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La Révolution tranquille est une période importante et marquante dans l’histoire du Québec. Cette révolution à débuter au début des années 60 au Québec. Marquée par plusieurs mouvements sociaux et réformes, la Révolution tranquille a également été une période glorieuse pour le féminisme au Québec. Autant socialement que politiquement, les féministes de cette époque ont marqué le Québec avec leurs changements.
Fédérations et associations féministes importantes[modifier | modifier le code]
Pendant la Révolution tranquille, plusieurs associations féministes ont vu le jour dans le but de défendre les droits et les libertés des femmes.
La voix des femmes[modifier | modifier le code]
La voix des femmes est une association menée par Thérèse Casgrain. C’est en 1961 que celle-ci crée une section québécoise de cette association déjà existante. En effet, La voix des femmes était déjà existante ailleurs au Canada, c’est cependant madame Casgrain qui a ouvert le volet québécois de cette association. Il s’agit d’une association pacifiste créée principalement pour contrer l’utilisation des armes nucléaires et pour promouvoir la paix dans le monde. Plus de 500 femmes se sont jointes au volet québécois de cette organisation[1].
Colloque La femme du Québec -Hier à aujourd’hui[modifier | modifier le code]
C'est pour souligner le 25e anniversaire du droit de vote des femmes au Québec, que Thérèse Casgrain organise en 1965, le colloque nommé La femme du Québec- Hier et aujourd’hui. Ce colloque regroupe plusieurs organisations féministes du Québec dans le but de discuter de la situation des femmes québécoises dans les différentes sphères de la société, ainsi que les enjeux auxquels les femmes font face. C’est d’ailleurs pendant cet événement que le vote pour la création de la Fédération des Femmes du Québec eut lieu[2].
La Fédération des femmes du Québec[modifier | modifier le code]
Cette fédération fut fondée en 1966 par Thérèse Casgrain afin de réunir les associations et les femmes féministes du Québec. La FFQ revendiquait l’égalité des femmes par rapport aux hommes, désirait l’obtention et la protection des droits des femmes au Québec. Il s’agit d’une fédération laïque et non partisane[3].
Association féminine d’éducation et d’action sociale[modifier | modifier le code]
Fondée en 1966, quelques mois après la création de la FFQ, l’AFEAS voit le jour. Ayant comme but principal l’obtention de l’égalité entre les hommes ainsi que les femmes, cette association mène également un combat pour faire reconnaitre le travail des femmes, comme le travail domestique, puisque celui-ci n’était pas reconnu comme étant un travail[4].
Front de libération des femmes du Québec[modifier | modifier le code]
En 1969, un nouveau groupe féministe voit le jour au Québec, il s’agit du Front de libération des femmes du Québec. Ce groupe de féministes, considérées comme marxistes, nationalistes et radicales, milite principalement contre l’oppression faite aux femmes dues au patriarcat[5].
Les médias féministes au Québec[modifier | modifier le code]
Les médias féministes prennent leurs envols pendant la Révolution tranquille. Il s’agissait d’un moyen direct d’entrer en communication avec les femmes et de faire valoir leurs opinions. Ces médias étaient principalement destinés aux femmes, dans le but de défendre leurs intérêts sociaux et politiques et de les accompagner dans la vie quotidienne, plusieurs médias féministes ont gagné en popularité pendant cette période.
Magazine Châtelaine[modifier | modifier le code]
Le magazine Châtelaine fait partie des divertissements féministes créés pendant la Révolution tranquille. Châtelaine est un magazine qui, initialement, était publié seulement en Anglais dans le Canada. C’est cependant en 1960, sous la direction de Fernande Saint-Martin, que le magazine va être publié en français au Québec[6]. Ce magazine avait comme ultime but de briser l’isolement des femmes au foyer, en leur offrant une diversité d’articles de tout genre[7]. De plus, ce magazine offrait aux femmes des réponses variées aux questionnements que celles-ci pouvaient avoir[8]. C’est en abordant autant la politique que la mode que ce magazine a rapidement fait sa place dans l’univers féministe francophone. C’est en dénonçant les conditions de vie des femmes québécoises ainsi que les injustices sociales vécues, en apportant une variété de connaissances et de réponses aux femmes que le magazine Châtelaine est rapidement devenu un des plus grands magazines écrits et publiés en français.[9]
Émission Femmes d'aujourd'hui[modifier | modifier le code]
Femmes d’aujourd’hui est une émission diffusée sur Radio-Canada de 1965 à 1982. Dans sa première année de diffusion, l’émission s’adresse aux femmes au foyer et traite de tâches domestiques telles que la couture ou la décoration intérieure. Cependant, dès 1966, Femmes d’aujourd’hui prend une tout autre tournure. Dorénavant animé par Aline Desjardins et produite par Michelle Lasnier, le magazine télévisuel aborde maintenant des questions ainsi que des enjeux féministes concernant les femmes du Québec, autant sur le plan politique, culturel, économique que social[10].
Les changements légaux et politiques[modifier | modifier le code]
Les combats féministes de la Révolution tranquille ont mené à des victoires. Plusieurs changements ont été apportés en vue d’améliorer les conditions de vie des femmes et d’augmenter l’égalité entre les sexes, voici quelques exemples de changements que les combats féministes ont apportés.
