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Boules de bois[modifier | modifier le code]

Le jeu de boules de bois[modifier | modifier le code]

Histoire[modifier | modifier le code]

"D'jouer à l'boule", "à l'boulette", faire partie d'un boulot-club constituait jadis une activité incontournable de la vie associative et festive du sud de la Botte du Hainaut.

Les organisateurs de ducasses (fêtes de village) ne concevaient pas un programme de festivités locales sans un concours de boules de bois, parfois même deux, le concours "hommes" se taillant la part du lion, le concours mixte se réservant le lundi. Certaines doyennes de nos villages sont encore pleines d'entrain en racontant l'une ou l'autre partie, où, associées au fort en bras du village, elles avaient remporté quelque coupe et quelque succès d'un jour...

Boulistes en face du château Dropsy à Bourlers en 1928

De nos jours, la tradition s'est conservée malgré la concurrence de multiples autres formes de loisirs nés de l'évolution de la vie moderne. On joue encore à la boule de bois en France, dans les départements du Nord, de l'Aisne et des Ardennes (en fait, de Avesnes à Charleville-Mézières) et bien sûr en Belgique, dans les entités de Chimay, Couvin, Momignies, Sivry-Rance, Froidchapelle et Cerfontaine. En réalité, la frontière franco-belge représente l'épine dorsale de la localisation géographique du jeu de boules de bois.

Les boules[modifier | modifier le code]

Les boules ont un diamètre compris entre 70 mm et 120 mm. Elles sont généralement réalisée en Charme par des artisans de la région. Le Buis est plus résistant et durable mais très difficile à trouver.

Le cochonnet, également en bois, appelé chez nous le p'tit ou le boulot possède un diamètre entre 40 et 60 mm.

Le jeu

Si vous ne connaissez pas ce jeu, en voici les bases :

A l'instar du jeu de pétanque, il faut se rapprocher avec une boule en bois le plus possible d'un cochonnet, appelé chez nous, le "p'tit" ou le boulot. Ce dernier est lancé à une distance variant entre 15 et 30 mètres, le long d'une route ou d'un chemin.

Quelle que soit la nature de la route, on doit obligatoirement la traverser pour jouer en diagonale.

Deux techniques particulières sont employées pour y arriver :

- la "roulette", qui est un jeu de finesse, où l'on utilise les inclinaisons du terrain, les revers et les crêtes. Autrefois, seule cette technique existait, aujourd'hui elle est encore utilisée mais la route est capricieuse et les joueurs ont peu à peu inventés d'autres techniques. La roulette est encore fortement utilisée par la gente féminine.

- le "portage" qui exige de la force et de la précision dans le lancer. Le joueur propulse très haut la boule en lui donnant un effet "rétro" (pour la freiner). En touchant le sol, la boule est "assommée" et arrive sans force au petit. Aussi, certains règlements de concours autorisent les joueurs à porter directement dans les fossés (accotements).

Mélange des deux : le semi-portage où la boule est lancée loin sur la route avec un effet rétro et à une faible hauteur.

Certains joueurs utilisent tout le temps la même technique alors que d'autres changent de techniques selon la configuration du terrain sur lequel ils sont amenés à jouer ou selon leur tactique de jeu.

Le jeu de boules de bois se pratique le plus souvent en doublette ou en triplette, en 11 ou 15 points gagnants selon le nombre de joueurs, la période de l'année, la luminosité... l'heure tardive amenant parfois des phares de tracteurs ou des réverbères à éclairer des joueurs passionnés par une finale au clair de lune...

Comme chaque jeu, il est peuplé d'un tas d'images qui animent les après-midi de ducasse : images qui sembleraient bien étranges retirées de leur contexte : des attitudes concentrées sur l'objectif, des courbettes, des sauts, des habitudes diverses de lancer, des recherches dans les haies, des "noyades" de boules dans les rus du coin, des casquettes, des chiffons ou mouchoirs qui renseignent sur la position du "p'tit", sur l'endroit où passer, etc.

