Loi de Verdoorn

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La loi de Verdoorn (ou effet Kalecki-Verdoorn) est une loi de l'économie présumée selon laquelle la productivité augmente proportionnellement à la racine carré de la production. Une croissance plus élevée dans la production augmente la productivité du fait des rendements croissants.

Concept

L'économiste néerlandais Petrus Johannes Verdoorn mène des recherches économiques sur le rapport entre la croissance de la production et la productivité des travailleurs dans les années 1940. En 1949, il publie un papier où il met en lumière une relation positive entre les deux. Selon lui, dès lors que les rendements sont croissants, une entreprise voit sa productivité augmenter au fur et à mesure qu'elle produit[1].

Nicholas Kaldor va aller plus loin en identifiant un cercle vertueux : la hausse de la demande augmente la production, qui augmente la productivité[2]. La croissance de l'offre va nécessiter une augmentation de l'investissement au sein de l'entreprise, et donc, stimuler l'adoption de nouvelles technologies[3].

Formalisation

La loi de Verdoorn peut être formalisée[4]. Soit p la croissance de la productivité du travail ; Q est la croissance de la production ; b est le coefficient de Verdoorn ; a est le taux de croissance de la productivité, qui est exogène :

Débats et critiques

Validité empirique

Verdoorn affirme que « sur le long terme, un changement dans le volume de la production de, disons, 10%, a tendance à être associé à une augmentation moyenne de la productivité du travail de 4,5% »[1].

Le rapport entre l'augmentation de la production et celle de la productivité est calculé grâce au coefficient de Verdoorn[5]. Des études postérieures ont montré un coefficient proche de ce que Verdoorn avait trouvé[6]. Il serait d'environ 0,484[7].

Explorations ultérieures

La loi de Verdoorn est modernisée par Paul Krugman dans un papier de 1991[8].

Notes et références

  1. a et b Bruno Soro, « ‘Fattori che regolano lo sviluppo della produttività del lavoro’ Fifty Years On », dans Productivity Growth and Economic Performance, Palgrave Macmillan UK, (lire en ligne), p. 37–63
  2. « Le Schéma de Kaldor-Verdoorn », sur Alternatives Economiques (consulté le )
  3. Virginie Monvoisin, Éric Berr, Jean-François Ponsot et James K.. Galbraith, L'économie post-keynésienne : histoire, théories et politiques, dl 2018 (ISBN 978-2-02-137788-0 et 2-02-137788-1, OCLC 1056851742, lire en ligne)
  4. Gabriel Poulalion et Georges Pupion, Les fondamentaux mathématiques : de licence 1 à master 2 avec applications en sciences de gestion et en économie, (ISBN 978-2-7539-0535-1 et 2-7539-0535-5, OCLC 1023035073, lire en ligne)
  5. (en) Nicholas Kaldor, Causes of the slow rate of economic growth of the United Kingdom: an inaugural lecture., Cambridge University Press, (OCLC 3460806, lire en ligne)
  6. Julien Dubuis, Economie, sociologie et histoire du monde contemporain, ESH-MC : 100 fiches : ECE1 et ECE 2, (ISBN 978-2-340-05180-5 et 2-340-05180-0, OCLC 1259021338, lire en ligne)
  7. Mark Knell, « Structure Change and the Kaldor-Verdoorn law in the 1990s », Revue d'économie industrielle, vol. 105, no 1,‎ , p. 71–83 (DOI 10.3406/rei.2004.3036, lire en ligne, consulté le )
  8. Organisation for Economic Co-operation and Development, Perspectives territoriales de l'OCDE., OECD Publishing, (ISBN 978-92-64-28991-8 et 92-64-28991-7, OCLC 644570131, lire en ligne)