Raphigraphe

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Un raphigraphe est une machine à écrire permettant aux aveugles de correspondre avec les clairvoyants.

Photo d'un raphigraphe vue de 3/4 face dans un musée.

Inventée en 1841[1] par Pierre-François-Victor Foucault, cette machine utilise le système de l’anaglyptographie (« impression en relief » à l'usage des aveugles), ancien nom du système Braille[2]:80.

Fonctionnement[modifier | modifier le code]

Initialement appelé « planche à pistons » par son inventeur Pierre-François-Victor Foucault, le raphigraphe permet d'écrire à la machine l'écriture inventée par Louis Braille, dont Foucault, passionné de mécanique, était un ami[1]. Pour cela, le raphigraphe comporte un clavier vertical avec dix touches ; à l’aide d’un papier carbone, ces touches permettent d’imprimer une colonne de dix points. En avançant le clavier à plusieurs reprises, il est possible de former toutes les lettres, les chiffres et la ponctuation[3].

Louis Braille connaissait cette machine, qu'il appréciait, et qui lui donna l'idée d'un autre raphigraphe pour permettre aux non-voyants d'écrire la musique de façon lisible par les voyants[3].

Relativement facile à utiliser, le raphigraphe a permis une écriture plus rapide du braille, et a de ce fait été longtemps utilisé à l'Institut national des jeunes aveugles. Cependant, il n'a pas survécu à l'invention, vers 1870, de la machine à écrire, que les aveugles ont rapidement appris à utiliser malgré l'impossibilité pour eux de se relire[1].

Impact sur la société[modifier | modifier le code]

Cette ancienne machine et son système d’anaglyptographie, ont joué un rôle particulièrement important dans les nouveaux modes de communications écrites qui ont permis aux aveugles de parvenir peu à peu, en France, à une émancipation intellectuelle et d’accéder à plus de citoyenneté[2]:82.

Récompense[modifier | modifier le code]

Le raphigraphe reçoit une médaille de platine de la Société d'encouragement pour l'industrie nationale, puis est présentée à l'Exposition universelle de Londres en 1851[4].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Louis Braille et l'alphabet braille, sur snof.org (consulté le 15 août 2022).
  2. a et b Zina Weygand, « Les aveugles dans la société française Représentations et institutions du Moyen-Âge au XIXe siècle », Revue d'éthique et de théologie morale,‎ , p. 80 (lire en ligne Accès limité [PDF])
  3. a et b Le raphigraphe, sur /museelouisbraille.com (consulté le 15 août 2022).
  4. (en) C. Michael Mellor, Louis Braille : A Touch of Genius, Boston, National Braille Press, , 133 p. (ISBN 978-0-939173-70-9, lire en ligne)

Articles connexes[modifier | modifier le code]