Massacre de Khaïbakh

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Le massacre de Khaïbakh est le massacre de 705[1] civils au village de Khaïbakh, en Tchétchénie, le , effectué par les forces militaires soviétiques au cours de la déportation des Tchétchènes. Les victimes les plus âgées seraient des centenaires, les plus jeunes seraient nés le jour même[2],[3]. Bien que les restes calcinés de civils soient découverts sur le site en 1956 et en 1990[4], le ministère russe de la Culture considèra en 2014 qu'aucune tuerie n'eut lieu à Khaïbakh, faute de trouver des documents officiels relatifs à ce sujet[5],[6],[7].

Contexte : la déportation des Tchétchènes[modifier | modifier le code]

Le , Jour du défenseur de la patrie (fête de l'Armée rouge), commença la déportation des Tchétchènes vers l'Asie centrale, supervisée personnellement par Lavrenti Beria, chef du NKVD (ancêtre du KGB). 120 000 soldats et officiers du NKVD et de l'Armée rouge entassèrent l'ensemble du peuple tchétchène dans les wagons à bestiaux et l'envoyèrent dans les steppes du Kazakhstan et de la Kirghizie[8]. Le retour de ceux qui ont survécu à ce long trajet n'eut lieu qu'en 1957, quatre ans après la mort de Staline et Beria.

Massacre de Khaïbakh[modifier | modifier le code]

L'opération Tchétchévitsa s'accompagna de différents massacres[9]. Le plus connu fut commis le au village de haute montagne de Khaïbakh au sud-ouest de la Tchétchénie.

À cause de la neige, transporter les habitants de Khaïbakh et ceux des autres hameaux alentour était malaisé. Les militaires, agissant sous l'ordre de Mikhaïl Gvichiani, les rassemblèrent alors tous dans l'écurie d'un kolkhoze, les y enfermèrent et les brûlèrent vifs. Ceux qui purent sortir de l'écurie furent abattus par les mitrailleuses en position[10],[11],[12],[13].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (ru) Степан Кашурко, « Кровавое зарево Хайбаха », dans Дош, no 2 (2),‎ , p. 4 (lire en ligne).
  2. (ru) Саид Бицоев, « Хайбах – аул, которого нет », dans Комсомольское племя,‎ 1989, repris dans Дош, no 1 (23), 2009 (lire en ligne).
  3. Les unes comme les autres appartenaient à la famille Gaev : Touta (110 ans), sa femme Saret (100 ans) ; Khatou (108 ans), sa femme Marem (90 ans) ; Alaoudi (45 ou 50 ans), sa femme Khessa (30 ans), et leurs jumeaux nouveau-nés Hassan et Houssen (Mariel Tsaroieva, La déportation des Ingouches et des Tchétchènes : Purges ethniques en URSS, Paris, Cygne, , p. 110 ; (ru) Саламат Гаев, « Хайбах. Рассказ свидетеля », sur ИА «Чеченская Республика Сегодня»,‎ (consulté le )).
  4. (ru) Саид Эминов, « Руслан Туликов: "Недосказанность, полуправда, ложь – грабли, на которые наступают снова и снова" », sur Кавполит,‎ (consulté le ).
  5. (ru) Виктор Матизен, « Министр культуры в роли сталинского сокола », sur Киносоюз,‎ (consulté le ).
  6. (ru) Борис Соколов, « Сожгли ли аул Хайбах? », sur Грани.Ру,‎ (consulté le ).
  7. (ru) Алексей Крижевский, « "В Чечне нет вопроса – была или нет трагедия в Хайбахе" », sur Газета.Ru,‎ (consulté le ).
  8. Jean-Jacques Marie, Les peuples déportés d'Union Soviétique, Bruxelles, Éditions Complexe, , p. 77-82.
  9. Voir, par exemple, (ru) Степан Кашурко, « Возмездие », dans Дош, no 3 (5),‎ (lire en ligne).
  10. Eric Hoesli, À la conquête du Caucase : épopée géopolitique et guerres d'influence, Paris, Éditions des Syrtes, , p. 417-421.
  11. Thierry Wolton, Une histoire mondiale du communisme : essai d'investigation historique, Paris, Bernard Grasset, , p. 441-442.
  12. Françoise Thom, Beria : le Janus du Kremlin, Paris, Cerf, , p. 282.
  13. (ru) 1944 год. Константин Рокоссовский [production de télévision], Nikolaï Svanidze (présentateur), dans «Исторические хроники» с Николаем Сванидзе sur Россия-1 (, 44 minutes) Consulté le ..