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Ancien site industriel de Mantasoa[modifier | modifier le code]

Ancien site industriel de Mantasoa
Haut fourneau de l'ancien site industriel de Mantasoa
Présentation
Type
Monument international
Fondation
Ingénieur
Localisation
Pays
Madagascar
Commune


Introduction[modifier | modifier le code]

L'ancien site industriel de Mantasoa revêt une importance historique, culturelle et touristique considérable, jouant un rôle central dans le développement local et régional. Il se caractérise par un ensemble de monuments en pierre et en bois, constituant la cité industrielle artisanale édifiée par Jean Laborde (1800-1878), un Français au service de la Reine Ranavalona Ière (1828-1861). Baptisé "Soatsimanampiovana", ce nom, signifiant la beauté immuable, fut attribué par Jean Laborde à cette cité ouvrière. Il s'agissait du premier établissement de ce type à Madagascar, où étaient produits du fer, de la fonte, de la poudre, ainsi qu'une variété d'articles, dont du verre, du savon et des pots en terre cuite.[1][2]

Histoire[modifier | modifier le code]

L'ancien site industriel de Mantasoa abrite les vestiges d'un développement révolutionnaire à Madagascar dans les années 1830.[3] En cette époque, la première reine malgache, Ranavalona, aspirait à réduire sa dépendance à l'égard des puissances européennes et à produire son propre armement moderne.

Pour réaliser cet objectif, elle fit appel à Jean Laborde, un Français qui avait fait naufrage au large de Madagascar et possédait une expertise en ingénierie. Après avoir achevé avec succès son premier contrat avec les hauts dignitaires en 1836 sur la création des fusils. Il a signe un second contrat en 1837. Jean Laborde disait dans journal: "je fis un second contrat avec les hauts dignitaires malagasy pour créer une fonderie de canons en fonte de fer, une verrerie, une faïence, papeterie, sucrerie, raffinerie, indigoterie, savonnerie, magnanerie: je m'étais engage à faire plusieurs acides, l'alun, le sulfate de fer, le bleu de Prusse, etc..".[4] L'essor de ces réalisations artisanales vont devenir le site industriel de Mantasoa.[5]

Le centre industriel contraint 20 000 Malgaches au travail forcé, appelé aussi "fanompoana". Il fut utilisé pour développer le site, et ultérieurement, 1 200 hommes y trouvèrent un emploi dans les usines.[6] Le site ne fut opérationnel que de 1841 à 1855, jusqu'à ce que Laborde tombe en disgrâce et s'exile.[7]

Présentation[modifier | modifier le code]

Localisation[modifier | modifier le code]

L'ancien site industriel de Mantasoa est situé à une distance d'environ 74 kilomètres à l'est de la ville d'Antananarivo. Dans la région Analamanga, district de Manjakandriana.[8]

Les éléments du site[modifier | modifier le code]

Le site est composé de plusieurs constructions en pierres, en briques et en bois.[1]Le site marque les débuts des activités industrielles à Madagascar. À cette époque, Jean Laborde fit ériger un haut fourneau, des broyeurs, des forges et des fours à réverbère. De plus, le site abritait des installations pour la fabrication de fusils, la fonte de canons en fonte et en bronze, ainsi qu'une poudrerie.[9]

Palais de la Reine[modifier | modifier le code]

Maison de Jean Laborde[modifier | modifier le code]

La maison construite au milieu du XIXe siècle, qui a servi de résidence à Jean Laborde, est un bâtiment rectangulaire en bois de palissandre (Dalbergia), avec un toit à quatre pentes appelé "voriloha", typique de la région d'Auch, sa ville natale.[1] Cette construction authentique présente une large véranda débordante. Le domaine comprend une imposante entrée dotée de marches, surmontées de deux symboles phalliques. De chaque côté de la maison principale se trouvent de plus petites maisons en pierre destinées aux ouvriers. La maison est aujourd'hui un musée, où les visiteurs sont accueillis par un guide local. La collection, bien que modeste, comprend une maquette du site industriel à son apogée et une carte illustrant le processus d'expédition des produits de Mantasoa à Tana.[7]

Maison de l’ingénieur français Jean Laborde[1]

  • Longitude : 47°50'18.1"E
  • Latitude : 19°00'29.9"S

Tombeau de Jean Laborde[modifier | modifier le code]

La tombe de Laborde se trouve au sommet d'une colline et est ornée d'un autre symbole phallique.Le site « Soatsimanampiovana » comporte également un tombeau « Soamandrakizay » litt. Beauté éternelle de forme carrée, de style hindou avec 10 piliers arrondis supportant 72 balustres, de parement de 12 rangées de pierres taillées pour chaque côté. Ce tombeau est entouré de plusieurs tombeaux appartenant aux membres de sa famille.