Joueur de boules de bois

Règlement de base[modifier | modifier le code]

1 - Les boules de toutes essences de bois sont autorisées, leur diametre varie entre 70 et 120 mm.

2 - L'organisateur du concours détermine l'aire de jeu (les routes où l'on peut jouer).

3 - L'attribution du "p'tit" ou "boulot" se joue à pile ou face entre les pointeurs (premiers joueurs) de chaque équipe.

4 - Le jeu commence dans les 60 m (2 jeux) au début de la route choisie par le pointeur. L'équipe ayant le petit aura toujours gain de cause.

5 - Longueur des jeux : 15 m minimum - 30 m maximum.

6 - Contrairement à la pétanque, le joueur peut effectuer un pas d'élan avant de lancer sa boule.

7 - En cours de partie, chaque nouveau pas (jeu) est joué à partir de l'endroit où se trouvait le boulot lors du pas précédent (sauf s'il était à un endroit impraticable).

8 - Tout boulot visible et à distance réglementaire ne peut être déplacé. Le boulot non visible sera sorti en face de l'endroit initial et au bord de la route.

9 - Pendant la partie, on ne peut changer d'essence de boule. Si une boule casse en la jouant, on a le droit de rejouer le point en reprenant une boule de même essence.

10 - Le "p'tit" ou "boulot" doit se situer à 50 cm d'un obstacle (mur, bordure, clôture, poteau, etc.). Les jeux de rigoles (caniveaux) et les jeux droits (boulot du même côté de la route que les joueurs) sont interdits.

11 - La sportivité et la loyauté doivent imprégner la mentalité du joueur de boules. Les perdants offrent un verre aux gagnants.

12 - En cas de différend entre deux équipes et si aucun accord n'est possible, le comité organisateur après concertation pourra prendre la décision d'exclure du concours les joueurs de ces équipes. Un commissaire sera désigné par le comité organisateur à cet effet.

13 - Les lauréats du concours doivent participer à la cérémonie de la remise des prix et ce uniquement par respect de l'organisateur.

14 - Le comité organisateur décline toutes responsabilités en cas d'accident ou de destruction quelconque.

Les 24h de boules de bois[modifier | modifier le code]

Origine[modifier | modifier le code]

Ce concours original a été imaginé par Eric, jeune membre du boulot-club mixte de Salles-lez-Chimay. Ainsi, depuis 1993, le club organise à Salles les 24 heures de jeu de boules en bois de Wallonie durant le 3ème week-end de juillet. Comme en atteste le graphique ci-dessous, de 1993 à 1999, le nombre de participants a augmenté de manière exponentielle pour ensuite se stabiliser. En effet, si le premier concours n'a accueilli "que" 54 joueurs, l'édition 1999 en a recueilli plus du double, soit exactement 132 participants (dont une quinzaine de Français).

Organisation[modifier | modifier le code]

Le concours débute à 15h le samedi et se finit en général un peu après 15h le dimanche, il demande donc beaucoup d'énergie de la part des bénévoles et des joueurs. Les boulistes sont lancés sur les routes du village par équipes de trois (2 joueurs + 1 au repos) pour qu'ils puissent tenir le coup physiquement.

Ce concours est ainsi accessible à tous : on retrouve parmi les boulistes des plus jeunes (10-15 ans) mais également des personnes âgées de 60 ans et plus, des joueurs chevronnés ainsi que des néophytes.

Les 24 heures sont réparties en 15 tours (manches) dont 14 en doublette (2 contre 2) , le dernier tour se faisant obligatoirement en triplette (3 contre 3). Chaque tour se joue en 15 points gagnants et les points du perdant entrent en ligne de compte pour son classement. En effet, à la fin du concours, les éventuels ex-aequo au nombre de victoires sont départagés grâce aux points encaissés lors des défaites. Pour chaque tour, le tirage au sort des rencontres se fait entre les parties ayant le même nombre de victoires. Lors de cette manifestation, un bar et un espace cuisine (petite et grande restauration) sont prévus en continu durant les 24 heures pour les petits et les grands creux ainsi qu'une sono pour garder éveillés certains joueurs.