L'égalité juridique[modifier | modifier le code]
En 1964, les femmes sont autorisées à ouvrir un compte bancaire, signer des contrats, et même demander un prêt. Elles sont finalement complètement indépendantes, juridiquement, de leurs maris, ce qui est une grosse réforme puisqu’auparavant, celles-ci devaient obtenir la signature de leurs époux avant toute opération de ce type.[11]
Les allocations familiales[modifier | modifier le code]
En 1967, le gouvernement du Québec a adopté une nouvelle allocation familiale. Avant, seulement le gouvernement du Canada offrait une allocation de ce type aux mères de foyer, cependant en 1967, une nouvelle allocation s’ajoute[12]. Les mères de famille se voyaient maintenant recevoir une seconde allocation familiale, basée majoritairement sur l’âge des enfants ainsi que le nombre d’enfants par famille (Gouvernement du Québec). Cette seconde allocation fut très importante quant à l’amélioration des conditions de vies des mères monoparentales du Québec[13].
L'aide sociale[modifier | modifier le code]
Une autre réforme politique féministe a vu le jour pendant la Révolution tranquille, particulièrement en 1969. Auparavant, les mères monoparentales devaient être soumises à une enquête qui s’avérait humiliante pour la majorité d’entre elles lorsqu’elles désiraient obtenir de l’aide sociale. C’est en 1969 que cette enquête obligatoire fut supprimée. La loi sur l’aide sociale a rendu cette aide beaucoup plus accessible à des centaines de femmes[14].
La société d'acquêt[modifier | modifier le code]
C’est également en 1969 que le Code civil du Québec fut modifié en faveur de l’égalité entre les hommes et les femmes lors d’une séparation ou d’un divorce. Effectivement, la société d’acquêts est mise en place[15]. Maintenant, les biens acquis entre une femme et un homme pendant le mariage doivent être divisés de façon égale entre les deux pairs lors d’une séparation (Gouvernement du Québec).
Bibliographie[modifier | modifier le code]
Ouvrages et articles disponibles sur Internet[modifier | modifier le code]
« Mouvements de femmes au Canada : 1960 à 1985 ». L’Encyclopédie Canadienne. 2016. https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/womens-movements-in-canada-196085, consulté le 01 novembre 2023
DUROCHER, René. « Révolution tranquille ». L’Encyclopédie Canadienne. 2013.https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/revolution-tranquille, consulté le 01 novembre 2023
TRUDEL, Flavie. « Fédération des femmes du Québec ». L’Encyclopédie Canadienne. 2017. https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/federation-des-femmes-du-quebec, consulté le 30 octobre 2023
LAVALLÉE, Josianne. « Femmes et Révolution tranquille ». L’Encyclopédie Canadienne. 2018. https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/femmes-et-revolution-tranquille, consulté le 01 novembre 2023
PEDERSON, Anne-Marie. et al. « Commission royale d'enquête sur la situation de la femme au Canada ». L’Encyclopédie Canadienne. 2016. https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/commission-royale-denquete-sur-la-situation-de-la-femme-au-canada, consulté le 30 octobre 2023
« Reflets de Femme d'aujourd'hui ». Radio-Canada archives. 2019. https://ici.radio-canada.ca/recit-numerique/141/emission-femme-aujourdhui-histoire-aline-desjardins-archives, consulté le 04 novembre 2023
« Depuis 1960, Châtelaine est présent dans l’univers des magazines féminins ». Radio-Canada archives. 2020. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1737959/chatelaine-medias-feminisme-quebec-archives, consulté le 30 octobre 2023
LAMBERT, Maude-Emmanuelle, ANDREW Mcintosh. « Thérèse Casgrain ». L’Encyclopédie Canadienne. 2022. https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/therese-casgrain, consulté le 4 novembre 2023
PARROTT, Zach. « Loi sur les Indiens ». L’Encyclopédie Canadienne. 2022. https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/loi-sur-les-indiens. Consulté le 04 novembre 2023
Encyclopédie[modifier | modifier le code]
« Jean Lesage». Encyclopédie Wikipedia. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Lesage
« Fédération des femmes du Québec ». Encyclopédie Wikipedia. https://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%A9d%C3%A9ration_des_femmes_du_Qu%C3%A9bec
« Association féministe d'éducation et d'action sociale ». Encyclopédie Wikipedia. https://fr.wikipedia.org/wiki/Association_f%C3%A9ministe_d%27%C3%A9ducation_et_d%27action_sociale
« Front de libération des femmes du Québec ». Encyclopédie Wikipedia. https://fr.wikipedia.org/wiki/Front_de_lib%C3%A9ration_des_femmes_du_Qu%C3%A9bec
« Aline Desjardins ». Encyclopédie Wikipedia. https://fr.wikipedia.org/wiki/Aline_Desjardins
Article dans une revue[modifier | modifier le code]
LAPLANCHE, Laurie. « Les émissions féminines et leurs publics à la télévision de Radio-Canada (1952-1982) ». Cap-aux-diamants. 125 (2016), p. 17-19
Documents gouvernementaux[modifier | modifier le code]
Régie des rentes du Québec. « Les prestations familiales Statistiques 1999 ». Gouvernement du Québec. 2000. https://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs34662#:~:text=En%20avril%201967%2C%20le%20Qu%C3%A9bec,ans%20qui%20fr%C3%A9quente%20l'%C3%A9cole, consulté le 04 novembre 2023
« Société d'acquêts ». Gouvernement du Québec. https://www.quebec.ca/famille-et-soutien-aux-personnes/mariage-union/effets/regimes-matrimoniaux-regimes-union-civile/societe-dacquets#:~:text=La%20soci%C3%A9t%C3%A9%20d'acqu%C3%AAts%20est,besoins%20courants%20de%20sa%20famille, consulté le 30 octobre 2023
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