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République acadienne

Drapeau
Drapeau de l'Acadie
Devise L’union fait la force
Hymne En Avant!
Description de l'image République acadienne (Amérique du nord).jpg.
Administration
Forme de l'État République constitutionnelle
Présidente Chiquita Mére
Langue officielle Français
Langues régionales officielles Mi’kmaq 15%, Malécite-passamaquoddy 6%, Anglais 4%
Capitale Anville
Géographie
Superficie totale 134 057 km2
(classé 97e)
Fuseau horaire UTC -4
Histoire
Indépendance de la France
15 août 1882
Colonie française 1604-1882
Démographie
Gentilé Acadiens et Acadiennes
Population totale (2020) 2 352 462 hab.
(classé 143e)
Densité 18 hab./km2
Économie
Monnaie Piastre

L’Acadie, en forme longue depuis 1884 la République acadienne, est un État souverain continental dont le territoire est situé au large de la côte atlantique de l’Amérique du Nord. Elle a des frontières terrestres avec le Canada et les États-Unis. L’Acadie possède également une frontière maritime avec le territoire français Plaisance.

Fruit d’une histoire politique longue et mouvementée, l’Acadie est une république constitutionnelle unitaire ayant un régime présidentiel. La devise de la République est « L’union fait la force » et son drapeau est constitué des trois couleurs nationales : bleu, blanc, rouge. Son hymne national est En Avant!, chant patriotique de l’abbé    . Elle a pour capitale Anville et pour langue officielle le français. Les autres langues du pays sont officielles, mais seulement dans leurs régions respectives : c'est le cas de l’anglais au sud-ouest de Beausoleil, du malécite-passamaquoddy à l’ouest de Beausoleil et du mi'kmaq dans plusieurs régions. Ses monnaies sont la piastre.

La République acadienne est une œuvre conceptuelle de l’artiste Mario Doucette.

Etymologie[modifier | modifier le code]

Le nom « Acadie » aurait été utilisé pour la première fois sous la forme « Arcadie » en 1524 par l'explorateur italien Giovanni da Verrazano, au service du roi de France François Ier. Il désignait la péninsule de Delmarva, près de Washington, aux États-Unis, dont la végétation abondante rappelait à l'explorateur cette région grecque représentant un lieu idyllique pour les poètes. Au xviie siècle, ce nom a été appliqué à une région correspondant à peu près à l’actuelle République acadienne. La lettre « r » aurait disparu à la suite des relations grandissantes avec les Micmacs, passant donc d'« Arcadie » à « Cadie » puis finalement à l'actuelle « Acadie ». Certains historiens doutent que le choix de Verazanno ait un lien avec l'usage actuel. En effet, le nom Acadie pourrait venir du mi’kmaq -akadie, qui veut dire « terre fertile » et se retrouve dans les toponymes Shunacadie et Shubenacadie, ou moins probablement d'algatig, un mot de la même langue signifiant « lieu de campement » ou encore de quoddy, un mot malécite-passamaquoddy voulant dire « endroit fertile ».

Histoire[modifier | modifier le code]

Le territoire est habité depuis au moins dix mille ans, à l'origine par les Paléoaméricains. Les Micmacs, les Malécites et les Passamaquoddys leur ont succédé durant les millénaires. Les Micmacs habitaient à l'origine l'est et le nord de Beausoleil, Mi’kma’ki et l'île Saint-Jean. Les Malécites occupaient la vallée du fleuve Saint-Jean tandis que les Passamaquoddys résidaient au bord de la rivière Sainte-Croix.

Le territoire de l'Acadie est exploré vers l'an mille par les Vikings. Des pêcheurs basques, bretons et normands visitèrent la région à partir du xiiie siècle. Jacques Cartier mit pied à Miscou et explora le littoral de la baie des Chaleurs, en 1534.

L'habitation de Port-Royal (lieu historique).

