Marcelle Bard

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Marcelle Bard
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Marcelle Bard, née à Genève le et morte dans la même ville le , est une théologienne et pasteure suisse.

Elle est la première femme consacrée pasteure de l'Église nationale protestante de Genève.

Biographie[modifier | modifier le code]

Marcelle Bard naît le à Genève, dont elle est aussi originaire[1]. Elle est la fille de Louis-Elisée Bard, pasteur et professeur de morale et de théologie pratique, et d'Émilie Voan[1], qui lui transmet très tôt son intérêt pour la théologie protestante[réf. nécessaire].

En 1929 elle est licenciée en théologie de l'Université de Genève et également consacrée pasteur. Elle est la première femme pasteure[2],[3] dans l'Église nationale protestante de Genève, avec un statut de pasteure auxiliaire[4]. Cette question agite le Consistoire, qui doute qu'une femme puisse accomplir correctement les tâches de pasteur[5], même si depuis 1909 les femmes participent à l'élection des pasteurs ou à la modification de la constitution de l’Église protestante du canton de Genève[6]. Le statut de pasteure auxiliaire lui permet de prêcher et d'administrer les sacrements, mais ne lui permet pas de diriger une paroisse[7].

En 1930, Marcelle Bard épouse Marcel Dottrens, médecin de profession[1]. Ils divorcent en 1932[1], à une époque où le divorce des pasteurs posait souvent problème à l’Église protestante.

Entre 1930 et 1969 elle est aumônière à l'hôpital, et dès 1933 elle obtient un ministère dans la paroisse de la Servette (Cité-Vieusseux)[1]. Elle débute alors son travail auprès des plus pauvres dans ce quartier peuplé d'ouvriers. Elle travaille tout au long de son ministère pour les malades et les défavorisés dans les nouveaux quartiers de Genève[1].

En , elle dirige un culte spécial lors de l’assemblée de l’Association suisse pour le suffrage féminin[réf. souhaitée].

En 1943, elle est finalement admise comme membre de plein droit de la Compagnie des pasteurs[1], l’organe réunissant les pasteurs de l’Église protestante de Genève.

Elle meurt à Genève le [1].

Une des premières femmes pasteurs[modifier | modifier le code]

Marcelle Bard compte parmi les premières femmes pasteures consacrées dans des Églises non liées à l'État[3] en Suisse en 1929. La même année, Madeleine Blocher-Saillens est consacrée en France. En 1935, Lydia von Auw devient également pasteure dans le canton de Vaud[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g et h Olivier Fatio, « Marcelle Bard » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  2. « Ordination de la première femme-pasteur, Marcelle Bard », sur www.chronosplus.ch (consulté le )
  3. a et b Claire Clivaz, « Femmes pasteurs : une mémoire à gagner au présent, Pfarrverein », sur www.pfarrverein.ch (consulté le )
  4. Huguette Junod, « La Réforme et les femmes », sur Gauchebdo, (consulté le )
  5. « Il y a 500 ans, Luther écrivait l'histoire », sur www.laliberte.ch (consulté le )
  6. Dominique Hartmann, « La Réforme, un lent progrès pour les femmes », LeCourrier,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. « Marcelle BARD », sur 100 Elles* (consulté le )
  8. « Journée de la recherche sur le genre : Résumé des contributions - Claire Clivaz : Femmes, autorité́ et christianisme: une difficile mémoire au présent », Plateforme en études genre de l'université de Lausanne,‎ (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Lauriane Savoy, Bien en chaire ? : l'accès des femmes au ministère pastoral au sein de l'Église protestante de Genève (mémoire de master en histoire, sous la direction d'Irène Herrmann), Genève, Université de Genève, (présentation en ligne)
  • Charles Chenevière, L'Église de Genève : 1909-1959 : esquisse historique de son organisation suivie des diverses modifications de sa constitution de la liste de ses pasteurs et professeurs et d'une table biographique, Labor et Fides, (présentation en ligne).
  • Natalia Tikhonov et Erica Deuber Ziegler, Les femmes dans la mémoire de Genève : du XVe au XXe siècle, Genève, Éditions Suzanne Hurter, .

Liens externes[modifier | modifier le code]