Stimulation transcrânienne par bruit aléatoire

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Stimulation transcrânienne par bruit aléatoire
Synonymes tRNS

La stimulation transcrânienne par bruit aléatoire (tRNS) est une technique de stimulation cérébrale non-invasive et une forme de stimulation électrique transcrânienne (tES).

Terney et al de l'université de Göttingen a été le premier groupe à appliquer la tRNS sur l'homme en 2008. Ils ont montré qu'en utilisant un courant alternatif avec randomisation de l'amplitude et de la fréquence (entre 0,1 et 640 Hz) chez les sujets sains, l'excitabilité du cortex moteur est accrue (c'est-à-dire une augmentation de l'amplitude des potentiels évoqués moteurs) jusqu'à 60 minutes après 10 minutes de stimulation. L'étude a inclus toutes les fréquences jusqu'à la moitié de la fréquence d'échantillonnage (1 280 échantillons/s), c'est-à-dire 640 Hz, mais l'effet positif a été limitée uniquement à des fréquences plus élevées. Bien que la tRNS a montré des effets positifs dans les diverses études sur l'optimisation des paramètres, ainsi que la possibilité d'effets cliniques de cette technique, restent floues[1].

Mécanisme d'action[modifier | modifier le code]

Les mécanismes physiologiques sous-jacents aux effets de la tRNS ne sont pas bien connues toutefois, de nombreuses hypothèses ont été proposées.

Le robuste changements dans l'excitabilité corticale observée après la tRNS pourrait être attribuée à la répétition de l'ouverture des canaux sodiques ou à l'augmentation de la sensibilité des réseaux neuronaux à la modulation. La tRNS peut influencer les oscillations corticales, conduisant à des changements dans l'excitabilité. Ces mécanismes proposés sont cohérents avec l'observation que l'inversion de l'électrode de polarité dans la tRNS n'interfère pas avec l'augmentation de l'excitabilité corticale, ce qui suggère que la tRNS induite par l'excitabilité corticale est indépendante de la direction d'écoulement en cours[2].

Depuis la tRNS est répétée, aléatoirement, et sous le seuil de stimulation, il est supposé que la tRNS induit directement la sommation temporelle de l'activité neuronale, car la constante de temps d'un neurone est suffisamment longue pour permettre à la somme de deux stimuli présentés successivement.

Les effets de la tRNS peut également être expliqué dans le cadre du phénomène de résonance stochastique. La tRNS est, par définition, une stimulation qui induit la non-finalisation de l'activité aléatoire dans le système (p. ex., bruit). La présence du bruit neuronal pourrait améliorer la sensibilité des neurones à une gamme donnée d'intrants faibles[3].

La tRNS à but thérapeutique[modifier | modifier le code]

Dans la maladie de la sclérose en plaques[modifier | modifier le code]

La stimulation transcrânienne par bruit aléatoire semble avoir un rôle dans l'amélioration des douleurs dû à la sclérose en plaques et particulièrement dans les cas où les agents pharmaceutiques ont une efficacité faible[4].

Comparaison avec d'autres techniques de tES [modifier | modifier le code]

Alors que TDCS utilise un courant d'intensité constant, la tRNS et la tACS utilisent un courant oscillant. L'axe vertical représente l'intensité du courant en milliampères (mA), tandis que l'axe horizontal illustre le temps.

La stimulation électrique transcrânienne (tES) comprend généralement les techniques suivantes :

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Roi Cohen Kadosh, The Stimulated Brain : Cognitive Enhancement Using Non-Invasive Brain Stimulation, Elsevier, , 568 p. (ISBN 978-0-12-404712-9, lire en ligne)
  2. Walter Paulus, « Transcranial electrical stimulation (tES - tDCS; tRNS, tACS) methods », Neuropsychological Rehabilitation, vol. 21, no 5,‎ , p. 602–617 (ISSN 1464-0694, PMID 21819181, DOI 10.1080/09602011.2011.557292, lire en ligne, consulté le )
  3. Carlo Miniussi, Justin A. Harris et Manuela Ruzzoli, « Modelling non-invasive brain stimulation in cognitive neuroscience », Neuroscience and Biobehavioral Reviews, vol. 37, no 8,‎ , p. 1702–1712 (ISSN 1873-7528, PMID 23827785, DOI 10.1016/j.neubiorev.2013.06.014, lire en ligne, consulté le )
  4. Samar S. Ayache, Ulrich Palm, Jean-Pascal Lefaucheur et Moussa A. Chalah, « Les effets de la stimulation transcrânienne par bruit aléatoire (tRNS) dans la sclérose en plaques », Neurophysiologie Clinique/Clinical Neurophysiology, vol. 47, no 3,‎ , p. 195 (DOI 10.1016/j.neucli.2017.05.026, lire en ligne, consulté le )