Jacques Cartier rencontre les Micmacs dès sa première exploration en 1534. Il faut tout de même attendre 1604 pour que Pierre Dugua de Mons fonde l'Acadie. Accompagné d'environ 80 personnes dont Samuel de Champlain et Jean de Poutrincourt, Dugua de Mons s'établit sur l'île Sainte-Croix, mais 36 personnes meurent du scorbut durant le premier hiver. La colonie est déplacée l'année suivante à Port-Royal au bord de la baie Françoise. Le monopole commercial de De Mons est contesté en 1607 et il ramène tous les colons en France. Aucun ne revient avant 1610. En 1613, Samuel Argall de Virginie s'empare de l'Acadie et chasse la majeure partie de la population. En 1621, le gouvernement anglais change le nom de la colonie en Nouvelle-Écosse et y fait venir les colons écossais de William Alexander en 1629. En 1631, Charles de la Tour est nommé lieutenant général de l'Acadie par la France et construit des forts au cap Sable et à Saint-Jean. L'Acadie est cédée à la France en 1632 par la signature du traité de Saint-Germain-en-Laye, qui met aussi fin à la colonisation écossaise. Le gouverneur Isaac de Razilly déplace alors la capitale à La Hève. Après la mort de Razilly, survenue en 1636, Charles de Menou d'Aulnay de Charnizay ramène la capitale à Port-Royal et déclenche une guerre civile contre La Tour, les deux se disputant la succession.

La France et l'Angleterre s'affrontent plusieurs fois durant les 17 et 18e siècles et l'Acadie fut envahie à plusieurs reprises par les colonies anglaises le long de la côte américaine plus au sud. À partir de 1670, des habitants de Port-Royal fondent de nouveaux villages, dont les principaux sont Beaubassin et Grand-Pré.

Conquête britannique[modifier | modifier le code]

L'Acadie, renommée Nouvelle-Écosse, est cédée au Royaume-Uni en 1713 par le traité d'Utrecht. Ce dernier, assoupli par une lettre de la reine Anne, permet aux Acadiens de quitter la Nouvelle-Écosse sans conditions. Au même moment, la France tente de les attirer à l'île Royale, qui a remplacé Plaisance comme centre de commerce français dans le golfe du Saint-Laurent, ainsi qu'à l'île Saint-Jean, qui doit servir de colonie agricole.

Carte de l'Acadie de 1757.

Les Français construisent la forteresse de Louisbourg sur l'île Royale à partir de 1720, ce qui assoit leur contrôle sur la région, au même moment où une importante immigration de France et de Plaisance grossit la population de l'île. Lors de la guerre de Succession d'Autriche, les Britanniques prennent Louisbourg en 1745.

En 1748, le traité d'Aix-la-Chapelle redonne l'île Saint-Jean et l'île Royale à la France, ce que les Britanniques considèrent comme un affront. Ils décident alors de changer de stratégie et d'en finir avec la présence française, y compris acadienne. Les Acadiens conservent depuis un certain temps une attitude neutre et leur exode se poursuit vers les régions limitrophes de la Nouvelle-France. Les Britanniques tentent encore de leur faire prêter serment d'allégeance. Entre 1751 et 1754, les deux puissances construisent plusieurs forts en préparation de la guerre.

Grand Dérangement[modifier | modifier le code]

Déportation des Acadiens[modifier | modifier le code]

En 1755, le gouverneur de la Nouvelle-Écosse, Charles Lawrence, fait prendre le fort Beauséjour aux mains des Français et commence la Déportation des Acadiens. Les territoires limitrophes de la Nouvelle-Écosse sont annexés et les Acadiens déportés vers la Nouvelle-Angleterre. De nombreux autres réussissent à s'enfuir vers le Canada ou l'île Saint-Jean ou encore se cachent chez les Amérindiens. Plusieurs colonies refusent ces prisonniers, qui sont ensuite déportés vers l'Angleterre ou ramenés en Nouvelle-Écosse. L'île Saint-Jean est presque vidée de sa population en 1758. Plus de la moitié des Acadiens meurent durant cette période.

