Utilisateur:Doune44/Simone Weiler

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Simone Weiler, née en xxxx à xx, est docteur en droit, avocate à la Cour d'Appel de Bordeaux, féministe et militante suffragiste de nationalité française.

arrêtée en 1928 avec Andrée Lehmann, une autre avocate, parce qu'elle manifeste devant le Sénat pour réclamer le droit de vote.

elle participe aussi à la LFDF.

Biographie[modifier | modifier le code]

Le 03 juin 1924, elle soutient sa thèse de doctorat, intitulée La Condition de la femme à la dissolution du mariage en droit civil français, allemand et suisse[1].

Bonnecase, Julien (1878-1950). Président du jury de soutenance

Duguit, Léon (1859-1928). Membre du jury

Vizioz, Henry (1886-1948). Membre du jury


1928, Agregation de Droit, Les Garanties légales ou conventionnelles du vendeur non payé

Engagement politique[modifier | modifier le code]

Le 13 novembre 1928, avec Andrée Lehmann elle est arrêtée pour délit de stationnement sur le trottoir du Luxembourg situé face au Sénat[2].

La même année, elle passe le concours d'agrégation des Facultés de droit, en section de droit privé et de droit criminel en 1928[3].

Membre de la SFIO, elle se présente aux élections municipales de 1929, pour le IIIe arrondissement[4].

En 1930, avec Yvonne Netter, elle est la deuxième avocate de la défense dans le procès de Morris[5].

En 1937 en participe à la rédaction d'un rapport sur la Situation juridique des femmes en France[6].

En 1947, avec Suzanne Dalligny, Lucile Tinayre, elle Comité national des femmes socialistes[7].

Le Procès Violette MORRIS[modifier | modifier le code]

Le palmarès sportif de Violette Morris est impressionnant. Elle accumule les titres nationaux et internationaux, ainsi que de nombreux records. «  Ce qu’un homme fait, Violette peut le faire » proclame Violette Morris qui fume comme un pompier, s’habille en costume trois-pièces et jure comme un charretier.

Ses ennuis commencent en 1927. La FFSF (Fédération Française Sportive Féminine) lui refuse le renouvellement de sa licence. C’est une catastrophe pour Violette Morris qui espérait bien être sélectionnée pour les Jeux Olympiques de 1928 à Amsterdam, les premiers ouverts aux femmes.

La fédération lui reproche ses manières, des dérapages violents et « son déplorable exemple » pour les jeunes filles qu’elle encadre en tant qu’entraîneuse. Sa liaison avec l’athlète Raoul Poli (rugby, lancer du poids et du disque, lutte gréco-romaine, on était polyvalent à cette époque) ne pose pas de problème, mais Violette Morris s’affiche aussi ouvertement lesbienne.

En 1929, cette femme opulente fait réaliser une mastectomie bilatérale (ablation des 2 seins) par le Dr Cazalis à La Garenne-Colombes, sous prétexte qu’elle sera plus confortablement installée dans les cockpits de ses bolides.

L’Humanité (quotidien qui n’a jamais brillé pour la pertinence de ses analyses,, même du temps où il avait encore quelques lecteurs) écrit : la championne « subit l’ablation des seins pour mieux incarner le genre masculin qui la caractérise »

Violette Morris attaque la fédération en justice et, en 1930, ce sera le « Procès du pantalon » . Le personnage haut en couleurs de la plaignante et le prétexte du procès annoncent un de ces barnums à grand spectacle dont la presse raffole. Bons mots, grivoiseries, envolées lyriques et comparaisons incongrues seront au programme. Tout cela sera bon, aussi bien pour les prolétaires des caboulots que pour meubler les conversations lors des dîners en ville.

Même la presse étrangère s'en fera l'écho.

« Un pantalon de drap bleu marine, surmonté d'un veston de même, au col et aux manches duquel apparaissait la plus élégamment virile des chemises de soie. Pochette, stylo vert vif, une trace de tabac à ses doigts bagués, un bon sourire sur son visage à cheveux plats : telle était hier, Mme Violette Morris, championne en tous sports et amazone connue qui se fit couper naguère, un sein, non pour tirer à l'arc, mais pour mieux conduire son auto », écrit un journaliste.

Maître Lot qui assure la défense Violette Morris déclinera toutes sortes d’arguments… des plus sérieux aux plus grivois.

« Le pantalon c’est l’avenir de la femme » (Maxime au demeurant bien plus surréalisante que le poncif du poète stalinien Louis Aragon pour qui la femme était l’avenir de l’homme)

« Pourquoi refuser à vos sœurs l’égalité devant le pantalon, vous qui la réclamez devant la guillotine ? »

« (…) ce forfait abominable de porter culotte, comme si, messieurs, toutes les femmes ne portaient pas peu ou point la culotte »

« (…) entre la jupe réduite aux dimensions que vous savez et le pantalon descendant jusqu’au cheville, votre choix est fait. »

Les femmes qui skient en culotte « n’en sont pas ni moins femmes, ni moins gracieuses. »

« ce qui doit être interdit, ce n’est point le port du pantalon en soi, c’est l’usage du travesti dans le but de sa faire passer pour ce que l’on est pas. »

Pour finir, Maître Lot demande à la Cour que l’on ne puisse pas lire sur un monument « En Mémoire de Violette Morris, championne olympique disqualifiée à vie pour avoir porté un pantalon »

Les avocates de la Fédération ne sont bien entendu pas de cet avis !

