Pédoncule olfactif

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Le pédoncule olfactif situé sur le sillon olfactif avec les deux branches olfactives légendées

Le pédoncule olfactif (anciennement, tractus olfactif, en latin : tractus olfactorius) est un faisceau bilatéral de fibres nerveuses afférentes (fibres formées d'axones) provenant du bulbe olfactif qui se à plusieurs régions cibles du cerveau, y compris le cortex piriforme, l'amygdale et le cortex entorhinal. C'est un étroit faisceau de substance blanche, de forme triangulaire à la coupe coronale du cerveau, le sommet étant dirigé vers le haut.

Le terme de tractus olfactif est impropre car le pédoncule olfactif est en réalité composé de la juxtaposition de deux tractus, le tractus olfactif médial (donnant la strie olfactive médiale et intermédiaire) et le tractus olfactif latéral (donnant la strie olfactive latérale et intermédiaire)[1]. L'existence du tractus olfactif médial (et par conséquent de la strie médiale) est néanmoins controversée chez les primates (incluant les humains)[2].

Structure anatomique[modifier | modifier le code]

Système olfactif

Le pédoncule olfactif et le bulbe olfactif se situent dans le sillon olfactif[3], un sillon formé par le gyrus orbitaire médial sur la face inférieure de chaque lobe frontal. Les pédoncules olfactifs se situent au niveau de ces sillons qui sont parallèles à la ligne médiane. Les fibres du pédoncules olfactif semblent se terminer sur tubercule olfactif (principalement dans la partie antéro-latérale), les parties dorsale et externe du noyau olfactif antérieur, les parties frontale et temporale de l'aire prépiriforme, le groupe cortico-médial des noyaux de l'amygdale et le noyau de la strie terminale[4].

Le pédoncule olfactif se divise postérieurement en trois branches principales: les stries médiale, intermédiaire(s) et latérale. Le pédoncule olfactif se termine ainsi par une structure triangulaire appelée trigone olfactif. Caudalement à ces éléments, il y a l'espace perforé antérieur, dont la partie antérieur est marquée par le relief du tubercule olfactif. Enfin, les projections du pédoncule olfactif vers le noyau olfactif antérieur sont parfois regroupées sous le nom de strie olfactive supérieure[1].

Les termes de tubercule olfactif et trigone olfactif sont couramment confondus dans la littérature.

Strie olfactive médiale[modifier | modifier le code]

La strie olfactive médiale, est classiquement décrite comme tournant médialement derrière l'aire parolfactive (en) (d'où son nom) et se terminant dans le gyrus sub-calleux (en).

Néanmoins, cette description a été rejettée depuis une cinquantaine d'année[2]. La strie médiale est aujourd'hui décrite comme se terminant bien plus médialement, au niveau du taenia tecta ventral[1].

Strie olfactive intermédiaire[modifier | modifier le code]

La strie olfactive intermédiaire, représente la (ou les branches) qui part de la strié médiale ou latérale pour se projeter sur le tubercule olfactif et l'espace perforé antérieur. Le terme de formation pectinée de Trolard est utilisée pour parler de la strie intermédiaire lorsque celle-ci est multiple et part de la strie latérale.

Strie olfactive latérale[modifier | modifier le code]

La strie olfactive latérale est dirigée à travers la partie latérale de l'espace perforé antérieure, puis se plie brusquement en dedans vers l'uncus du gyrus parahippocampique.

Le terme anglais "lateral olfactory tract" est largement utilisé dans la littérature pour décrire l'ensemble formé par le pédoncule olfactif en avant et la strie latérale en arrière. Cette terminologie a notamment influencé l'appellation du noyau "bed nucleus of the lateral olfactory tract". Ce nom a été popularisé à la suite du rejet du tractus olfactif médial [2]. Le terme de tractus olfactif latéral devrait néanmoins être réservé pour désigner le faisceau latéral du pédoncule olfactif [1].

Importance clinique[modifier | modifier le code]

La destruction du pédoncule olfactif entraîne une anosmie (perte de l'odorat) ipsilatérale (homolatérale, c'est-à-dire du même côté de la lésion). L'anosmie totale ou partielle (appelée également de l'hyposmie) est un symptôme du syndrome de Kallmann, une maladie génétique qui perturbe le développement du pédoncule olfactif[5],[6]. La profondeur du sillon olfactif est un indicateur d'une telle anosmie congénitale[7].

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d De Cannière, G., « The olfactory striae: A historical perspective on the inconsistent anatomy of the bulbar projections », Journal of Anatomy, no 244,‎ , p. 170–183 (lire en ligne Accès payant)
  2. a b et c Heimer, L., « Olfactory projections to the diencephalon », Int. Conf. Neurobiology of CNS-Hormone Interactions, Chapel Hill: Anatomical Neuroendocrinology,‎ , p. 30–39
  3. Malcolm B. Carpenter, Core text of neuroanatomy, Baltimore, Williams & Wilkins, , 3rd éd. (ISBN 0683014552), p. 29
  4. Allison, A. C. (1954). "The secondary olfactory areas in the human brain". Journal of Anatomy, 88 (Pt 4), 481–488.2.
  5. Dale Purves, Neuroscience, Sunderland, Mass., , 5th éd. (ISBN 9780878936953), p. 515
  6. « Kallmann syndrome », sur Genetics Home Reference. US Library of Medicine, National Institutes for Health. Genetic and Rare Diseases Information, (consulté le )
  7. C. Huart, T. Meusel, J. Gerber, T. Duprez, P. Rombaux et T. Hummel, « The Depth of the Olfactory Sulcus Is an Indicator of Congenital Anosmia », American Journal of Neuroradiology, vol. 32, no 10,‎ , p. 1911–1914 (PMID 21868619, PMCID 7966015, DOI 10.3174/ajnr.A2632 Accès libre)

Cet article comprend du texte dans le domaine public issu de la 20e édition de Gray's Anatomy (1918).

Liens externes[modifier | modifier le code]