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Utilisateur:Thésée2/brouillon

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A insérer juste avant le paragraphe "Critique du complexe d'Oedipe"

La perspective transgénérationnelle[modifier | modifier le code]

Nicolas Abraham et Maria Torok dans L’écorce et le noyau (1978) introduisent une nouvelle dimension transgénérationnelle dans le domaine de la psychanalyse, permettant de relire la théorie freudienne du complexe d’Œdipe dans un cadre plus général[1]. La perspective transgénérationnelle offre un cadre plus complet pour analyser l'ensemble des rapports aux parents, ses variantes (amour-haine, identification sexuelle, loyauté inconscientes, etc.) et intègre également dans sa compréhension du sujet l'influence inconsciente provenant des grands-parents et des aïeux de manière générale. Comme le montre notamment Didier Dumas dans La Bible et ses fantômes (Modèle:2001/ Desclées de Brower), les phénomènes transgénérationnels étaient déjà connus les prêtres Egyptiens et autres écoles d'initiations de l'antiquités, celle de Pythagore par exemple. Un passage de l’Iliade témoigne de l’importance du « transgénérationnel » chez les anciens grecs : sur le champ de bataille pendant la guerre de Troie, Glaucos qui combat pour les Troyens, rencontre Diomède, un ennemi grec. Mais, s’étant présenté l’un l’autre leur généalogie, les deux hommes découvrent que le grand-père de Diomède, Oinée, a un jour offert l’hospitalité au grand-père de Glaucos, Bellérophon. Ainsi liés par les bonnes relations de leurs grands-pères respectifs, Glaucos et Diomède ne s’affrontent pas mais, au contraire, échangent leurs armes en signe de respect mutuel . (L’Iliade, Chant VI, v.119et s.)

Pour Thierry Gaillard[2]; Sophocle se serait largement inspiré de ces anciennes connaissances pour donner à son mythe d’Œdipe une cohérence invisible, mais qui explique la fin héroïque d’Œdipe à Colone. La première partie du mythe, c’est-à-dire la pièce Œdipe roi, illustre les conséquences tragiques d’une aliénation transgénérationnelle amplifiée sur plusieurs générations alors que la seconde pièce, Œdipe à Colone, représente un parcours d’émancipation de ses aliénations. Alors qu’une épidémie de peste caractérise le début d’Œdipe-roi, c’est une garantie de prospérité qui ponctue Œdipe à Colone, laissant entendre que pour Sophocle, le parcours d’Œdipe, de Thèbes à Colone, illustre la transformation par Œdipe de son héritage négatif en un héritage positif pour les habitants de Colone. De nombreux auteurs se sont engagés dans une analyse transgénérationnelle du mythe,Marc-André Cotton, Didier Georges [http://www.geneasens.com/dictionnaire/oedipe-2.html.

Schéma.

Dans la perspective transgénérationnelle, les liens d'amour et de haine pour la mère et le père ne sont qu'un premier niveau d'analyse. Derrière ces pulsions, se trouve un désir d'émancipation des héritages transgénérationnels. Les liens oedipiens sont à comprendre comme l'indice d'une aliénation transgénérationnelle qui renvoie non seulement aux parents, mais aussi aux grands-parents et, de manière générale, aux aïeux qui laissent à leurs descendants une charge inconscientes liées à des vécus non intégrés ; traumatiques (guerre, catastrophes), deuils non faits, secrets, non-dits, dénis, et qui constituent des héritages transgénérationnels pathogènes. Ces derniers vont interférer avec la problématique oedipienne et influencer les processus d’identification. Ainsi, au-delà des apparentes pulsions d’amour et de rivalité envers les parents, les analyses transgénérationnelles portent sur une élaboration de ce que véhiculent ces liens, toujours dans l’optique d’une émancipation du sujet de ses problématiques inconscientes, ou aliénations.

Venus d’horizon divers de nombreux cliniciens se sont penché sur les phénomènes transgénérationnelles en forgeant de nouvelles conceptions et définitions à partir de leurs formations d’origine. Parmi les plus connus, Serges Tisseron, Serges Lebovici, Ivan Boszormenyi-Nagy, Anne Ancelin-Schutzenberger, Paul-Claude Racamier, Bert Hellinger, Ausloss Guy[3]. La nature interdisciplinaire des phénomènes transgénérationnels explique ce foisonnement de contribution. Le transgénérationnel est un thème souvent repris dans notre culture, par des auteurs tel qu’Alexandre Jardin, (Des gens très bien, Grasset), Philippe Grimbert, (Le secret, Grasset), adapté au cinéma par Claude Miller.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Association européenne Nicholas Abraham et Maria Torok » (consulté le ).
  2. Thierry Gaillard, La renaissance d'Œdipe, 2012, Éditions ecodition.net, Genève
  3. Ausloss Guy, 1980, Œdipe et sa famille, ou les secrets sont faits pour être agis, revue Dialogue, n°70, AFCCC, Paris