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Utilisateur:Vengeline/Hôtel Frugès

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Hotel Frugès

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Henry Baronnet-Frugès (1879-1974), le maître d'ouvrage de l'opération, est un industriel sucrier possédant quatre usines près de Bordeauxnote 1, peintre amateur et passionné d'art. En 1912, Henry Frugès et sa femme rachètent l'ancien Hôtel Davergne, situé 63 allée Damour (aujourd'hui place des Martyrs-de-la-Résistance) dans le quartier Saint-Seurin, pour en faire leur demeure principale. Frugès décide de le rénover en totalité et d'en faire un exemple de l'architecture contemporaine. Pour ce faire, il fait appel à un jeune architecte de l'époque, Pierre Perret. Effectivement, Robert Coustet nous partage dans son ouvrage L’hôtel Frugès à Bordeaux quelques retranscriptions des échanges entre l’industriel et l’architecte, et nous pouvons lire que Pierre Ferret souhaite inviter le monde à «renoncer aux pastiches du passé et en particulier du XVIIIème siècle». Il souhaite également en faire une «maison-musée».

Description

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Les étapes de construction

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Après la signature de l'achat de l'immeuble, le 13 novembre 1912, Pierre Ferret réalise les nouveaux plans intérieurs et ceux de la façade. Les travaux commencent en avril 1913 avec l'entreprise Doucet Lambaye & Cie. Les travaux sont interrompus au début de la première guerre mondiale mais peuvent reprendre en 1916. Ainsi pendant l'été 1918, Henry Frugès et sa famille s'installent dans leur nouvelle résidence bordelaise. La décoration de la demeure se poursuit jusqu'en 1927.

Les travaux ont modifié considérablement l'aspect de la maison Daverne, à tel point qu'elle est méconnaissable. En effet, le nouveau plan entraine des modifications intérieures totales, et par conséquent l'aspect extérieur n'a plus rien à voir.

Le vestibule

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Pour l'entrée de cette demeure, Pierre Ferret a utilisé de la brique rose et de la pierre blanche. En haut des murs, on retrouve une frise sculptée par Edmond Tuffet, représentant le motif d'une algue, la lamina sucrée, qui est un clin d'oeil au métier de Henry Frugès. Au-dessus se déploie la voûte en arc brisé aplati. La pierre blanche forme des doubleaux au niveau de la voûte. L'architecte et Henry Frugès ont fait le choix d'installer une porte transparente parcourue de ferronnerie d'Edgar Brandt pour laisser rentrer la lumière dans l'entrée. Le rond-point octogonal permet d'articuler le plein pied du vestibule et la surélévation de l'appartement en sous-sol. Cela permet d'aérer l'espace et d'éviter trop d'escaliers. Cela permet également de mettre en valeur la porte donnant sur le hall, transparente également et de faire circuler la lumière. Ferret fait le choix esthétique d'inverser l'appareil architectural que l'on avait dans le vestibule ; dans le rond-point la pierre blanche domine.

Le hall retranscrit le goût de Henry Frugès pour l'Orient et ses tapis, ainsi il fait installer un sol de mosaïque composé par Lucien Cazieux. Le dessin représente des formes de fleurs, et des feuillages. Les couleurs utilisées sont le brun, le doré, le pourpre, le bleu, le vert et le blanc. Les tesselles sont soit en verre de Venise, soit en céramique. L'escalier menant aux étages supérieurs est composé de trois volées et d'une rampe en fer battu et de bronze patiné et doré confectionnée par Edgar Brandt. Cette dernière est ponctué de cinq pylônes ajourés rythmant la balustrade décorée elle aussi de motifs d'algues. Des tentacules de poulpe grimpent jusqu'à auteur de main également. On peut voir qu'une frise en céramique parcoure les murs, représentant encore une fois le motif de l'algue. On remarque donc que la thématique aquatique est dominante dans cette entrée. L'ensemble est surplombé d'une verrière qui laisse entrevoir son armature de fer. Elle repose sur quatre consoles et se compose de deux doubleaux entre lesquels se développe un berceau aplatit. En son centre, une rosace maintenait un lustre aujourd'hui disparu. Les décorations de lignes, volutes, rosaces qui arpentent l'ensemble de la verrière permettent également de la soutenir.

La salle à manger et la terrasse

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La salle à manger

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C'est une salle rectangulaire dotée de deux portes afin de communiquer avec le salon. Sur l'un des pans de murs nous retrouvons trois baies donnant sur la terrasse. On retrouve au plafond l'arc aplatis avec des caissons rectangulaires. Cette salle à manger est surtout composée de boiseries, notamment avec le parquet. C'est une pièce ornée de décors sculptés par Edmond Tuffet : raisins et feuilles de vignes ; et de décors peints, notamment avec une représentation du port de Bordeaux au XVIIème siècle par Pierre-Louis Cazaubon, intitulé La Fête des Vendanges, et au plafond des motifs de raisins et feuilles de vignes, thématique dominante de cette salle à manger.

La terrasse

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Sur la terrasse, de forme rectangulaire également, nous retrouvons en son centre une fontaine composé de mosaïques blanche, bleu, jaune et or surplombée d'une sculpture féminine nue intitulée La Source de Robert Wlérick. Les arcs brisés des fenêtres reposent sur des piliers minces dont les chapiteaux sont rehaussés d'un contour en mosaïque d'or. Quand aux arcs, ils sont soulignés par une frises sculptées de végétaux.

La grande chambre

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Elle se situe au premier étage et ouvre en façade sur les allées Damour. Elle est composées de murs de lambris, et le mobilier est intégré dedans. Chaque meuble important sont encadré par des panneaux sculptés. Les boiseries ont été confié à la maison Pruilh, avec la contribution de Edmond Tuffet pour les sculptures et moulures. On retrouve également du décor peint confié à Emile Brunet : Songes et Lever du jour.

La salle de bain

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La salle de bain est entière recouverte de mosaïque en pâte de verre, dans une couleur dominante qui est le turquoise. Le lavabo et la coiffeuse sont intégrés dans de petits niches à pans coupés, et la baignoire dans une plus grande. Les contours de celle-ci sont représentés en arc brisés dans une couleur or. On retrouve également une frise de fleurs.

La partie haute de l'immeuble est animée par une loggia composée de colonnes jumelées à chapiteau ornés de feuilles de vignes et de raisins. Au plafond, nous retrouvons des motifs de caissons en céramique blanche. Enfin, sur les murs, il y a des panneaux de grés représentant des jarres, des grappes de raisin et des feuilles de vignes.

La façade est scindée à chaque niveau par une corniche en pierre blanche : le sous-sol et le rez-de-chaussée, le premier étage avec les chambre, le deuxième étage avec la loggia. Certains éléments viennent animer cette façade, notamment le bow-window de la grande chambre mis en valeur par une corniche et un garde corps. Au dernier étage, une rotonde vient s'appuyer sur la loggia, couverte par un dôme circulaire, et celle-ci dominait l'immeuble. Sa coupole est entièrement décorée de mosaïques, représentant une rosace centrale et des motifs de roses. On trouve également une frise sculptée en bas relief en terre cuite de Gaston Schnegg représentant l'Education physique.

C'est une façade richement décorée, avec des ferronneries signées Edgar Brandt, et de nombreuses sculptures reprenant la thématique du vignoble de Edmonf Tuffet.