Vierge Notre-Dame de Bon-Espoir

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Vierge Notre-Dame de Bon-Espoir
Artiste
Anonyme
Date
Fin du Xe - 1re moitié du XIe siècle
Technique
Bois de tilleul
Dimensions (H × L × l)
85 cm × 26 cm × 17 cm cm
Localisation
Église paroissiale Notre-Dame, chapelle gauche du cœur, Dijon (France)
La statue Notre-Dame de Bon-Espoir habillée

La Vierge Notre-Dame de Bon-Espoir est une sculpture de Vierge à l'Enfant conservée à l’église Notre-Dame de Dijon. Elle est présentée dans la chapelle gauche du chœur. Elle a été réalisée entre la fin du Xe siècle et la première moitié du XIe[1].

Description de la sculpture[modifier | modifier le code]

Généralités[modifier | modifier le code]

La Vierge est sculptée dans du bois de tilleul et mesure 85 cm de hauteur, 26 cm de largeur et 17 cm de profondeur. Elle est en relativement bon état pour sa période de fabrication. Elle fait partie des sculptures les plus anciennes de Côte-d'Or.

Elle est la propriété de la commune de Dijon et a été classée aux Monuments Historiques en 1901.

Iconographie[modifier | modifier le code]

La Vierge Marie est représentée en majesté, sur son trône, présentant l'Enfant de ses deux mains qui sont de nos jours manquantes. Elle porte une robe (bliaud) à manches pendantes, un long voile blanc sur la tête ainsi qu'une couronne. Ce voile couvre ses épaules et descend jusqu'à sa taille. La robe est argentée avec des feuilles d'argent, aujourd'hui oxydées, et sur lesquelles sont réalisées des petites croix dorées à la feuille d'or. Les manches sont bordées d'un galon plat doré à la feuille tout comme le décolleté de la robe. L'intérieur des manches est peint de rouge. Les cheveux sont finement représentés et coiffés en deux longues nattes en torsade qui descendent symétriquement devant les épaules de la Vierge et jusqu'à sa taille. L'Enfant est aujourd'hui manquant. Il n'était pas sculpté dans le même tronc que la Vierge, tout comme les mains de la Vierge. Ces dernières ainsi que l'Enfant étaient fixés à la Vierge par des chevilles en bois. Les pieds de la Vierge sont eux aussi manquants et devaient être posés sur un socle aujourd'hui disparu.

Sur la couronne ainsi que la robe, des traces de trous sont visibles. Ils servaient à insérer des de décors de cristaux de roche ou en métal précieux. Sur la couronne, il y a cinq ou six cabochons, ovales et arrondis en alternance. Sur l'encolure de le galon de l'encolure de la Vierge, la trace d'un grand cristal de roche ou d'un important décor rond en métal est aussi visible.

Stylistique et influences[modifier | modifier le code]

La Vierge Notre-Dame de Bon-Espoir est une Vierge de type Théotokos avec son bliaud, son voile et sa couronne. La sculpture transmet l'autorité de la Vierge à travers la frontalité de Marie, sa forme hiératique, son regard détaché, mais aussi son habillement puisqu'elle est représentée dans les habits d'une noble de l'époque. Les gestes sont rigides et appuient également l'autorité mariale se dégageant de la sculpture.

Les traits et les plis sont étonnement travaillés tout en finesse. Ils sont nombreux et se développant dans de nombreuses directions. Sur le ventre de la Vierge des plissés arrondis sont visibles et font remonter le vêtement. Ce trait stylistique ainsi que le traitement des plis du voile font penser à une influence du style byzantin. Néanmoins il faut souligner que ce n'est pas une reprise absolue de l'art byzantin puisqu'elle cohabite avec une forme plastique plus pleine et affirmée. La finesse et l'élégance des traits, principalement des plis du voile rappellent clairement l'art ottonien, notamment les bas-relief de l'orfèvrerie, des ivoires et même l'enluminure [2].

Restauration et recherche scientifique[modifier | modifier le code]

Une restauration a été réalisée par Pierre André en 1945. Il est possible que c'est lors de cette restauration que la base actuelle de la sculpture ait été ajoutée.

La statue a été étudiée plus récemment au cours d'une intervention de conservation par l'atelier de restauration Cren, qui s'occupe de la conservation et restauration d’œuvres des Monuments Historiques. Ainsi une datation radiométrique au carbone 14 a montré que la statue a été réalisée entre la fin du Xe et la moitié du XIe siècle.

Historique de l’œuvre[modifier | modifier le code]

La sculpture Notre-Dame de Bon-Espoir était autrefois priée sous le nom de "Notre-Dame du Marché" ou "Notre-Dame de l'Apport" puisqu'elle proviendrait d'une chapelle bâtie près du marché public de Dijon, en dehors du castrum. Elle prit le nom de "Notre-Dame de l'Espoir" après la délivrance du siège de Dijon en 1513 qui évolue en "Notre-Dame de Bon-Espoir" au XVIIe siècle [3]. C'est une Vierge noire dont le culte est très présent à la fin du XVIe siècle. Aujourd'hui c'est sa polychromie d'origine qui est visible grâce à la restauration de 1945.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Nadia Bertoni Cren, La sculpture sur bois polychrome en Bourgogne, XIe-XIIe siècle, thèse de doctorat sous la direction de Daniel RUSSO, Université de Bourgogne, Dijon, 2013.
  • Suzanne Kahn, Jacques Dupont, La Vierge dans l'art français, catalogue d'exposition (Paris, Petit Palais,15 avril 1950-15 octobre 1950), Édition des Presses artistiques, Paris, 1950.
  • Léna Lancien, La Vierge Marie en sculpture : les représentations sculpturales de la Vierge Marie en Côte-d'Or de la fin du Xe au XVe siècle, Mémoire de Master 1 d'Histoire de l'Art sous la direction de Daniel RUSSO, Université de Bourgogne, Dijon, 2020.
  • Pierre Quarre, « La statue de Notre-Dame de Bon-Espoir et son ancienne polychromie », in Mémoires de la Commission des antiquités du département de la Côte-d'Or, t.23, 1947-1953, p.190-197.
  • Jules Thomas, La confrérie de Notre-Dame de Bon-Espoir, Dijon, 1889.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. BERTONI CREN Nadia, La sculpture sur bois polychrome en Bourgogne, XIe – XIIe siècle, thèse de doctorat sous la direction de Daniel RUSSO, Université de Bourgogne, Dijon, , p.57-58
  2. BERTONI CREN Nadia, La sculpture sur bois polychrome en Bourgogne, XIe – XIIe siècle, thèse de doctorat sous la direction de Daniel RUSSO, Université de Bourgogne, Dijon, 2013, p.52-56
  3. THOMAS Jules, La confrérie de Notre-Dame de Bon-Espoir, Dijon, , p. 27-32.

Liens externes[modifier | modifier le code]