Conte oral en Afrique

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Le conte oral en Afrique est l'un des éléments les plus connus de la tradition orale africaine.

Contexte[modifier | modifier le code]

Comme tous les contes, le conte oral africain est défini comme un récit d'aventures imaginaires, souvent raconté aux enfants dans un objectif didactique[1]. Son origine est liée au peuple africain, reflétant son idéologie et sa culture[1].

Parmi les formes d'oralités africaines, le conte appartient au genre narratif, par opposition au genre poétique[2].

Il est historiquement transmis oralement de génération en génération, via des soirées contées à la tombée de la nuit, durant lesquelles les jeunes écoutent les anciens conter[1].

Travaux de collectage[modifier | modifier le code]

En 1957, l'écrivain et anthropologue français Roland Colin publie le résultat de son travail de collecte sous la direction de Léopold Sédar Senghor, Les Contes noirs de l’Ouest africain, qui souligne l'importance du conte oral et de l'oralité[3].

Thèmes[modifier | modifier le code]

D'après Denise Paulme et Christiane Seydou, dans le conte-type des « alliés animaux » en Afrique de l'Ouest, les animaux sauvages (en particulier le serpent) sont fortement représentés[4].

Pérennité[modifier | modifier le code]

D'après plusieurs sources, dont Abdon Fortuné Koumha Kaf (2019)[5], et les cofondatrices de la Maison Lönni Djaka Keita et Mitène Cherif (2021)[6] le conte oral tend à disparaître des traditions africaines. La transmission écrite est proposée comme une manière d'assurer sa sauvegarde[6].

D'après Rodrigue Homero Saturnin Barbe (2019), le conte oral reste cependant l'une « des sources intarissables d’inspiration pour les arts du spectacle, notamment le théâtre »[7].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « L'importance de la tradition orale pour les enfants : cas des pays du Sahel. - 65th IFLA Council and General Conference », sur archive.ifla.org (consulté le ).
  2. Dembele 2015.
  3. Kusum Aggarwal, « Colin (Roland), Les Contes noirs de l’Ouest africain. Témoins majeurs d’un humanisme. Préface de L.S. Senghor. Postface de Jean-Pierre Jacquemin. Paris : Présence Africaine, 1957, nouvelle édition légèrement révisée 2005, 207 p. », Études littéraires africaines, no 24,‎ , p. 86 (ISBN 2-7087-0767-1, ISSN 0769-4563, DOI 10.7202/1035366ar, lire en ligne, consulté le ).
  4. Paulme et Seydou 1972.
  5. Eva Sauphie, « Le conte est un moment de l'aventure humaine », sur Le Point, (consulté le ).
  6. a et b « [Tribune] Valorisons les contes africains issus de la tradition orale – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com (consulté le ).
  7. Barbe 2019, p. 54.

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Alexis Dembele, « Parler comme un conte, ou l’art de transmettre la connaissance en Afrique », Hermès, vol. n° 72, no 2,‎ , p. 243 (ISSN 0767-9513 et 1963-1006, DOI 10.3917/herm.072.0243, lire en ligne, consulté le )
  • Rodrigue Homero Saturnin Barbe, « Les traditions orales en Afrique : une exploration du conte comme source d’inspiration du théâtre moderne africain », Horizons/Théâtre. Revue d'études théâtrales, no 13,‎ , p. 54–67 (ISSN 2261-4591, DOI 10.4000/ht.1002, lire en ligne, consulté le )
  • Denise Paulme et Christiane Seydou, « Le conte des "Alliés animaux" dans l'Ouest africain », Cahiers d'Études Africaines, vol. 12, no 45,‎ , p. 76–108 (ISSN 0008-0055, lire en ligne, consulté le )
  • Alain Joseph Sissao, « Roman francophone et cultures africaines : disjonctions, passages et reconfigurations », Penser les passages dans les littératures et cultures africaines,‎ (lire en ligne, consulté le ).