Wikipédia:Lumière sur/Éclipse du darwinisme

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Ce « Lumière sur » a été ou sera publié sur la page d'accueil de l'encyclopédie le jeudi 22 septembre 2022.


Charles Darwin en 1868.
Charles Darwin en 1868.

Le terme d'éclipse du darwinisme, popularisé par Julian Huxley, désigne une phase de l'histoire de la biologie pendant laquelle le principe de l'évolution était largement admis, mais pas la sélection naturelle en tant que mécanisme explicatif. Des historiens des sciences, tel Peter Bowler, ont utilisé l'expression pour désigner une période s'étendant à peu près de 1880 à 1930, durant laquelle les mécanismes alternatifs ou complémentaires à la sélection naturelle sont étudiés en détail, de nombreux biologistes voyant dans la sélection naturelle une supposition hâtive de Charles Darwin (1809-1882) ou minimisant son importance. L'expression alternative « interphase du darwinisme » a été proposée, le terme d'éclipse pouvant laisser penser, à tort, qu'une période d'intense recherche darwinienne l'avait précédée.

Si des explications variées de l'évolution, telles que le vitalisme, le catastrophisme et le structuralisme ont été proposées au cours du XIXe siècle, quatre alternatives importantes à la sélection naturelle étaient proposées vers 1900. L'évolution théistique prônait l'idée que Dieu pilotait directement l'évolution ; le néo-lamarckisme exposait que l'évolution était dirigée par la transmission des caractères acquis durant la vie de l'individu ; l'orthogenèse postulait que les organismes étaient affectés par des forces internes ou des lois qui dirigeaient l'évolution dans un sens particulier ; le mutationnisme prétendait que l'évolution était largement due à des mutations importantes, créant de nouvelles espèces ou formes en une seule génération.

L'évolution théistique a disparu de la littérature scientifique vers la fin du XIXe siècle quand l'appel direct à des causes surnaturelles a perdu toute crédibilité scientifique. Les autres alternatives ont compté d'importants soutiens pendant une partie du XXe siècle ; la biologie ne les a abandonnées qu'avec le développement de la génétique moderne, qui les a rendues indéfendables, et quand la génétique des populations et la théorie synthétique de l'évolution ont démontré la puissance explicative de la sélection naturelle.