Discussion:Charles Lefebvre-Desnouettes

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Voici quelques remarques tirées de l'ouvrage intitulé "La Singulière Aventure Manufacturière de François Richard, dit Richard-Lenoir", par J. Clément, actuellement disponible aux Editions "Mémoires et Documents", 64-70, rue des Chantiers, 78000 Versailles :

1) L'épouse de Charles Lefebvre Desnoettes, Marie Louise Stéphanie Rolier-Benielli, avait en réalité rejoint son mari dans sa captivité dorée à Cheltenham, où le ménage était fort apprécié dans les réunions mondaines. Entre la France et l'Angleterre, les négociations d'échange de prisonniers de grade élevé s'étaient enlisées et Napoléon avait laissé entendre au général qu'il ne serait pas fâché s'il s'évadait. Aussi, le 2 mai 1812, Charles, accompagné de son jeune oncle, l'enseigne Armand Le Duc, et de Stéphanie (déguisée en garçon), prirent tout simplement la diligence de Londres et passèrent la nuit à l'hôtel. Après avoir rejoint un des ports anglais, ils traversèrent sans encombre le "Channel" et débarquèrent à Boulogne le 11 mai.

 

2) Lors du retour de Napoléon de l'Ile d'Elbe, cette "conspiration du Nord", dans laquelle était impliqué Charles Lefebvre Desnoettes, paraît avoir été mise en mouvement par Fouché, lequel, favorable à une régence de l'impératrice Marie-Louise, en aurait précipité l'action sans informer les généraux du débarquement de Napoléon à Fréjus (Jean Tulard: Joseph Fouché, Fayard, 1998). Elle est évoquée par Chateaubriand dans les Mémoires d'Outre-Tombe : "Un complot mi-impérial, mi révolutionnaire, avait éclaté, le 9 mars 1815, dans les départements du Nord. Les généraux Lefebvre Desnoettes et Lallemand, partis de Cambrai et de Laon, devaient d'après le plan concerté par les conjurés, se rendre à La Fère, s'emparer du parc d'artillerie, entraîner le régiment en garnison dans cette ville, se réunir à Noyon au général Drouet d'Erlon et aux troupes qu'il aurait amenées de Lille, et de là, marcher sur Paris. L'énergie du général d'Aboville, qui commandait La Fère, fit échouer la conjuration."  De La Fère, Lefebvre Desnoëttes s'était dirigé sur Compiègne, où il avait en vain cherché à rallier les chasseurs du Berri. Il s'était alors enfui avec les frères Lallemand en prenant la route de Lyon, et s'était réfugié chez le général Rigaud, un des agents de la conspiration, en attendant l'arrivée de Napoléon.

3) Réfugiés aux Etats-Unis, les immigrants français - parmi lesquels figurait Charles Lefebvre Desnoettes - s'installèrent comme colons dans l'Alabama, où le gouvernement américain leur avait alloué des parcelles de terre. Lefebvre Desnoëttes, le plus fortuné d'entre eux, monta à grands frais (plus de 25 000 dollars de l'époque) une exploitation agricole sur la rivière Tombigbee (dans la subdivison actuellement nommée, significativement, "Marengo County"!). Selon des témoins, il y avait, près de son habitation principale, une cabane en bois - qu'il appelait son sanctuaire - au centre de laquelle était placée une statue en bronze de Napoleon; pistolets et sabres, ses prises de guerre, étaient disposés tout autour, et les murs étaient tapissés avec goût de magnifiques drapeaux!

4) Charles Lefebvre Desnoëttes avait été porté pour 180 000 francs sur le testament de Napoléon. Ses héritiers reçurent 62 143 francs pris sur les fonds déposés chez Jacques Laffitte, et 74 771 francs sur ceux décrétés par l'Empereur Napoléon III. (Biographie Firmin Didot, tome 29, 1859)