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La bibliothèque Gabrielle-Roy est l’une des vingt-six bibliothèques du réseau de la Bibliothèque de Québec[1]. Elle est située sur la rue Saint-Joseph Est du quartier Saint-Roch, dans l’arrondissement de La Cité-Limoilou à Québec[2].

Depuis 2013, la gestion de la Bibliothèque de Québec est assurée par l’Institut canadien de Québec (ICQ), un organisme culturel sans but lucratif[3].

Quartier Saint-Roch[modifier | modifier le code]

Le quadrilatère où se situent aujourd’hui la bibliothèque Gabrielle-Roy et la place Jacques-Cartier a connu de multiples usages au fil de l’histoire de la ville de Québec et, plus spécifiquement, du quartier Saint-Roch. Au milieu du 19e siècle, dans ce faubourg ouvrier en pleine expansion, la nécessité d’un marché public facilement accessible devient de plus en plus flagrante[4]. Un carrefour très fréquenté semble tout indiqué: celui des rues de la Couronne, reliant la haute et la basse-ville, et Saint-Joseph, seul axe permettant de traverser aisément Saint-Roch d’est en ouest[4]. Le marché Jacques-Cartier s’établit ainsi à cet emplacement dès 1847, mais ce n’est que plusieurs années plus tard que deux halles permanentes y seront construites[4].

L’emplacement demeure une plaque tournante du commerce et de la culture et ce, même après la disparition des installations du marché[4] qui sont remplacées, en 1913, par l’hôtel Saint-Roch[5]. En 1923, suite à un incendie majeur, l’hôtel est reconstruit et maintient ses activités jusqu’au début des années 1970, période où il sera finalement démoli[6] afin de faire place aux futurs aménagements municipaux.

Construction[modifier | modifier le code]

L’implication de l’Institut canadien de Québec et de son directeur général de l’époque Philippe Sauvageau aura eu une influence majeure sur l’ensemble du projet de création d’une bibliothèque centrale à Québec[7]. L’aménagement de la bibliothèque est incorporé à la construction du complexe Jacques-Cartier, un édifice de quatre étages[7] construit entre 1980 et 1983[6]. Sous la direction de la firme d’architectes Gauthier, Guité, Roy, responsable des plans extérieurs, l’immeuble de brique brune adopte une signature résolument moderne caractérisée par de puissantes lignes droites[8]. Lors de son ouverture officielle en mai 1983, l’installation est d’abord simplement connue sous le nom de bibliothèque centrale de Québec[6].

Bibliothèque Gabrielle-Roy[modifier | modifier le code]

Ce n’est que le 3 juillet 1985 que la bibliothèque prend, à titre posthume, le nom de l’écrivaine franco-manitobaine Gabrielle Roy[6], figure d’envergure de la littérature au Québec. À l’époque, la bibliothèque Gabrielle-Roy incarne, de par son offre de services et la polyvalence de ses espaces, un modèle révolutionnaire pour les bibliothèques publiques du Québec[7]. On y retrouve:

  • une salle des périodiques[7],
  • une galerie d’art[7],
  • le centre d’archives de la ville de Québec[8],
  • la Place des enfants, une section dévouée à la jeunesse[8],
  • un centre d’exposition et l’auditorium Joseph-Lavergne, fermé en 2007 puis démoli en 2014[8],
  • un comptoir de prêt distinct lié à l’Office national du film du Canada (ONF), installé en 1985[8],
  • la Logithèque, une section dédiée à l’informatique établie en 1985 et qui donnera accès au réseau Internet aux usagers dès 1995; à noter que des postes informatiques additionnels réservés aux jeunes sont mis en place en 1987[8].

Modernisation de la bibliothèque[modifier | modifier le code]

Des travaux majeurs de rénovation et d’agrandissement de la bibliothèque sont entamés en 2019[9]. Un point de service temporaire est mis sur pied au Centre récréatif Saint-Roch[2] pour la durée des travaux qui doivent, à l’origine, se terminer en décembre 2021[9]. Divers retards dans la livraison d’équipements et de matériaux, de même que la complexité d’un grand chantier de construction en milieu urbain, obligent néanmoins la ville à repousser cette date[9]. La réouverture de la bibliothèque Gabrielle-Roy est actuellement prévue pour la fin du mois de février 2024[2].

