Utilisateur:Typom/James Goodale

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James C. Goodale (né le 27 juillet 1933) est le directeur juridique du New York Times à l'époque des Pentagon Papers puis par la suite vice président du Times.

Il est l'auteur de l'ouvrage Fighting for the Press: the Inside Story of the Pentagon Papers and Other Battles. Cet ouvrage est cité comme meilleur ouvrage de l'année 2013 par Alan Rusbridger, éditeur en chef du Guardian et Alan Clanton, éditeur du site Thursday Review[1]. La cour d'appel américaine du deuxième circuit fait référence à cet ouvrage dans sa décision du 7 mai 2015 visant à limiter un programe controversé d'écoutes téléphoniques de la NSA.[2]

Il représente le New York Times dans quatre de ses procès à la Court Suprème des Etats-Unis, dont Branzburg v. Hayes. Dans ce procès, le Times soutient un de ses journalistes Earl Caldwell.[3] Les trois autres procès où il intervient sont New York Times v. Sullivan, New York Times Co. v.United States (le procès dit des Pentagon Papers), et New York Times Co. v. Tasini. James Goodale joue un rôle détérminant dans la décision du New York Times de publier les Pentagon Papers in 1971.[4]

Suite à la recommendation de Lord Day & Lord, le cabinet d'avocats externe du New York Times, de ne pas publier les Pentagon Papers et de la démission de ces derniers quand le ministre de la justice américain menace le journal de poursuites juridiques, James Goodale prend le relais avec sa propre équipe juridique interne et dirige la stratégie légale qui le mène jusqu'à la victoire devant la cours suprème lors du procès New York Times Co. v. United States.[5][6]

Il est appelé le père des droits du journaliste [7][8] en raison de sa célèbre analyse du procès Branzburg dans les colonnes du Hastings Law Journal.[9] Cette analyse mène à la reconnaissance du droit des journalistes de protéger leurs sources dans la plupart des tribunaux au niveau fédéral et dans la plupart des états.[10] James Goodale est à l'origine du premier amendement en tant que spécialité juridique [11] au sein de la communauté des avocats américains. De 1972 à 2007 il crée un séminaire annuel sur la loi et les medias au sein du Practising Law Institute et en assure la présidence.[12] De cet initiative découle la création du barreau du premier amendement.[11] Il est actuellement le président à titre émérite du séminaire.[13]

Après son départ du New York Times en 1980, il rejoint le cabinet d'avocats Debevoise & Plimpton LLP à New York.[14] Il y crée une pratique de droit des affaires et une pratique de droit pénal, toutes deux liées aux activités des média et de la communication, en rapport avec les questions du premier amendement. Ces pratiques ont représenté de nombreuses entités connues du monde des médias dont le New York Times, CBS et NBC.

Il est le président du Committee to Protect Journalists de 1989 à 1994.[15] Sous sa direction, le CPJ s'affirme comme une force internationale significative et permet la libération de différents journalistes emprisonnés à travers le globe.

De 1995 à 2010, il produit et anime plus de 300 éditions de Digital Age, une émission TV sur WNYE-TV, consacrée aux effet d'Internet sur les media et la societé.

Depuis 1977, il enseigne le droit du Premier Amendement à Yale, New York University et Fordham law schools[16]. Il est l'auteur de deux cents articles dans des publications telles que le New York Times, la New York Review of Books, et la Stanford Law Review.[17] James Goodale est cité par la Columbia Journalism Review comme une des 200 personnes ayant le plus contribuées à la presse de l'état de New York.[18] En 1974, il est cité par le Time magazine comme un des leaders émergents aux Etats Unis.[19]

Goodale reçoit le "Champion of the First Amendment Award," par le forum de l'American Bar Association en février 2014.[20]

Le 5 mai 2015, PEN America décerne à l'hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo le prix 2015 du PEN/Toni and James C. Goodale Freedom of Expression Courage[21]. Plusieurs des éditeurs de cet hebdomadaire sont morts quelques mois plus tôt dans une attaque terroriste.[22]

L'attribution du prix à Charlie Hebdo déclenche une polémique. Plus de deux cents écrivains co-signent une lettre de protestation et refusent de participer au diner de cérémonie de remise du prix PEN.[23] En réponse aux attaques remis par lui même et son épouse, James Goodale déclare "le prix n'est pas donné pour ce qui est dit. Il est donné pour le droit de le dire. Des journalistes sont morts à cause de ce qu'ils disaient. Ils doivent être honorés et ma femme et moi même sommes extrêmement fiers de cette décision"[24]

James Goodale né le 27 juillet 1933 à Cambridge, Massachusetts. Sa mère est professeur d'université. Elle est la fille d'Oscar James Campbell Jr., le chercheur universitaire spécialisé dans Shakspeare qui a écrit The Readers Encyclopedia of Shakespeare.[25] James Goodale obtient son diplôme de la Pomfret School et de [26] Yale University en 1955. Il est titulaire d'une bourse du programme de William Brinckerhoff Jackson Scholarship et est un membre de Elihu. A Yale, il joue au baseball et au hockey sur glace. Il obtient un diplôme de doctorat en droit à l'University of Chicago Law School en 1958, où il étudie grâce à une bourse octroyée par le National Honor Scholarship.

