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Utilisatrice:Ezelty/Brouillon/Stéphanie Ariirau Richard-Vivi

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Stéphanie Ariirau Richard-Vivi
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Biographie
Naissance
Activités

Stéphanie Ariirau Richard-Vivi, aussi connue sous son nom de plume Ariirau ou Ari'irau, née le à Pirae, sur l’île de Tahiti, est une écrivaine et journaliste française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Ariirau Richard-Vivi naît le 15 septembre 1972 à Pirae, sur l’île de Tahiti. Son père est français et sa mère tahitienne. Elle grandit à Argentré en Mayenne de 1976 à 1990 et va au collège et au lycée à Laval. Elle y est appelée Stéphanie, son prénom d’usage français. Après avoir obtenu son baccalauréat Sciences Économiques et Politiques, elle fait une licence d’anglais puis un master de lettres et civilisation britannique à l’université d'Angers. Elle y prépare un mémoire sur l’écrivaine Daphné du Maurier.

En 1997, elle part aux États-Unis pour enseigner le français à l’Université du Kansas. C’est là-bas qu’elle découvre qu’elle est enceinte et a recours à l’avortement, un traumatisme qu’elle raconte dans son roman Matamimi.

Après un tour des États-Unis en voiture, elle décide de reprendre des études. Elle passe un Master de Lettres françaises à l’Université du Kansas puis effectue un doctorat à New York, où elle emménage en 2001[1].

En parallèle, sa rencontre avec Nui Ben Teriitehau du parti indépendantiste tahitien Tavini huiraatira, ainsi que sa découverte de La Nuit des bouches bleues de Jean-Marc Pambrun, la poussent à s'intéresser à la culture polynésienne[2].

C’est une période riche sur le plan littéraire : elle écrit Je reviendrai à Tahiti (2005) puis Matamimi (2006), elle rencontre Assia Djebar, Serge Doubrovsky et d’autres auteurs. Elle fait également la connaissance de l’écrivain polynésien Jean-Marc Pambrun, dont les livres la passionnent. Alors en voyage au Canada, il fait le déplacement jusqu’à New York pour la rencontrer. Elle publie également des articles pour Tahiti Infos et Littérama'ohi.

En 2005, elle retourne à Tahiti et y vit une forme de désenchantement : elle s’y sent étrangère, découvre le racisme, les conflits identitaires, les querelles au sein de la communauté[1]. Engagée comme collaboratrice d'un représentant indépendantiste, elle est licenciée en août 2006 et reçoit des menaces[2].

En 2013, avec Chantal Spitz, Rai Chaze et Michèle de Chazeaux, elle fait partie des autrices qui inspirent à Miriama Bono son exposition Te Mau Parau, qui mêle écriture et peinture[3].

Œuvre[modifier | modifier le code]

Son premier roman, Je reviendrai à Tahiti, est un des seuls livres écrits par un auteur polynésien francophone publiés par un éditeur de France hexagonale. Il met en scène une jeune femme métisse qui cherche à se faire accepter à Tahiti[4].

Dans Matamimi, elle entremêle des souvenirs d’enfance et des événements historiques (essais nucléaires, manifestations indépendantistes) à une histoire fictionnelle[5].

Elle aborde également dans ses livres les thèmes de l'avortement, de la sexualité, de l'émancipation des femmes. Pour Didier Lenglare, « son œuvre se situe à l'avant-garde de la « nouvelle vague » de la littérature féministe polynésienne dans son message d'émancipation de la femme et de libération sexuelle »[6].

Stéphanie Ariirau Richard-Vivi mène une réflexion sur la littérature franco-polynésienne. Elle considère que les théories post-coloniales basées sur la notion de race ne sont pas adaptées pour comprendre les spécificités de la littérature polynésienne. Elle dénonce les critiques qui poussent à la revendication au lieu de « se consacrer à l’essence même de la littérature : la transmission narrative esthétique des émotions humaines ». Pour elle, la littérature polynésienne est une mosaïque qui reflète une unité dans la multiplicité. Elle note que les thèmes récurrents en sont le para-colonialisme, la forte notion de « fenua » (pays), le motif du tressage, le traumatisme des essais nucléaires, la recherche d’un père fondateur et la rébellion contre l’ordre établi[2].

Romans:[modifier | modifier le code]

Nouvelles:[modifier | modifier le code]

  • « Implosion ». To’ere (mars 2006); Litterama’ohi 9 (mai 2006): 54-56.
  • « Si près de la vague ». Littérama’ohi 14 (décembre 2007): 114-119.

Articles :[modifier | modifier le code]

Litérama’ohi n°11

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Estelle Castro, « Stéphanie Ariirau Richard », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque, Mireille Calle-Gruber, Le Dictionnaire universel des Créatrices, Des femmes, (ISBN 9782721006509, lire en ligne)
  • (en) Julia L. Frengs, Corporeal archipelagos : writing the body in Francophone Oceanian women's literature, Lexington Books, , 222 p. (ISBN 978-1-4985-4229-6, 1-4985-4229-8 et 978-1-4985-4231-9, OCLC 1005687920)
  • (en) Julia L. Frengs, « Incorporating Oceanian Women Writers into the Francophone Literature Classroom », dans E. Nicole Meyer, Joyce Johnston, Rethinking the French Classroom. New Approaches to Teaching Contemporary French and Francophone Women, Routledge, , 180 p. (ISBN 9780429400001)
  • Didier Lenglare, Reconnaissance de l'Autre et métissage culturel à travers les littératures et paralittératures de la Polynésie française et de la Nouvelle-Calédonie: contextes et textes, (lire en ligne)
  • Károly Pallai, « Corps, mémoire et identité dans l’écriture de Stéphanie Ari’irau Richard », sur mondesfrancophones.com, (consulté le )
  • Jean-Luc Picard, Ma'ohi tumu et hutu painu : la construction identitaire dans la littérature contemporaine de Polynésie française, Metz, Université de Lorraine, (lire en ligne)

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Ariirau », sur Île en île, (consulté le )
  2. a b et c Estelle Castro, « Stéphanie Ariirau Richard », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque, Mireille Calle-Gruber, Le Dictionnaire universel des Créatrices, Des femmes, (ISBN 9782721006509, lire en ligne)
  3. « Exposition : Mots et peinture s’entrelacent sur les toiles de Miriama Bono », sur Tahiti info, les informations de Tahiti (consulté le )
  4. Jean-Luc Picard, Ma'ohi tumu et hutu painu : la construction identitaire dans la littérature contemporaine de Polynésie française, Metz, Université de Lorraine, (lire en ligne)
  5. (en) Julia L. Frengs, « Incorporating Oceanian Women Writers into the Francophone Literature Classroom », dans E. Nicole Meyer, Joyce Johnston, Rethinking the French Classroom. New Approaches to Teaching Contemporary French and Francophone Women, Routledge, , 180 p. (ISBN 9780429400001)
  6. Didier Lenglare, Reconnaissance de l'Autre et métissage culturel à travers les littératures et paralittératures de la Polynésie française et de la Nouvelle-Calédonie: contextes et textes, (lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]