Brigitte Wyngaarde

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Brigitte Wyngaarde
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Biographie
Activités
Femme politique, militant des droits des peuples amérindiens, militante sociale, leader amérindienneVoir et modifier les données sur Wikidata

Brigitte Wyngaarde est une cheffe coutumière amérindienne appartenant au groupe Lokono de Guyane[1]. Elle a été nommée cheffe du village de Balaté à Saint-Laurent du Maroni en 1999[2],[3],[4].

Biographie[modifier | modifier le code]

En 1999, Brigitte Wyngaarde devient la cheffe coutumière du village de Balaté à Saint-Laurent du Maroni[5]. Elle est mariée et mère de deux enfants. Toute sa famille vit au sein du village de Balaté[6].

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Avant d'être nommée cheffe coutumière du village de Balaté, Brigitte Wyngaarde occupe la fonction de présidente de l'association du village de Balaté[4]. Elle passe ainsi de la présidence de l'association à la position de cheffe coutumière au sein de son village[4].

"Brigitte Wyngaarde passe du statut de leader associative à celui de cheffe coutumière, de l'engagement dans le mouvement amérindien à l'entrée en politique, elle en est la principale protagoniste[4]"

Développement de la ZDUC de Balaté en 1993[modifier | modifier le code]

En 1993, elle œuvre notamment pour le développement d'une ZDUC (Zone de développement agricole). Ce projet peut voir le jour grâce aux connexions qu'elle entretient avec les autorités coutumières[7]. L'association de Brigitte Wyngaarde, Habana Lokono, est d'ailleurs toujours gestionnaire de la cession sur laquelle le village est installée[8].

Entrée en politique en 2004[modifier | modifier le code]

Brigitte Wyngaarde se lance dans la politique au-delà de son village en 2004. Cela fait alors débat parmi les habitants du village de Balaté qui voient sa candidature comme une trahison envers son groupe ethnique : les Lokono[9]. Ils lui reprochent de s'éloigner de la communauté, et de moins participer à la sociabilité du village[9].

Élections européennes de 2004[modifier | modifier le code]

Brigitte Wyngaarde se présente aux élections européennes et occupe la tête de liste du parti politique écologique les Verts au niveau régional[10]. L'annonce de sa candidature est faite le 4 avril 2004 par le biais d'un article de presse, à la suite de la réunion du parti des Verts au niveau national et inter-régional dans le cadre des élections. Elle est positionnée en deuxième position sur la liste électorale - la première place étant attribué au guadeloupéen Harry Durimel[11].

Élections municipales de 2008[modifier | modifier le code]

Elle participe également aux élections municipales de 2008 en se présentant à Saint-Laurent du Maroni face à Léon Bertrand[4].

Finalement, sa tentative d'entrer en politique au-delà du village se solde par un échec : elle ne décroche aucun mandat à l'issue de ces campagnes. Elle souffre probablement d'une discrimination lié à son statut de femme. Stéphane Guyon, politiste enseignant à l'Université de Picardie Jules Verne, et membre du CURAPP et de l'équipe SOGIP, montre dans ses travaux que lui sont reprochées des choses qui ne le sont pas à son adversaire politique, Léon Bertrand. Les débats sont aussi marqués par le sceau de la suspicion d'une influence exercée par son mari métropolitain[3]. Il faut dire également qu'en 2007, Silvio van der Pijl, adjoint au maire de Saint Laurent du Maroni, est élu chef coutumier du village de Ballaté lors d’une élection contestée. Depuis Brigitte Wyngaarde se présente comme ex-cheffe coutumière, tout en contestant le processus par lequel elle a été évincée[12].