La France contre-attaque[modifier | modifier le code]

En 1760, la France planifie la reconquête de l'Acadie par deux fronts : Jean-Baptiste Louis Frédéric de La Rochefoucauld de Roye, le duc d'Anville, se voit confier 72 navires et environ 7 000 soldats alors que Ramezay, au Canada, dirige un groupe de 750 soldats.


L'expédition du duc d'Anville atteint Port Royal et capture les quelques navires qui défendaient le port. Par la suite, l’ancienne capitale fut aisément capturée par les forces terrestres de Ramezay. Les deux unités ont poursuivi leurs offensives à Grand-Pré. C’est surtout grâce à l’appui qu’ils ont reçus des Acadiennes insurgées, mené par Marie Comeau dite la Mariecomo, que le major-général britannique John Winslow a rendu ses troupes aux forces françaises avec peu d’acharnement.

« Acadiennes, vous êtes nus, mal nourris; La France vous doit beaucoup, elle ne peut rien vous donner. Votre patience, le courage que vous montrez au milieu de vos maisons brûlées sont admirables; mais il ne vous procure aucune gloire, aucun éclat ne rejaillit sur vous. Allons-y. Allons-y en guerre pour l’amour de nos enfants. En avant! » — la Mariecomo à la bataille de Grand-Pré

La résistance acadienne, avec leur chef Joseph Brossard dit Beausoleil, fut motivée après ces deux victoires et plusieurs centaines vont joindre les rangs des troupes de Ramezay. Ce groupe élabore un plan d’invasion pour reprendre le fort Beauséjour. Ce lieu était en piteux état quand les troupes de Ramezay l’ont assiégé en juin 1761. Moins de deux semaines plus tard, le régiment de Charles Deschamps de Boishébert, officier dans les troupes de la Marine, arriva au combat après avoir résisté aux attaques des Britanniques à Saint-Jean. Plusieurs centaines combattants micmacs et malécites ont aussi participés à l’invasion du fort. Les Français ont utilisé la même offensive lorsque les Britanniques ont pris le fort en 1755. Les bombardements intenses de la flotte française ont causé de nombreux décès. Ce qui amena la capitulation du commandant, le lieutenant-général Robert Monckton.

Pendant ce temps, la flotte du duc d’Anville se rend à Louisbourg. Et peu après, Hubert de Brienne le comte de Conflans, arriva des Antilles avec quatre puissants vaisseaux. Le siège des troupes terrestres d’Anville bombarde la forteresse pendant que la flotte de Conflans élimine la force navale britannique. Avec la perte du soutien naval, le moral des défenseurs s’effondre. Le commandant de la forteresse, le maréchal Jeffery Amherst, cède finalement à ses officiers et à la population qui craignent une dévastation complète en cas d'assaut général. Louisbourg capitule en plein été, le 26 juillet 1761, après moins de deux mois de siège. Cependant, le duc d’Anville a été tué par un tireur britannique lorsqu’il s’apprêtait à prendre possession de la forteresse.

Ces victoires ont rétabli la position de la France en Amérique. Elles ont aussi annoncé la chute progressive des interventions militaires britanniques.

L’Acadie renaît[modifier | modifier le code]

Marquis Charles Deschamps de Boishébert (1753).

Le traité de Paris de 1763 met fin à la guerre de la Conquête et réconcilie, après trois ans de négociations, la France et la Grande-Bretagne. L’Acadie péninsulaire est de nouveau cédée à la France. Le roi Louis XV fut épaté de la conquête en Acadie et nomma le marquis Charles Deschamps de Boishébert comme gouverneur de la colonie. C’est ainsi que 2 000 colons fondent Anville, la nouvelle capitale de l’Acadie, située dans la baie de Chibouctou.