De 1959 à 1963, il travaille au cabinet d'avocats de Wall Street Lord Day & Lord. Le cabinet a comme client depuis de nombreuses années le New York Times.[27] Durant cette période, il est également réserviste dans l'armée en tant qu'analyste spécialisé dans le renseignement stratégique. Son expérience dans cette fonction formera ses vues sur la tendance de l'armée à rendre secret un nombre excéssif de documents et acheveront de le convaincre que publié des informations classées secrètes par le gouvernement ne constitue pas un crime.[6]

New York Times[modifier | modifier le code]

A l'âge de 29 ans, Goodale crée le premier département juridique au sein du New York Times et en devient le premier directeur en 1963.[5] En 1964, la Court Supreme casse le jugement en diffamation New York Times v. Sullivan par 9 votes pour contre zero et fait jurisprudence en matière de diffamation de personalités publiques.[28]

En 1967, James Goodale s'occupe de la restructuration financière du New York Times. Il recommende à Arthur Ochs Sulzberger, l'éditeur du New York TImes d'acheter Cowles Communications, une acquisition qui permettra au New York Times de retrouver sa profitabilité .[29] Il concoit également un schéma de détention actionarial qui permet au New York Times de faciliter son ntroduction en bourse. Ce schéma sera par la suite copié par le Washington Post et d'autres entités de la presse.[30]

Les Pentagon Papers[modifier | modifier le code]

En mai 1971, l'ex attaché militaire Daniel Ellsberg fournit les Pentagon Papers au journaliste du New York Times Neil Sheehan. La direction du New York Times se déchire en interne pour savoir si le journal doit publier les Pentagon Papers ou pas. Harding Bancroft, qui est Senior Vice President, Sidney Gruson, qui est Assistant to the Publisher, et le cabinet juridique externe du New York Times Lord Day & Lord, conseille à la direction de ne pas publier.[31] James Goodale arrive à convaincre Arthur Ochs Sulzberger que le New York Times est protégé par le Premier Amendement en cas de publication d'information classées secrètes par le gouvernement.[5]

Le 13 juin 1971, le New York Times commence à imprimer les premiers articles et documents d'un série sur les Pentagon Papers. Quand le ministre de la justice John Mitchell menace le New York Times de poursuites judiciaires si le journal n'arrête pas la publication de ces articles, Lord Day & Lord refusent de représenter le journal et donne sa démission la veille de la première comparution.[32] James Goodale, avec l'aide du cabinet Cahill Gordon & Reindel et celle du professeur de droit de Yale Law School Alexander Bickel, se présente au tribunal pour défendre le New York Times.[32]

James Goodale développe alors l'argumentaire aujourd'hui largement accepté [33][34] que l'Espionage Act ne s'applique pas aux éditeurs de presse. Cette argumetaire est par la suite adopté après le procès des Pentagon Papers par le juge Murray Gurfein.[6][32][35] After his decision, the Justice Department dropped the Espionage Act argument from the case.

Par 6 voix contre 3, la court suprême casse la décision d'empêcher le New York Times de publier les Pentagon Papers, argumentant que tout référé d'interdiction de publier est interdit par le Premier Amendement, sauf à démontrer que "la publication entrainera de manière certaine, directe et immédiate un préjudice irréparable à la Nation ou à son peuple."[36]

Les droits du journaliste[modifier | modifier le code]

En janvier 1970, plusieurs journalistes américains dont Earl Caldwell du New York Times font l'objet de demandes concernant leurs sources de la part du ministère de la justice. Alors que plusieurs magasines tels que Newsweek, Time, et Life demandent à leurs journalistes de se soumettre à ces demandes,[37]. Goodale en revanche s'oppose à ce qu'Earl Caldwell réponde à ces demandes. Au tribunal, le New York Times plaide qu'en tant que membre de la presse, le journal est protégé par le Premier Amdendement et n'a pas à divulger l'identité de ses sources.[38] Caldwell et le New York Times gagnent en appel, et affirme un droit fondamental du journaliste pour la première fois devant un tribunal.[39]

Le 30 avril 2013, CUNY journalisme publie le livre de James Goodale Fighting for the Press: the Inside Story of the Pentagon Papers and Other Battles.[40]

