Paradoxe de Chisholm

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Il y a deux paradoxes de Chisholm, du nom du philosophe Roderick Chisholm. Le premier concerne le paradoxe des obligations contraires au devoir ; le second celui de l'identité à travers les mondes possibles (ou « identité transmondaine »)[1].

Le paradoxe des obligations contraires au devoir[modifier | modifier le code]

Le premier, formulé en 1963[2], concerne un paradoxe de la logique déontique. Il s'agit du paradoxe des obligations contraires au devoir (contrary-to-duty obligations) : autrement dit, on a l'obligation morale de faire ce qui est interdit. Cette obligation paradoxale provient d'une violation originelle d'une première norme morale. Il s'exprime de la façon suivante :

  • 1/ Jones doit aller aider ses voisins ;
  • 2/ Il est obligatoire que si Jones va aider ses voisins, il doive les en prévenir ;
  • 3/ Si Jones n'y va pas, alors il ne doit pas les prévenir ;
  • 4/ Jones ne va pas aider ses voisins.

Ces quatre affirmations, intuitivement cohérentes (pouvant décrire une situation réelle), peuvent s'écrire dans une logique modale déontique comme suit, si signifie « Jones va aider ses voisins » et « Jones prévient ses voisins » :

  • 1/
  • 2/
  • 3/
  • 4/

Or Chisholm considère que dans la plupart des systèmes de logique déontique, on peut déduire :

  • de 1/ et 2/ (Jones doit prévenir ses voisins) et :
  • de 3/ et 4/ (Jones ne doit pas prévenir ses voisins)

Et que la conjonction de ces deux dernières propositions s'apparente à une contradiction.

Le paradoxe de l'identité transmondaine[modifier | modifier le code]

Voir Paradoxe de l'identité transmondaine

Références[modifier | modifier le code]

  1. Entrée sur Roderick Chisholm dans la Stanford Encyclopedia of Philosophy.
  2. Roderick M. Chisholm, “Contrary-to-Duty Imperatives and Deontic Logic.” Analysis, no 24, 1963, p. 33-36.

Voir aussi[modifier | modifier le code]