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Utilisatrice:Harmonide/Nina Siciliana

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(La) Nina Siciliana est l’autrice d’un célèbre sonnet italien et potentiellement la première poétesse reconnue de l'histoire de l’Italie. Sa notoriété n’a émergé qu’en 1780 en tant que contributrice, parmi 74 autres poètes, du recueil Les Étrennes du Parnasses (ou Choix de Poësies)[1]. Son existence est à présent considérée comme légendaire par une grande partie du monde académique.[2]

C’est Adolfo Borgognoni qui a le premier émis l’hypothèse en 1891 que la Nina puisse être une construction fictive de poètes masculins, théorie bientôt suivie par Giulio Bertoni[3]. Borgognoni soupçonnait plus particulièrement qu’elle ait été inventée par les successeurs de l’imprimeur Filippo Giunti et affirma : « essa [Nina Siciliana] nacque in Firenze, nella officina degli Eredi di Filippo Giunti, l'anno del Signore 1527 » (« celle-ci [Nina Siciliana] naquit à Florence, dans le bureaux des héritiers de Filippo Giunti, en l’an du Seigneur 1527 »)[4].L'historicité de Nina—et tangentiellement le sexe de l'auteur du poème traditionnellement attribuée à la de son—a été débattue depuis. Liborio Azzolina a tenté de la faire revivre ainsi que Compiuta Donzella, autre poétesse dont Borgognoni, avec moins de soutien de la part de ses pairs, a attribué l’existence à l’imagination de poètes masculins ultérieurs[5].

Francesco Trucchi est le premier à avoir attribué un poème à Nina : il s’agit du sonnet Tapina in me, c'amava uno sparvero (« Hélas pour moi, j’ai aimé un épervier »), probablement composé à la fin du XIIIe siècle ou au début du XIVe siècle.[6] Ce poème de Nina est vraisemblablement inspiré des poèmes de Dante da Maiano adressés « À sa Dame Nina, de Sicile »[7]Francesco de Sanctis, critique littéraire italien le plus renommé du XIXe siècle, a vanté la perfetta semplicità de la poésie de Nina, ainsi que celle de Compiuta Donzella. Parmi les universitaires récents qui admettent l’existence de Nina Siciliana en tant que poétesse et tournent en dérision le scepticisme qui l’entoure, on souligne des similarités entre Nina et Alamanda de Castelnau.[8]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Chandler B. Beall, "Un Recueil italianisant du XVIIIe siècle français", Modern Language Notes, 55:7 (Nov., 1940), 531.
  2. Karin Pendle, Women and Music: A History (Indianapolis: Indiana University Press, 2001), 35.
  3. A Borgognoni, "La condanna capitale di una bella signora", Studi di letteratura storica (Bologna, 1891); G. Bertoni, Il Duecento (Milan: 1910), 78.
  4. Paolo Malpezzi Price, "Uncovering Women's Writings: Two Early Italian Women Poets", Journal of the Rocky Mountain Medieval and Renaissance Association, 9 (1988), 3.
  5. L. Azzolina, La compiuta donzella di Firenze (Palermo: Lo Casto, 1902).
  6. Price, 3, cites Francesco Trucchi, Poesie italiane di dugento autori dall'origine della lingua infino al secolo decimosettino, vol. 1 (Prato: R. Guati, 1846).
  7. These are translated in Dante Gabriel Rossetti, Dante and His Circle: With the Italian Poets Preceding Him, (1100–1200–1300): A Collection of Lyrics (Roberts Brothers, 1887), 129. Rossetti, 17, refers to her as la Nina di Dante, named after her suitor. Dante only calls her Monna Nina, the "of Sicily" coming from Leo Allatius, Poeti antichi (Naples: 1661).
  8. Price, 6. Nina's poem is presented with English translation on page 5.

Liens externes[modifier | modifier le code]

[[Catégorie:Poétesse italienne]]