Maître Simone Weiler plaide l’intérêt supérieur de la Fédération. Elle risque de perdre des subventions publiques en tolérant le comportement de Violette Morris.

L’autre avocate de la Fédération, la pourtant très féministe et très progressiste Yvonne Netter, assure la défense de la Fédération avec un autre angle :

« Le costume féminin est absolument souple et convenable à toutes les manifestations diverses de l’activité de la femme du vingtième siècle »

Puis elle rappelle que «  Les femmes n’ont pas le droit de porter culotte dans la rue. Les lois sont les mêmes pour tout le monde (…) L’ordonnance existe ».

En effet l’ordonnance existe, même si l’avocat de Violette Morris produit une lettre du préfet de Police qui indique que l’on ne poursuit plus les femmes pour ce motif.

C’est l'ordonnance du préfet de police Dubois n°22 du 16 brumaire an IX (7 novembre 1800), intitulée 'ordonnance concernant le travestissement des femmes'. Il faudra attendre le 31 janvier 2013 pour que le Ministère du Droit des Femmes fasse publier au Journal Officiel que cette ordonnance est « incompatible avec les principes d'égalité entre les femmes et les hommes qui sont inscrits dans la Constitution et les engagements européens de la France (...) De cette incompatibilité découle l'abrogation implicite de l'ordonnance du 7 novembre qui est donc dépourvue de tout effet juridique et ne constitue qu'une pièce d'archives, conservée comme telle par la Préfecture de police de Paris»

De son côté la presse s’amuse… L’hebdomadaire L’Illustration ironise sur la paradoxe de voir un avocat en robe et sa cliente en pantalon et conclut que « si la femme veut être l’égale de l’homme, elle n’entend pas pousser cette égalité jusqu’à la conquête du faux-col et des bretelles. »

Au final le Tribunal déboute Violette Morris. Le tribunal estime ne pas avoir à se prononcer sur le refus de la licence, qui dépend du règlement de la fédération et conclut : « Nous n’avons pas à nous occuper de la façon dont se vêt à la ville et dans ses autres occupations Mme Violette Morris, mais nous estimons que le fait de porter un pantalon n’étant pas d’un usage admis pour les femmes, la FFS avait parfaitement le droit de l’interdire. En conséquence, le tribunal déboute Mme Violette Morris et la condamne aux dépens ».


affiche : https://bibliotheques-specialisees.paris.fr/ark:/73873/pf0000937736/v0001.simple.selectedTab=record

https://www.sisilesfemmes.fr/2017/02/14/andr%C3%A9e-lehmann/

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Simone Weiler, La Condition de la femme à la dissolution du mariage en droit civil français, allemand et suisse, Bordeaux, Debrel, 1924.
  • Simone Weiler, Les Garanties légales ou conventionnelles du vendeur non payé, [s.n.], Paris, 1928.
  • Simone Weiler,
  • La Situation juridique des femmes en France (d'après le rapport de Germaine Quignon et Simone Weiler, ...), Comité national des femmes socialistes. Éditions du parti socialiste S. F. I. O, Librairie populaire, p.63, Paris, 1937.
  • Suzanne Dalligny, Lucile Tinayre, Simone Weiler, Femme... connais la loi, Comité national des femmes socialistes, p.36, Paris, 1947.
  • Florys Castan-Vicente, Anaïs Bohuon et Lucie Pallesi, Ni de seins, ni de règlement : L’athlète Violette Morris ou le procès de l’identité sexuée de l’entre-deux-guerres, Accès libre, 20 & 21 Revue d'histoire 2021/4 (N° 152), Presses de Sciences Po, p. 87-105, Paris, 2021.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Weiler, La Condition de la femme à la dissolution du mariage en droit civil français, allemand et suisse, Bordeaux, Debrel,
  2. Michèle Bitton, « SÉJOURNÉ-LEHMANN Andrée », dans LEHMANN Andrée épouse SÉJOURNÉ, Maitron/Editions de l'Atelier, (lire en ligne)
  3. Simone Weiler, Les Garanties légales ou conventionnelles du vendeur non payé, (lire en ligne)
  4. Parti socialiste SFIO (France) Auteur du texte et Parti socialiste (France) Fédération (Paris) Auteur du texte, « Le Populaire : journal-revue hebdomadaire de propagande socialiste et internationaliste ["puis" socialiste-internationaliste] », sur gallica.bnf.fr, (consulté le ) : « Troisième arrondissement Arts-et-Mètiers : Emile Boyer. Saint-Avoye ; Simone Weiler. Enfants-Rouges : Beuzeville. Archives : Pierre Lambert. »
  5. Florys Castan-Vicente, Anaïs Bohuon et Lucie Pallesi, « Ni de seins, ni de règlement : L’athlète Violette Morris ou le procès de l’identité sexuée de l’entre-deux-guerres » Accès libre, 20 & 21 Revue d'histoire 2021/4 (N° 152), p. 87-105
  6. Simone Weiler et Germaine Quignon, La Situation juridique des femmes en France, Librairie populaire, (lire en ligne)
  7. Suzanne Dalligny, Lucile Tinayre et Simone Weiler, Femme... connais la loi, Comité national des femmes socialistes, (lire en ligne)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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