Œuvres d’art public[modifier | modifier le code]

Il semble y avoir comme une pluie d’or[modifier | modifier le code]

Depuis son ouverture, la bibliothèque Gabrielle-Roy abrite une imposante sculpture suspendue de l’artiste québécoise Micheline Beauchemin. Commandée par Marcel Bilodeau et Denis St-Louis, les architectes chargés du design intérieur du bâtiment, l'œuvre d’art public, initialement connue sous Comme une vague de lumière or, est finalement intitulée Il semble y avoir comme une pluie d’or. Datant de 1983, la pièce est composée de milliers de minces tiges d’aluminium au fini or lustré maintenues en place par des filins d’acier inoxydable. Accrochée dans l’atrium où se situent les escaliers, l'œuvre, qui s’élève sur environ 15 mètres de haut, peut être observée sous plusieurs angles offrant chacun un point de vue unique et changeant au gré de la lumière[10].

Dans le cadre des travaux de rénovation et d’agrandissement de la bibliothèque entrepris en 2019, la sculpture a été entièrement démantelée afin de procéder à son entretien[11]. Il est prévu que l'œuvre soit réintégrée dans son espace d’origine au centre du bâtiment réaménagé[9].

Fresque de la bibliothèque Gabrielle-Roy[modifier | modifier le code]

De 2003 à 2020, la Fresque de la bibliothèque Gabrielle-Roy [12], une immense murale de 600m² élaborée par le groupe Murale Création, orne l’arrière de la bibliothèque le long de la rue du Roi[8]. Sous l’initiative de l’Institut canadien de Québec, vingt citations d’auteurs connus à propos de la ville de Québec avaient été retenues et illustrées[12] sous la forme de multiples vignettes incorporant divers symboles de l’histoire de la vieille capitale. L'œuvre, ayant pour but de célébrer le vingtième anniversaire de l’inauguration de la bibliothèque, a été retirée en 2020 afin de procéder au remplacement du parement extérieur du bâtiment[8].

  1. ↑ Ville de Québec, « Bibliothèques de Québec », sur www.bibliothequesdequebec.qc.ca (consulté le )
  2. ↑ a b et c Ville de Québec, « Bibliothèque Gabrielle-Roy », sur www.bibliothequedequebec.qc.ca (consulté le )
  3. ↑ « Années 2010 », sur L'Institut canadien de Québec (consulté le )
  4. ↑ a b c et d « Place Jacques-Cartier », sur www.ville.quebec.qc.ca (consulté le )
  5. ↑ Luc Noppen et Lucie K. Morisset, L'architecture de Saint-Roch : guide de promenade, Publications du Québec, (ISBN 2-551-18179-8), p. 129
  6. ↑ a b c et d David Tremblay, « Une bibliothèque qui évolue! », sur www.ville.quebec.qc.ca, (consulté le )
  7. ↑ a b c d et e Fernand Harvey, Sophie-Laurence Lamontagne et Normand Perron (dir.), Histoire de Québec et de sa région, t. III : 1940-2008, Presses de l'Université Laval, coll. « Les régions du Québec », (ISBN 978-2-89224-352-9), p. 2032, 2033
  8. ↑ a b c d e f g et h Mélanie Roux, Enya Bélanger, Jennifer Coutu et Pauline Uwamahoro, « L'ancienne bibliothèque Gabrielle-Roy : une architecture digne de son époque », sur www.ville.quebec.qc.ca, (consulté le )
  9. ↑ a b c et d Flavie Sauvageau, « Incursion sur le chantier de la bibliothèque Gabrielle-Roy | Radio-Canada.ca », sur Radio-Canada, (consulté le )
  10. ↑ Laurier Lacroix, Micheline Beauchemin, Éditions du Passage, (ISBN 978-2-922892-36-9), p. 143, 144
  11. ↑ Pierre-Alexandre Bolduc, « Les coulisses du déménagement de la bibliothèque Gabrielle-Roy | Radio-Canada.ca », sur Radio-Canada, (consulté le )
  12. ↑ a et b « Fresque de la bibliothèque Gabrielle-Roy (démantelée) - Commission de la capitale nationale du Québec » (consulté le )
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