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Pendant des décennies l'historiographie du manga plaçait Princesse Saphir comme l'œuvre fondatrice du shōjo manga, mais les années 2000 voit une apparition notable d'études ré-analysant l'histoire précoce du shōjo manga avec par exemple des publications de Yukari Fujimoto et Hōsei Iwashita[1], un mouvement notamment initié par le livre de Gō Itō Tezuka is Dead (テヅカ・イズ・デッド?, Tezuka est mort) publié en 2005, qui appelle à réévaluer l'histoire du manga ainsi que la contribution de Tezuka à cette dernière[2].

Thèmes[modifier | modifier le code]

Princesse Saphir exerce une influence thématique en reprenant les codes de la revue Takarazuka, notamment la figure de l'otokoyaku qui influence d'autres œuvres majeurs du shōjo telles que la Rose de Versailles ou encore Utena, la fillette révolutionnaire[3]. Michiko Oshiyama construit ainsi une généalogie du shōjo à partir de cette thématique des femmes travesties en homme, en partant de Princesse Saphir de Tezuka, passant par les travaux de Hideko Mizuno avant d'arriver aux travaux de Riyoko Ikeda comme la Rose de Versailles[4]. Le manga participe aussi à la tendance des shōjo mangas de l'époque à idéaliser l'Occident, notamment l'aristocratie européenne[5].

Style[modifier | modifier le code]

Toutefois l'œuvre de Tezuka n'exerce qu'une influence marginale sur la technique et l'esthétique du shōjo manga. Dans ce domaine l'influence d'artistes contemporains comme Shōtarō Ishinomori[6] et surtout Macoto Takahashi[7] ont éclipsé l'influence de Tezuka sur l'esthétique shōjo. Princesse Saphir avec ses nombreuses petites cases carrées doublées d'une composition réaliste ne correspond pas à ce qui fait la marque du shōjo, à savoir une composition décorative construite autour des émotions des personnages et une distribution des cases complexe, ouverte et sur plusieurs niveaux. Il en va de même pour les yeux qui chez Tezuka sont larges, plats, noirs et manquent de rehauts, au contraire des « grands yeux émotifs » du shōjo qui sont profonds et qui marquent l'émotion des personnages[6],[8]. Pour citer Mizuki Takahashi : « Le signe qui indique que Tezuka est exceptionnel plutôt qu'une figure clé dans le monde du shōjo manga est son désintérêt manifeste pour l'expression des sentiments internes de ses protagonistes[6]. ».

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Livres et articles[modifier | modifier le code]

  • [Power 2009] (en) Natsu Onoda Power, « Sapphire and Other Heroines », dans God of Comics : Osamu Tezuka and the Creation of Post-World War II Manga, Université du Mississippi, (ISBN 978-1-60473-220-7).
  • [Hébert 2010] Xavier Hébert, « Le chevalier au ruban : le shōjo manga selon Tezuka », Manga 10 000 images, Versailles, Éditions H, no 3 « Le manga au féminin : Articles, chroniques, entretiens et mangas »,‎ (ISBN 978-2-9531781-4-2).
  • [Shamoon 2012] (en) Deborah Shamoon, « The Formation of Postwar Shōjo Manga, 1950–1969 », dans Passionate Friendship : The Aesthetics of Girl's Culture in Japan, Université d'Hawaï, (ISBN 978-0-82483-542-2).
  • [Hori 2013] (en) Hikari Hori, « Tezuka, shōjo manga, and Hagio Moto », Mechademia, Université du Minnesota, vol. 8 « Tezuka's Manga Life »,‎ .
  • [Ogi et Suter et Nagaike 2019] (en) Fusami Ogi, Rebecca Suter, Kazumi Nagaike et John A. Lent, Women's Manga in Asia and Beyond : Uniting Different Cultures and Identities, Palgrave Macmillan, (ISBN 978-3-319-97229-9).

Critiques[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Kálovics Dalma, « The missing link of shōjo manga history : the changes in 60s shōjo manga as seen through the magazine Shūkan Margaret », 京都精華大学紀要, vol. 49,‎ , p. 7-8 (lire en ligne, consulté le ).
  2. Shamoon 2012, p. 86-87.
  3. Hébert 2010, p. 52.
  4. Shamoon 2012, p. 89-90.
  5. Ogi et Suter et Nagaike 2019, p. 139.
  6. a b et c Shamoon 2012, p. 87.
  7. Shamoon 2012, p. 90.
  8. (en) Yukari Fujimoto (trad. Matt Thorn), « Takahashi Macoto : The Origin of Shōjo Manga Style », Mechademia, Université du Minnesota, vol. 7,‎ , p. 52-55.