car c'est de vous que dépendent les affaires présentes, conservez-vous pour Vespasien, et conservez Vespasien pour vous. Car votre temple qui a été incendié hier par des mains criminelles, le Destin veut qu'il soit rétabli par cet homme. » Comme Vespasien manifestait son étonnement, Apollonius ajouta : « Un jour viendra où ce que je dis apparaîtra ; ne m'interrogez pas davantage, et achevez ce que vous avez si bien commencé. » Voici ce qui était arrivé. Le fils de Vespasien, Domitien, en était venu aux mains avec Vitellius pour soutenir les prétentions de son père. Vitellius avait été assiégé dans le Capitole, d'où il avait pu s'échapper, mais le temple avait été brûlé, et Apollonius l'avait su bien plus vite que si cet événement se fut passé en Égypte.

[Version totalement inverse de la version "officielle".]

XXXVII. « J'accède, dit Euphrate, aux résolutions prises. Car je sens que je ne gagnerais rien à proposer le contraire. Mais, Prince, il me reste un mot à dire : Respectez et aimez la philosophie...
[...]

Quand Vespasien quitta l'Égypte, après y avoir rétabli et renouvelé toutes choses, il voulut qu'Apollonius l'accompagnât; mais Apollonius s'excusa, parce qu'il n'avait pas encore visité toute l'Égypte et ne s'était pas encore entretenu avec les Gymnosophistes, lui qui désirait vivement comparer à la science des Indiens la science égyptienne.

Réprobation d'Apollonius au sujet de la suppression des libertés aux Grecs[modifier | modifier le code]

XLI. Après le voyage de Vespasien en Égypte, Apollonius ne le revit plus et n'eut plus d'entretiens avec lui, bien que l'empereur lui ait écrit plusieurs lettres pour l'inviter à venir à Rome. Je vais dire pourquoi Apollonius ne se rendit pas à son désir. Néron, dont on n'aurait guère attendu cet acte de modération, rendit à la Grèce la liberté; les villes revinrent aux institutions attiques et doriennes, la concorde donna à toute la Grèce un aspect florissant, que depuis longtemps elle n'avait pas eu. Vespasien, ayant visité la Grèce, lui enleva cette liberté, prenant prétexte de quelques séditions et de quelques fautes qui ne méritaient pas un semblable châtiment. Cette mesure parut, non seulement à ceux qui en souffraient, mais à Apollonius lui-même, d'une dureté peu digne d'un chef d'État. Aussi écrivit-il ces lettres à l'empereur : « Apollonius à l'empereur Vespasien, salut. On dit que vous avez asservi la Grèce. Vous croyez vous être élevé au-dessus de Xerxès, vous ne voyez pas que vous êtes tombé au-dessous de Néron. Néron pouvait agir comme vous, mais il ne l'a pas voulu. Adieu. - (Au même.) Vous qui haïssez les Grecs au point de les avoir réduits en servitude, qu'avez-vous besoin de mes entretiens ? Adieu.
etc...

Envoi d'un lion sociable au temple de Léontopolis[modifier | modifier le code]

XLII. Voici encore une circonstance du séjour d'Apollonius en Égypte, qui parut merveilleuse. Un homme avait un lion apprivoisé, qu'il menait en laisse comme un chien, et ce lion flattait, non seulement son maître, mais quiconque s'approchait de lui. Il s'en allait ainsi à travers les villes, où son maître vivait d'aumônes, et il était admis même dans les temples, parce qu'il était pur : il ne léchait même pas le sang des victimes, il ne se jetait pas sur leurs chairs écorchées et dépecées, mais il se nourrissait de galettes de miel, de pain, de gâteaux et de viandes cuites : il buvait quelquefois du vin, sans que son naturel en fût changé. Un jour qu'il était entré dans le temple d'Alexandrie, il y vit Apollonius assis : aussitôt il se coucha à ses pieds, en faisant entendre un murmure caressant, et resta auprès de lui beaucoup plus longtemps qu'auprès des autres. Tout le monde crut qu'il faisait ces caresses pour avoir quelque chose. Mais Apollonius dit aux assistants : « Ce lion me prie de vous nommer l'homme dont l'âme est passée en lui. C'est ce fameux Amasis, roi d'Égypte dans le nome de Saïs. » Quand le lion eut entendu ces paroles, il rugit d'une manière touchante et plaintive, et, pliant les genoux, il poussa des gémissements et versa de vraies larmes. Apollonius le caressa et ajouta : « Je suis d'avis que ce lion soit envoyé à Léontopolis, pour y être gardé dans le temple. Car il n'est pas convenable qu'un roi, dont l'âme est passée dans le corps de ce royal animal, erre ainsi comme les mendiants. » Les prêtres s'assemblèrent, offrirent un sacrifice au roi Amasis, ornèrent l'animal d'un collier et de bandelettes, et le conduisirent solennellement dans l'Égypte intérieure, en jouant de la flûte et en chantant des hymnes et des cantiques.

Livre VI[modifier | modifier le code]

Aux frontières de l'Égypte et de l'Éthiopie[modifier | modifier le code]

II. Quand il fut arrivé aux frontières de l'Égypte et de l'Éthiopie, à l'endroit qu'on nomme Sycaminon,...

III. [...]

il est plus sage de respecter tous les dieux, et surtout à Athènes, où il y a des autels élevés même aux dieux inconnus. »

[...]

Après cela, nos voyageurs partirent, montés sur des chameaux, pour les demeures des Gymnosophistes.

V. Ils rencontrèrent un homme habillé à la mode de Memphis, et qui paraissait marcher au hasard, et non se diriger droit vers un but. Damis lui demanda qui il était et pourquoi il errait ainsi. [...]

Quand le suppliant se fut présenté, Apollonius fit sur lui toutes les cérémonies prescrites pour les expiations par Empédocle et Pythagore, puis il lui dit de s'en aller et de se considérer comme purifié.

VI. Ils quittèrent, au lever du soleil, l'endroit où s'était arrêté Apollonius, et arrivèrent avant midi au séjour des Gymnosophistes. La relation de Damis...

[...]

X. La soirée se passa en conversations ordinaires, et qui ne méritent pas d'être rapportées. Ils prirent leur repas et dormirent au même endroit; au lever du jour, comme Apollonius, après avoir, selon sa coutume, adoré le Soleil, se livrait à une méditation...

Son disciple Dimas ou Demas[modifier | modifier le code]

Les épîtres de Paul de Tarse :

  • Colossiens, Ch. 4 verset 14 « Vous avez les salutations de Luc, notre ami le médecin et de Demas » ;
  • II Philémon, verset 24 « Ainsi que Marc, Aristarque, Démas et Luc »
  • I Corinthiens, Ch. 3 versets 4 « Quand l’un déclare : moi j’appartiens à Paul, l’autre : moi à Apollos, n’agissez-vous pas de manière toute humaine » ;
  • I Corinthiens, Ch. 4 verset 6 « c’est à cause de vous, frères, que j’ai présenté cela sous une autre forme, en l’appliquant à Apollos et à moi-même…. » ;
  • Tite, Ch. 3 verset 13 « veille avec zèle au voyage de Zénas le juriste et d’Apollos, afin qu’il ne manque de rien »

Apollonius the Nazarene[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Livre XXI, ch. 14.
  2. Voyez Dion Cassius, LXXVII, 18.
  3. Voyez Lampride, Vie d’Alexandre Sévère, ch. 29-31.
  4. Voyez la Vie d’Apollonius.
  5. Voyez Vopiscus, Vie d’Aurélien, ch. 24.