Utilisateur:Tubamirum/Leusden (schip, 1719)

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Tubamirum/Leusden (schip, 1719)
illustration de Tubamirum/Leusden (schip, 1719)
Sections d'un navire négrier illustrant la disposition des esclaves.
Le fleuve Maroni.

Le Leusden était un navire négrier du XVIIIe siècle de la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales qui fit naufrage le , au large de l'estuaire du fleuve Maroni au Suriname. On estime que 664 des prisonniers africains présents à bord ont été noyés dans ce naufrage. Cela en fait la plus grande catastrophe maritime durant la période de la traite négrière néerlandaise.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le , les commandants de la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales (WIC), De Heren X, décident de construire un nouveau navire négrier[1]. La construction du navire est attribuée au charpentier Jan Gerbrandse Slegt du chantier naval De Eendracht à Kattenburg (nl), île occidentale d'Amsterdam. La construction du navire dure environ huit mois. Les coûts totaux s'élèvent à 53 094 florins pour la construction du navire nu. Des frais supplémentaires sont facturés pour le doublement de la coque[2], qui s’imposait car le bois souffrait beaucoup de son long séjour dans les eaux tropicales.

Le nom du navire a probablement été donné par Cornelis Bors van Waveren, qui commanda la construction du Leusden au nom du WIC. Bors van Waveren était seigneur de la seigneurie de Leusden dans l'Eemland, famille en l’honneur de laquelle a vraisemblablement été nommé le navire[3].

Au cours de ses dix-neuf années d'existence, De Leusden a effectué un total de dix voyages d'Afrique de l'Ouest vers l'Amérique, dans le cadre du commerce triangulaire transatlantique. Au total, le Leusden a transporté 6 564 esclaves africains, dont près d'un quart n'ont pas survécu à la traversée[4]. Ces morts était en partie dues aux conditions de vie épouvantables à bord : mauvaise nourriture et épidémie de maladies infectieuses parmi les prisonniers..

Dernier voyage[modifier | modifier le code]

Le Leusden arrive à Elmina le , mais le nombre d’esclaves présents étant insuffisant pour compléter la cargaison, il fallut six mois pour embarquer un nombre suffisant de prisonniers[5]. Le , le Leusden, sous le commandement du capitaine Jochem Outjes part d'Afrique pour le Suriname avec environ 700 prisonniers à bord, dont 20 mourent pendant la traversée de seulement 44 jours. Le Leusden atteint les côtes de la Guyane française le . Le temps est très mauvais à l'arrivée, de fortes averses et du brouillard font perdre de vue la terre au capitaine, ce qui le décide de manœuvrer plus près du rivage. C’est alors qu’il fait une erreur de navigation cruciale : en supposant qu'il était déjà à la rivière Suriname, il entre dans l'embouchure du fleuve Maroni, où le Leusden échoue sur un banc de sable dans l'après-midi du [6].

Les prisonniers, qui venaient d'être amenés sur le pont pour manger, sont aussitôt ramenés dans la cale par l'équipage. Seize prisonniers sont autorisés à rester sur le pont supérieur, la raison pour laquelle ils n'ont pas eu à retourner dans la cale est inconnue. Le navire, victime d’une voie d’eau, commence à couler lentement. Les prisonniers essayent de sortir de la cale qui remplit d’eau, mais l'équipage, craignant d'être débordés par les prisonniers, décident de fermer les écoutilles à coups de marteau. Les membres d'équipage grimpent sur l'épave et réussissent à se mettre en sécurité. Les 664 esclaves, prisonniers de la cale, meurent tous noyés[7].

Le lendemain, les 73 membres d'équipage, ainsi que les 16 prisonniers qui avaient été autorisés à rester sur le pont, partent avec le sloop et le bateau pour Paramaribo où ils arrivent le 4 janvier. Les seize survivants y sont vendus deux semaines plus tard[8].

Quelques mois plus tard, le Heren X reçoit le message du naufrage du Leusden. Le sujet est mis à l'ordre du jour de la réunion de la Chambre d'Amsterdam du . Pour le Heren, le naufrage du navire et de la « cargaison » ne constituent qu'un risque commercial et un « dommage sensible pour l'entreprise », mais aucun commentaire n’est émis sur la mort des 664 victimes[9]. Malgré ce dramatique événement, il fallut attendre 1863 pour que les Pays-Bas abolissent l'esclavage.

Hommage[modifier | modifier le code]

En 2010, une proposition a été faite pour ériger un monument en souvenir de cette catastrophe. [10]

Exposition[modifier | modifier le code]

Du au , une exposition sur le dernier voyage du Leusden a est présentée au Nederlands Scheepvaartmuseum d'Amsterdam. L'exposition, intitulée La Page Noire, est consacrée à la vie sur le pont et dans les cales du navire, ainsi qu’au contexte économique de la traite négrière et de l'esclavage. Une version adaptée de l'exposition est présentée à Fort Zeelandia à Paramaribo du au , sous le titre de Smart van een slaveship – Scheepsramp op de Marowijne (Tristesse d’un bateau négrier - Naufrage sur le Maroni.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Johannes Postma, The Dutch in the Atlantic Slave Trade 1600-1815 (Cambridge, 1990).
  • (nl) Leo Balai, Het slavenschip Leusden. Slavenschepen en de West-Indische Compagnie, 1720-1738 (Éditions Zutphen, 2011).
  • (nl) Leo Balai, ‘De laatste reis van het slavenschip Leusden. Verslag van de grootste verzwegen moordpartij op een Nederlands slavenschip’, in: R. Daalder e.a. (red), Slaven en Schepen in het Atlantisch gebied (Éditions Leiden, 2013).

Références[modifier | modifier le code]

  1. (nl) Leo Balai, Het slavenschip Leusden. Slavenschepen en de West-Indische Compagnie, 1720-1738 (Éditions Zutphen, 2011) page 125
  2. Leo Balai, idem, page 127
  3. Leo Balai, dem, page 126
  4. Leo Balai, idem, page 351
  5. (nl) Leo Balai, De laatste reis van het slavenschip Leusden. Verslag van de grootste verzwegen moordpartij op een Nederlands slavenschip in: R. Daalder e.a. (red), Slaven en Schepen in het Atlantisch gebied (Éditions Leiden, 2013) pages 66 et 70
  6. Leo Balai, dem, page 71
  7. Leo Balai, idem, page 71
  8. Leo Balai, idem, page 74
  9. Balai, Het slavenschip Leusden, pages 199-200
  10. (nl) Waterkant, Ontwerp monument grootste scheepsramp Suriname, 2 juli 2020

[[Catégorie:Nom de bateau]] [[Catégorie:Catastrophe maritime]]