Longitude : 47°50'03.6"E

  • Latitude : 19°00'38.5"S

Haut fourneau[modifier | modifier le code]

Le haut-fourneau est le plus impressionnant des vestiges industriels. Il était principalement utilisé pour la fabrication de canons et d'armes à feu et a été inauguré en 1841, ce n'est qu'en 1843 qu'il fonctionne pour la première fois. Apres 13 mois de travail, le premier canon fut achevé. En 1849, trente petits canons avaient été fabriqués et testés. [6]

  • Longitude : 47°49'55.3"E
  • Latitude : 19°00'45.0"S

Four à cémenter[modifier | modifier le code]

Four à Cémenter

  • Longitude :47°50'03.0"E
  • Latitude : 19°00'48.4"S

Bassin de la reine Ranavalona I[modifier | modifier le code]

C'est un bassin aménagé utilisant des pierres sèches et de mortier de chaux. Bassin de la Reine RANAVALONA I (1828 – 1861)

  • Longitude : 47°50'12.8"E
  • Latitude : 19°00'44.0"

Justification de la Valeur Universelle Exceptionnelle[modifier | modifier le code]

Sur le plan national, l'Ancien site industriel de Mantasoa se distingue comme un exemple unique de site industriel à Madagascar, présentant des caractéristiques historiques singulières. Sa spécificité, ou son "unicité", est manifeste à l'échelle nationale, étant donné l'absence d'autres sites comparables.

Critère (ii) : Ce site a marqué l'ère du XIXe siècle, une période caractérisée par l'expansion européenne, la conquête, les échanges commerciaux et le transfert de technologies industrielles, notamment avec la Révolution Industrielle, sur la route des Indes. Ces dynamiques ont engendré une multitude d'innovations, entraînant des changements profonds et un développement remarquable du Royaume de Madagascar (1817-1896). Les influences culturelles se sont manifestées à travers l'architecture, les matériaux utilisés, ainsi que l'adoption et le développement de nouvelles technologies telles que la métallurgie et la fabrication de poudre et de fusils. Parallèlement, des savoir-faire en construction et en gestion de l'eau ont été transmis. En somme, l'établissement de ce site a transformé le paysage intérieur de l'île, créant ainsi un paysage industriel distinctif.

Critère (iv) : La cité industrielle de Jean Laborde a été aménagée et tournait par le biais de corvées, travail obligatoire d’hommes valides des villages environnants sur ordre de la Reine. Ces corvées similaires à l’esclavage ont marqué toute la période royale en Imerina pour la construction de grands édifices dont le Palais de la Reine de cinq étages construit entièrement en bois par Jean Laborde (1839).

Déclarations d’authenticité et/ou d’intégrité[modifier | modifier le code]

L'ensemble des monuments constituant l'Ancien Site Industriel de Mantasoa est désormais sous la responsabilité d'une association culturelle dénommée "Association Amis de Jean Laborde". Cette association a pour mission de valoriser ce site culturel, qui comprend la maison de Jean Laborde transformée en musée, bibliothèque ou centre de lecture.

Les différentes composantes du site sont toujours visibles, notamment la maison de Jean Laborde, le tombeau, le haut fourneau, l'atelier à canons, l'usine de fabrication des bougies, des savons et des faïenceries, ainsi que le four à cémenter et la piscine de la reine. Certains de ces monuments sont aujourd'hui utilisés par des institutions à vocation technique, comme le Lycée Technique qui occupe l'atelier à canons et l'usine de fabrication de bougies, de savons et de faïencerie.

Note et référence[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d UNESCO Centre du patrimoine mondial, « Ancien site industriel de Mantasoa », sur UNESCO Centre du patrimoine mondial (consulté le )
  2. Association des Amis du Mussée Jean Laborde, Tananarive, Malagasy Republic, Jean Laborde et son temps, Société malgache d'édition, , 46 p.
  3. Malagasy Republic, Journal officiel de la République malgache, vol. 14, Université du Michigan, Impr. officielle,
  4. Rabearindranto Maminirina Ezekia, L'homme de l'histoire et de la modernisation de Madagascar (1831-1878) : Un aventurier marin, qui a changé le cours de l'histoire et de la modernisation de Madagascar durant le règne de Ranavalona I., Antananarivo, 34 p.
  5. Andriamampionona Razafindramboa et Roland Barraux, Jean Laborde, un gascon à Madagascar, Editions L'Harmattant, , 248 p. (ISBN 978-2-296-37013-5)
  6. a et b (en) Gwyn Campbell, The Madagascar Youths : British Alliances and Military Expansion in the Indian Ocean Region, Cambridge University Press, , 288 p. (ISBN 978-1-316-51171-8)
  7. a et b « Ancien site industriel de Mantasoa | For UNESCO World Heritage Travellers », sur www.worldheritagesite.org (consulté le )
  8. « Plan communal de développement (PCD) de la commune rurale de Mantasoa » Accès libre [PDF], (consulté en )
  9. Edouard Charton, Le tour du monde, vol. 1, Paris, L. Hachette et cie., , chap. 1