Dans ce livre, James Goodale analyse l'importance du procès des Pentagon Papers et relate les événements ayant joué le rôle le plus significatif dans l'histoire de la liberté de la presse aux Etats-Unis depuis 1963 jusqu'à la date de parution (2013). Le livre reçoit des critiques positives du New York Times, du New York Review of Books et de nombreux autres journaux.[41]

Carrière après le New York Times[modifier | modifier le code]

Il critique l'administration Obama suite aux poursuites judiciaires lancées contre le journaliste de Fox News James Rosen.[42]

  1. R. Alan Clanton, « The 12 Best Non-Fiction Books of 2013 », Thursday Review (consulté le )
  2. A.C.L.U. v. Clapper (2015 WL 2097814 (C.A.2 (N.Y.)))
  3. « United States v. Caldwell », The Oyez Project at IIT Chicago-Kent College of Law. (consulté le )
  4. Goldsmith, « Most Dangerous Man »
  5. a b et c Harrison Salisbury, Without Fear or Favor: An Uncompromising Look at the New York Times, New York, NY, Ballantine Books, (ISBN 9780345297112, lire en ligne)
  6. a b et c John Prados et Porter, Margaret Pratt, Inside the Pentagon Papers, Lawrence, Kansas, University Press of Kansas, (ISBN 9780700613250, lire en ligne)
  7. (en) {{Article}} : paramètre « titre » manquant, paramètre « périodique » manquant, paramètre « date » manquant
  8. (en) {{Article}} : paramètre « titre » manquant, paramètre « périodique » manquant, paramètre « date » manquant
  9. Goodale, « Branzburg v. Hayes and the Developing Qualified Privilege for Newsmen », Hastings Law Journal, vol. 26, no 3,‎ , p. 709 (lire en ligne, consulté le )
  10. « The Reporter's Privilege », Reporters Committee for Freedom of the Press (consulté le )
  11. a et b Abrams, « James Goodale Passes the Torch at PLI Communications Law Conference », Media Law Resource Center (consulté le )
  12. « Communications Law », Practising Law Institute (consulté le )
  13. « Faculty Profile: James C. Goodale », Practising Law Institute (consulté le )
  14. (en) N.Y. Times News Service, « Times' General Counsel Resigns », Star-News,‎ (lire en ligne)
  15. « Board of Directors - Advisory Board », Committee to Protect Journalists (consulté le )
  16. « James C. Goodale Biography », James Goodale (consulté le )
  17. « The Shapers: New York Media 200 », Columbia Journalism Review, (consulté le )
  18. (en) {{Article}} : paramètre « titre » manquant, paramètre « périodique » manquant, paramètre « date » manquant
  19. « ABA Champion of the First Amendment Award », American Bar Association (consulté le )
  20. « Charlie Hebdo Magazine to Receive PEN Award »,
  21. Chrisafis, « Charlie Hebdo attackers: born, raised and radicalised in Paris »,
  22. Schuessler, « Charlie Hebdo Award at PEN Gala Sparks More Debate »,
  23. Navasky, « Why I Support PEN’s Courage Award to ‘Charlie Hebdo’ »,
  24. Oscar James Campbell Jr., The Readers Encyclopedia of Shakespeare, New York, Crowell, (lire en ligne)
  25. « James C. Goodale », www.jamesgoodale.net
  26. (en) {{Article}} : paramètre « titre » manquant, paramètre « périodique » manquant, paramètre « date » manquant
  27. (en) {{Article}} : paramètre « titre » manquant, paramètre « périodique » manquant, paramètre « date » manquant
  28. « Challenging Times » [archive du ] (consulté le )
  29. Goodale, « Biography » (consulté le )
  30. Duin, « Daniel Ellsberg -- the nation's pre-eminent whistleblower -- will be in Portland with documentary », oregonlive.com,
  31. a b et c David Rudenstine, The Day the Presses Stopped, (1996)
  32. http://www.salon.com/news/politics/war_room/2010/11/30/wikileaks_espionage_act
  33. Dodge, « Experts: Prosecuting WikiLeaks will be difficult »,
  34. Sanford Ungar, The Papers and the Papers, (1972)
  35. « New York Times Co. v. United States », LII / Legal Information Institute
  36. Henry Raymont, "Magazines' Files Under Subpoena, New York Times, February 1, 1970
  37. « Interview with Earl Caldwell », PBS Frontline (consulté le )
  38. « Caldwell v. United States, 434 F.2d 1081 (9th Cir.) »
  39. James Goodale, Fighting for the Press: the Inside Story of the Pentagon Papers and Other Battles, New York, NY, CUNY Journalism Press, (ISBN 9781939293084)
  40. « James C. Goodale », www.jamesgoodale.net
  41. Goodale, James C. "Only Nixon Harmed a Free Press More." The New York Times. May 21, 2013. Retrieved on June 23, 2013.