Gène activant la recombinaison V(D)J

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Les gènes activant la recombinaison V(D)J encodent les protéines RAG1 et RAG2[1]. Ces protéines forment un complexe qui est impliqué dans la recombinaison V(D)J, et donc dans le développement du système immunitaire adaptatif.

Histoire naturelle[modifier | modifier le code]

L'émergence de la « recombinase RAG » est considérée comme une étape importante dans l'évolution de l'immunité adaptative chez les vertébrés à mâchoires. Depuis la fin du XXe siècle, des hypothèses (dont l'intégration dans le génome de vertébrés de gènes viraux ou bactériens et la transposition d'éléments mobiles) ont été proposées pour expliquer l'origine et l'évolution des gènes RAG et de la recombinaison V(D)J[2].

En 2016, un chercheur chinois (Shengfeng Huang) et ses collègues décrivent le transposon ProtoRAG, un « fossile vivant » chez les vertébrés, qui plaide pour l'hypothèse selon laquelle le complexe de recombinase RAG provenait d'un transposon ancestral de type RAG (RAGL)[3].

Un ProtoRAG typique contient une paire de répétitions inversées terminales (TIR) de type séquence de signal de recombinaison (RSS) et des gènes de type RAG1 (RAG1L) et RAG2 (RAG2L) orientés de manière convergente[3]. Après la découverte du ProtoRAG, les transposons RAGL se sont, plus récemment, avérés être largement distribué chez les bilatériens[4] Cependant, l'existence du transposon RAGL chez des organismes plus primitifs et son évolution continue restaient à élucider[2].

Des homologues de RAG1 ou RAG2 ont donc été recherchés au sein de plus de 680 000 génomes. 786 homologues de RAG1L et 191 homologues de RAG2L ont été ainsi trouvés chez 173 espèces largement réparties parmi les Eucaryotes, dont chez certains protostomes (séquences génétiques complètes Protostomia) chez plusieurs lophotrochozoaires, mais fragmentées chez les ecdysozoaires. Une observation similaire a été faite chez les Cnidaires, avec des séquences RAGL complètes et probablement actives chez plusieurs coraux (ex. : Fungia costulata et Fungia tenuis mais fragmentées et découplées chez d'autres cnidaires[2].

Ces observations suggèrent que le transposon RAGL est ancien ; il serait apparu au cours de l'évolution plus tôt que la divergence des bilatériens et des non-bilatériens. Et des homologues RAG1 et RAG2 complets et étroitement liés ont été trouvés dans la microalgue unicellulaire Aureococcus anophagefferens (classe Pelagophyceae, phylum Ochrophyta, règne Stramenopila). Des fragments d'homologues de RAG1L ont également été identifiés chez plusieurs autres eucaryotes primitifs, faisant pour la première fois remonter l'origine des homologues de RAGL aux premiers eucaryotes[2].

Fonctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. En anglais recombination activating gene. Pour les protéines, le nom anglais recommandé par Uniprot est V(D)J recombination-activating protein 1 (RAG1) et V(D)J recombination-activating protein 2 (RAG2).
  2. a b c et d (en) Xin Tao, Ziwen Huang, Fan Chen et Xinli Wang, « The RAG key to vertebrate adaptive immunity descended directly from a bacterial ancestor », National Science Review, vol. 9, no 8,‎ (ISSN 2095-5138 et 2053-714X, PMID 36060303, PMCID PMC9435367, DOI 10.1093/nsr/nwac073, lire en ligne, consulté le ).
  3. a et b (en) Shengfeng Huang, Xin Tao, Shaochun Yuan et Yuhang Zhang, « Discovery of an Active RAG Transposon Illuminates the Origins of V(D)J Recombination », Cell, vol. 166, no 1,‎ , p. 102–114 (PMID 27293192, PMCID PMC5017859, DOI 10.1016/j.cell.2016.05.032, lire en ligne, consulté le ).
  4. (en) Jose Ricardo Morales Poole, Sheng Feng Huang, Anlong Xu et Justine Bayet, « The RAG transposon is active through the deuterostome evolution and domesticated in jawed vertebrates », Immunogenetics, vol. 69, no 6,‎ , p. 391–400 (ISSN 0093-7711 et 1432-1211, DOI 10.1007/s00251-017-0979-5, lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]