Acadie souveraine[modifier | modifier le code]

Les colonies françaises, situé à l’ouest de l’Acadie, se fédèrent le 24 juin 1880 et forment le Canada, nation indépendante étroitement liée à la France par les accords de coopération.

Une centaine d’Acadiens ont répondu à l’invitation pour participer aux grandes célébrations, dans la ville de Québec, lors des fêtes de l’indépendance en 1880. Enthousiasmés par cette ferveur de souveraineté, ils décident de convoquer une Convention nationale l'année suivante, en 1881, afin de s'occuper des intérêts indépendantistes des Acadiens. Plus de 5 000 délégués assistent à cette convention qui a eu lieu à Memramcook les 20 et 21 juillet. Le quart des délégués votent pour le choix du maintien du statut français alors que les autres votent massivement pour l'indépendance. La France accorde l’indépendance à son ancienne colonie, le 15 août 1882.

Après l'indépendance obtenue, l'élection de l'assemblée constituante, le 8 octobre 1882, donne une majorité de sièges à l’Union acadienne qui peut ainsi diriger l’Acadie sous l'impulsion de son président, Pierre-Amand Landry. Il érige alors les fondements de l'État moderne, fait proclamer la république le 15 août 1884 et fait adopter une Constitution le jour suivant. L’Union acadienne remporte également les élections à l'Assemblée nationale le 8 novembre 1884. Les choix de la fête nationale, le drapeau, l’hymne, les armoiries et la divise ont été établis l’année suivante.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

L’Acadie est une démocratie libérale, dont le gouvernement a la forme d'une république. Les fondements de l'organisation politique et administrative actuelle de l’Acadie ont été fixés en 1884 par la Constitution. Selon l'article premier de la Constitution, « l’Acadie est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale ».

Carte administrative des régions acadiennes.

Les régions de la République acadienne sont des entités administratives dont le territoire couvre totalement le territoire acadien. L’Acadie compte quatre régions : Beausoleil, l'île Saint-Jean, l'île Royale et le Mi’kma’ki.

Les régions sont des États fédérés possédant, dans leurs champs de compétences législatives, des pouvoirs souverains, indépendamment du gouvernement fédéral.

Régions Superficie (km2) Capitales Population (2020)
Beausoleil 72 908 Sainte-Anne 881 476 hab.
Île Royale 10 311 Louisbourg 182 010 hab.
Isle Saint-Jean 5 865 Port-LaJoye 209 625 hab.
Mi'kma'ki 44 973 Port-Royal 1 079 351 hab.

La République acadienne possède également plusieurs territoires autochtones dont la gouvernance ressemble à celle des régions. Chacun de leurs territoires est constitué d’une femme ou homme chef et d’un conseil. Le siège du grand conseil est généralement situé à l'île Royale.

Réformes[modifier | modifier le code]

Le 25e président de la République acadienne, Louis J. Robichaud, met sur pied des réformes importantes et de modernisation de l'État acadienne dans les années 1960.

Au moment où Louis J. Robichaud prend ses fonctions, la société acadienne est une société à deux vitesses, avec des régions anglophones comptant parmi les plus pauvres de la nation et une minorité anglophone ayant peu d'institutions et n'obtenant que très difficilement des services en anglais. Il a contribué à la mise sur pied d’un réseau scolaire anglophone dans le sud-ouest de Beausoleil et la fondation de Anville College, située en périphérie de la capitale, en étant le point d'orgue.

Il met alors sur pied le programme Chances égales pour tous, un programme de redistribution de la richesse qui instaurait des normes communes à tous les citoyens.

Son gouvernement a modifié la Loi sur les langues officielles qui assure la minorité anglophone les services dans leur langue dans le sud-ouest de Beausoleil. Ce projet de loi est semblable à celui accordé aux langues malécite-passamaquoddy et mi'kmaq dans plusieurs régions.