Fonction flyback

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Chronographe-bracelet Longines de 1928, composé du calibre 13.33Z modifié de 1925. Il s’agit du plus ancien chronographe Flyback existant à ce jour et est exposé au Musée Longines[1]

La fonction flyback, ou retour-en-vol, est une complication horlogère qui permet à son utilisateur d'arrêter, de remettre à zéro et de redémarrer la fonction chronomètre du chronographe par une simple pression sur un second poussoir, situé à 4 heures. Dans les chronographes ordinaires, l'utilisateur doit appuyer trois fois pour effectuer cette opération : une première fois pour arrêter le chronographe, une deuxième pour remettre les aiguilles à zéro et enfin une troisième fois pour redémarrer le chronographe et chronométrer la séquence suivante. Un chronographe flyback raccourcit le temps d'opération nécessaire pour mesurer les étapes suivantes d'un vol.

Autre nom[modifier | modifier le code]

La fonction flyback est également connue sous d'autre nom :

  • Retour-en-vol

Vue d’ensemble[modifier | modifier le code]

La fonction flyback est une complication inspirée par le développement de l’industrie aéronautique au début du XXe siècle.

Comme la plupart des chronographes, les flyback sont parés de l’habituelle couronne à 3 heures et d’un poussoir à 2 heures pour démarrer, arrêter et remettre à zéro la fonction chronomètre. La différence est l’ajout d’un second poussoir à 4 heures, permettant d'effectuer ces trois actions d’une seule pression.

Aide à la navigation[modifier | modifier le code]

Face à l'émergence des vols à grande vitesse (Maurice Prévost a atteint 200 km/h en 1913), l'enregistrement de multiples intervalles de temps avec un chronographe conventionnel générait une marge d'erreur importante. Le but de la fonction flyback, ou retour-en-vol, était donc de réduire cette marge d'erreur et d'aider les pilotes à naviguer plus précisément.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le premier modèle flyback est un chronographe-bracelet fabriqué par Longines et composé d’un un calibre 13.33Z en 1925[2],[3]. La fonction flyback a servi à la navigation et au chronométrage d'événements sportifs au XXe siècle. Il s'agit de la première complication horlogère conçue pour enregistrer des intervalles de temps multiples avec comme exemples d’application, la navigation à l’estime, la mesure de la consommation de carburant ou l'exécution de manœuvres coordonnées[4]. Longines a déposé le brevet du mécanisme flyback le 12 juin 1935. Il est approuvé et enregistré le 16 juin 1936[2],[5].

Exposé d'invention attestant de l'invention du mécanisme Flyback par Longines. La demande a été déposée le 12 juin 1935. Le brevet est enregistré le 31 mars 1936.

La fonction flyback trouve son origine dans les progrès de l'aéronautique. En effet, les premières années du XXe siècle ont permis non seulement de faire du vol une technologie fiable, mais aussi de développer des outils adaptés à ce nouveau type de navigation. Un problème majeur s'est rapidement posé aux pilotes : la vitesse élevée de l’avion, combinée à la longueur des méthodes de calcul. Cet ensemble de facteurs se traduisait forcément par des temps de vol plus longs dans des caps incorrects. À grande vitesse, cela conduisait inexorablement à des erreurs de navigation importantes voire fatales[6]. À vrai dire, elles menaient au mieux les pilotes à manquer leur point de destination. Au pire, ils disparaissaient quelque part au milieu de l'océan, par manque de carburant. Wiley Post, par exemple, emportait trois chronomètres "parce qu'une minute d'erreur dans le temps signifiait une erreur de 15 milles sur l'équateur dans le calcul final de la position[7]". La fonction retour-en-vol contribue activement à rendre la navigation plus précise : les pilotes n'ont plus qu'à appuyer sur un poussoir pour arrêter, remettre à zéro et redémarrer leur chronographe, ce qui offre une plus grande précision dans leurs calculs à grande vitesse. Grâce à la fonction flyback, tout ce qui se rapporte au temps mesuré par séquence ou à intervalles rapprochés sont désormais réalisables de façon beaucoup plus précise, que ce soit la navigation à l'estime, les manœuvres coordonnées ou encore la mesure de la consommation de carburant.

Richard Byrd, qui a survolé le premier le pôle Sud en 1929, a mené plusieurs expéditions en portant un chronographe-bracelet Longines (calibre 13ZN) avec fonction flyback[5],[8].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. « montrespubliques.com/retailer-… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  2. a et b (en) Dr Christian Müller, « Rewriting History – Discovering the Earliest Flyback Chronograph Wristwatch », sur watchesbysjx.com, SJX Watches, (consulté le ).
  3. L'élégance du temps depuis 1832, Chronos, 1996
  4. (en) Zen Love, « What Is a Flyback Chronograph? », sur gearpatrol.com, (consulté le ).
  5. a et b https://issuu.com/timeinternationalpublications/docs/the_time_place_magazine_88/s/28465713
  6. Time and navigation, the untold story of getting from here to there, Johnston, Connor, Stephens, Ceruzzi, 1969, p. 59
  7. Around the world in eight days, Wiley Post & Harold Gatty, 1932, p. 71
  8. (en) « The Longines Spirit Flyback watches hands-on », sur Horbiter® is the Italian magazine dedicated to watches. News, reviews, and information on the best watch brands and the watch industry., (consulté le ).