Pour la sécurité des joueurs et pour leur satisfaction, les routes jouables sont barrées durant tout le week-end et sont éclairées la nuit par de multiples projecteurs halogènes.

Cette manifestation, par ses prix et son originalité, représente pour les boulistes la grand'messe du jeu de boules de bois. Elle attire aussi de nombreuses personnes ne participant pas au concours. Le chapiteau, situé le long de la nationale Chimay-Momignies, voit ainsi défiler sur 2 jours plus de 300 visiteurs intéressés par le jeu ou tout simplement par l'ambiance bon enfant qui y règne.

Pour le petit village de Salles où la population est vieillissante et dont le seul comité de village est le boulot-club, cette manifestation représente la seule et unique ducasse de l'année.

Les 24 heures de boules de bois sont pour les joueurs et les organisateurs l'occasion de relever un défi personnel et de vivre à fond leur passion de la boule de bois.

Les expressions en Français et en Wallon[modifier | modifier le code]

Un langage imagé, un jargon coloré, toujours employé aujourd'hui par jeunes et vieux, trace de notre patrimoine linguistique, est lié au jeu de boules de bois. On peut recenser une bonne centaine d'expressions en français ou en wallon.

Voici une sélection de celles qui nous paraissent les plus caractéristiques :

Un beau pas = un type de jeu, un endroit agréable à disputer.

Jouer "l'en face" = viser le fossé ou l'accotement perpendiculaire à l'emplacement du "p'tit".

Jouer sur la main = ouvrir la main vers le but, plutôt que, comme les "vrais" joueurs, présenter le dos de la main vers le but.

Donner un "tour" à sa boule = permettre au moment où la boule touche le sol de l'orienter soit vers la gauche soit vers la droite.

Arriver en mourant = arriver sans vitesse au boulot.

Rintrer à l'herbe = indique le lieu où la route doit être quittée pour utiliser le fossé ou l'accotement.

N'y a rin qui stouffe = signale qu'aucun concurrent n'a réussi une première boule.

T'as fait t'n homme = signifie que le pointeur n'a pas été "repris", que sa boule reste la meilleure.

Y a fé s'barbe = la boule a manqué de toucher le "p'tit", l'a frôlé.

Poussé quand vo d'joué bin = signale que sa boule est bien jouée mais trop courte.

Trop court c'est mô d'joué = signale que le jeu nécessite de la force.

Arrivè ! = signale que le joueur n'a pas donné assez de force à sa boule.

La goulotte y mêne = indique qu'un endroit incurvé du terrain peut être utilisé pour atteindre le "p'tit".

D'jouez din les boules = signale que le jeu est encombré de boules et qu'il faut les viser.

Y n'a rin du tout = signale que le joueur adverse est très loin.

On a belle à deux = le jeu est tellement dégagé que le partenaire peut faire un deuxième point.

D'jai eu un mwé cayau = signale que la boule a heurté un caillou.

A m'casquette (loque), n'in faut pu = signifie qu'après le lieu indiqué par le partenaire, la boule ne doit plus avoir de force.

Drwè din mes d'jambes = indique le lieu à passer pour atteindre le "p'tit".

Y a rin qui desfind = aucune boule n'empêche un coup de deux (points) adverse, donc le partenaire est prié de "défendre".

Y a rin à moustré = le jeu est si clair, ou l'adversaire a si bien ou si mal joué que le partenaire est livré à lui même.

Il est pris = le revers (dévers... en France) de la route n'a pas été franchi et la boule échappe au jeu.

Y a d'la m'sure, ça serre = signifie que les boules adverses sont pratiquement à égale distance du "p'tit".

Une belle achite = une belle pose sur la route pour atteindre le "p'tit".