Vie associative[modifier | modifier le code]

Brigitte Wyngaarde est présidente de l'association Hanaba Lokono[13]. Cette association a notamment organisé le séminaire sur la langue arawak qui s'est tenu du 1er au 5 octobre 2013[14]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Geoffroy Filoche, Damien Davy, Armelle Guignier et Françoise Armanville, « La construction de l’État français en Guyane à l’épreuve de la mobilité des peuples amérindiens », Critique Internationale, , pp.71-88
  2. Yves Géry, Alexandra Mathieu et Christophe Gruner, Les abandonnées de la République : Vie et mort des Amérindiens de Guyane française, Albin Michel, , 346 p. (ISBN 978-2-226-25695-9, lire en ligne), p.91
  3. a et b Stéphanie Guyon, « Distance de classe, distance ethnique ? La réception des prétentions à la représentation politique à Saint-Laurent-du-Maroni (Guyane) », Participations, vol. N° 30, no 2,‎ , p. 97–128 (ISSN 2034-7650, DOI 10.3917/parti.030.0097, lire en ligne, consulté le )
  4. a b c d et e Stéphanie Guyon, « III. Du gouvernement colonial à la politique racialisée. Sociologie historique de la formation d'un espace politique local (1946-2008), Saint-Laurent-du-Maroni, Guyane », Annuaire des Collectivités Locales, vol. 32, no 1,‎ , p. 813–822 (DOI 10.3406/coloc.2012.2385, lire en ligne, consulté le )
  5. Stéphanie Guyon, « III. Du gouvernement colonial à la politique racialisée. Sociologie historique de la formation d'un espace politique local (1946-2008), Saint-Laurent-du-Maroni, Guyane », Droit et gestion des collectivités territoriales, vol. 32, no 1,‎ , p. 813–822 (ISSN 2111-8779, DOI 10.3406/coloc.2012.2385, lire en ligne, consulté le )
  6. « Paroles amérindiennes 1 : Brigitte Wyngaarde » Accès libre, sur Dailymotion, (consulté le )
  7. Mickaël Poissonet, Alexis Parmantier, Brigitte Wyngaarde, Emmanuel Bifane Elle, Julien Demenois et Guiillaume Lescuyer, « Espoirs et difficultés du transfert de la gestion forestière à deux communautés de Guyane et du Cameroun Barre latérale de l'article », Bois et forêts des Tropiques, vol. 3, no 289,‎ , p. 12 (lire en ligne Accès libre)
  8. Damien Davy et Geoffroy Filoche, Zones de Droits d’Usage Collectifs, Concessions et Cessions en Guyane française : Bilan et perspectives 25 ans après, Cayenne, , 166 p. (lire en ligne)
  9. a et b Stéphanie Guyon, « Distance de classe, distance ethnique ? La réception des prétentions à la représentation politique à Saint-Laurent-du-Maroni (Guyane): », Participations, vol. N° 30, no 2,‎ , p. 97–128 (ISSN 2034-7650, DOI 10.3917/parti.030.0097, lire en ligne, consulté le )
  10. « Régionales : une liste menée par une chef coutumière amérindienne en Guyane », APF Infos Françaises,‎ (lire en ligne Accès payant)
  11. « Européennes: les Verts vont présenter une liste en Outre-mer », APF Infos Française,‎ (lire en ligne Accès payant)
  12. « La déstructuration de l’institution coutumière amérindienne », Oka Mag,, no 35,‎ (lire en ligne Accès libre)
  13. « Association Hanaba Lokomo » Accès libre, sur Solidarité Guyane (consulté le )
  14. Jessica Charlery, « Séminaire Arowaka 2013 du 1er au 05 octobre organisé par l'association Hanaba Lokomo » Accès libre, sur Site de la Ville de Saint-Laurent du Maroni (consulté le )

Articles connexes[modifier | modifier le code]

  • Félix Tiouka, représentant amérindien-guyanais du groupe Kali'na
  • Cécile Kouyouri, cheffe coutumière amérindienne du village de Bellevue
  • Lokono, communauté amérindienne de Guyane
  • Kali'na, communauté amérindienne de Guyane

Liens externes[modifier | modifier le code]