Sœurs Desloges

Les sœurs Desloges et les gardiennes de l'École Guigues d'Ottawa en 1916.

Les sœurs Desloges, Diane et Béatrice, sont nés à Ottawa en 1892 et 1895 respectivement. Elles sont parfois surnommées les « gardiennes de Guigues » et elles sont un symbole de la résistance au Règlement 17.

Lorsque les autorités ont appris que les sœurs Desloges continuaient d'enseigner en français, ils refusèrent de verser leur salaire et menacèrent de retirer leur brevet d’enseignement. Les sœurs Desloges, en réponse, ont ouvert des classes clandestines dans la basse-ville d’Ottawa dans un magasin désaffecté de la rue Dalhousie et dans une chapelle de la rue Murray, continuant d'enseigner en français.

Les sœurs seront appelées à se trouver au centre de l’un des épisodes les plus dramatiques de la résistance contre le Règlement 17, soit la bataille des épingles à chapeaux de l’école Guigues qui est survenue à l’hiver 1916. Avec le support des parents des élèves francophones et de la communauté franco-ontarienne d'Ottawa, l’école Guigues est prise d’assaut le 4 janvier 1916. Des femmes armées de ciseaux et d’épingles à chapeaux montent la garde devant l’école pendant que les deux sœurs enseignent à l’intérieur. Les diverses manifestations, les grèves et les démonstrations de solidarité se poursuivent jusqu’au printemps 1916. Puis, la crise se résorbe en 1921. Mais, ce ne sera qu’en 1927 que les écoles bilingues seront officiellement reconnues par le gouvernement ontarien.

Diane est morte en 1945, tandis que Béatrice est morte en 1957. Depuis 1997, une école secondaire catholique d’Orléans porte le nom de Béatrice Desloges.