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Musée d’Etat de Zürich

Le Musée d’Etat de Zürich (jusqu’en 2010 : Musée National Suisse) est le musée historique le plus visité de Suisse. Il a été ouvert le 25 juin 1898. Depuis janvier 2011, il fait partie du Musée national suisse. (SNM). Cette institution comprend trois musées culturels et historiques et un centre de collections. Il fait l’objet du Département fédéral de l’intérieur.


Le Landesmuseum a été ouvert en 1898 dans un bâtiment nouvellement construit en tant que château par Gustav Gull au nord-ouest du hall principal de la gare qui est aujourd’hui le Platzpitzpark à Zürich.

L’architecte a laissé une trace dans le bâtiment en laissant ses initiales G. La pierre de Tuf utilisée pour la construction vient de Libingen.


Dans le système fédéraliste suisse, créer un Musée national n’a rien d’une évidence. En 1799 déjà, l’idée d’une Centralsammlung der Kunstsachen avait germé mais au final, elle s’était heurtée à la résistance des cantons qui gardaient farouchement leurs propres collections historiques et ne voulaient rien céder de leurs prérogatives en matière d’histoire.  


Rénovation et agrandissement[modifier | modifier le code]

Dès l'ouverture du musée, il apparait que les collections qui s'étoffent à un rythme rapide vont nécessiter un agrandissement du musée nouvellement construit.

Un avant-projet est proposé en 1906. Gustav Gull décide donc en 1912 de présenter un plan prévoyant l’aménagement à l’ouest d’une annexe en direction de la Sihl et l’édification, à l’est du bâtiment, d’une nouvelle aile le long de la Museumsstrasse. Or le fait que la planification soit confiée à Gull n’est pas du goût de la commission du Musée national, notamment de l’ancien directeur Heinrich Angst, qui s’insurge avec véhémence contre ce choix. La mésentente des deux hommes et l'insécurité liée au financement du projet retardent plusieurs fois le projet. Le Parlement estimera en 1924 que celui-ci n'est pas une priorité...

En 1932, l’école des arts appliqués de Zurich et le Musée des arts décoratifs (le Musée du design actuel), déménagent dans un nouveau bâtiment situé sur l’Ausstellungsstrasse. La voie est ainsi libre pour « l’annexion » par le musée de l’aile abandonnée. Mais le plan d'agrandissement est de nouveau rejeté par la Confédération, à l'exception de la rénovation de l'aile pour répondre au besoin du musée. L'inauguration de cette aile a lieu le 23 mai 1935.

Malgré cette extension, la place manque toujours au sein du musée. Juste avant la Deuxième guerre mondiale, l’imminence du conflit fait naître le besoin de construire également un abri de protection. Gustav Gull s'y oppose, de crainte que les nouveaux concepts n'abiment l'aspect extérieur de l'ancien musée. La direction du musée exigera que le nouveau projet s'adapte aux besoins du musée, et non l'inverse. L’architecte de la ville, Hartmann Herter, un ancien élève de Gull, dessine alors en 1941 de nouveaux plans d’agrandissement du Musée national qui prévoient la construction d’une annexe du côté de la Sihl. Sa mort l'empêchera de mener son projet à terme.

Lorsqu’il prend ses fonctions en 1943, Albert Heinrich Steiner, successeur d’Herter au poste d’architecte de la ville, abandonne les « vieux » plans de ses prédécesseurs. Au lieu de cela, il présente de nouvelles idées, qui traduisent une conception radicalement plus moderne de l’architecture, avec des constructions indépendantes les unes des autres et très différentes de celles de l’ancien musée. Ses plans ne nécessitant pas de toucher à l'ancien bâtiments, les dirigeants du musée les approuvent. Des espaces d’exposition, une salle de conférence, des monte-charges et une collection d’études sont prévus dans la nouvelle extension. Cependant, ses projets ne sont pas jugés prioritaires à la sortie du conflit. Les années suivantes, le Musée national choisit de se décentraliser. On crée des sites extérieurs et on utilise les locaux d’autres institutions pour présenter des expositions : la maison de la corporation zur Meisen en 1956, le Wohnmuseum de la Bärengasse en 1976, le Musée suisse des douanes de Cantine di Gandria en 1978, le Forum de l’histoire suisse Schwytz, créé en 1995, et, depuis 1998, le Château de Prangins.


En 2000, la mise au concours du projet d’assainissement et d’extension du musée débute et est ouverte aux architectes étrangers. Contrairement aux solutions précédentes, une extension en direction du parc du Platzspitz est envisagée. Les architectes bâlois Christ & Gantenbein remportent le concours, notamment grâce à une idée d'allier l'ancien et le moderne, tout en respectant le parc, et en faisant la liaison entre les deux ailes. Le nouveau bâtiment reprend la façade en tuf de l’ancien et les planchers en béton poli offrent une réinterprétation contemporaine du sol de la terrasse de l’édifice initial. Le projet d’extension est remanié plusieurs fois au cours de la planification et de la mise en œuvre des travaux qui durent une bonne vingtaine d’années.

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À partir de 2007, la collection déménage dans le Centre des collections Affoltern am Albis, qui vient d’être bâti. En revanche, il n’est plus question d’agrandir concrètement le siège principal de Zurich et cela restera ainsi pendant longtemps.

Les travaux commencent en 2012. Le 1er août 2016, l’aile assainie de l’ancienne école d’arts appliqués et le nouveau bâtiment doté de 2200 m² de surfaces d’exposition modernes ouvrent leurs portes.


Histoire des collections.[modifier | modifier le code]

1902

la mise en place de la collection de costumes aux étages supérieures de l'aile ouest est terminée. En raison de l'augmentation importante de la collection, la salle auparavant destinée à la présentation commune de vêtements et d'uniformes, est désormais exclusivement équipée d'uniformes.


1903

Le département des costumes de l'aile ouest peut être ouvert le lundi de Pâques. manque une phrase.

1904

En 1904, les sculptures atteignent une position libre entre les arcades du cloître supérieur et dans les couloirs de l'aile ouest. Dans le département préhistorique, les premières tentatives sont faites avec des étiquettes des objets. Le ré-alignement dans le département archéologique se poursuit en 1905. En raison des réactions positives du public au lettrage partiellement commencé, tous les objets doivent être étiquetés au fil du temps.

1910

les armes et armures qui ont été initialement mises en place selon des critères principalement décoratifs sont réorganisées. Selon les résultats de la recherche actuelle, des efforts sont faits pour rassembler les séries typologiques dans un ordre chronologiquement correct.


1913

L'éclairage au pétrole encore présent à certains endroits du musée est complètement remplacé par un éclairage électrique.

1922

En coulisses, les conservateurs commencent à organiser les dépôts selon des critères thématiques, typologiques et chronologiques.

1939

L'exposition permanente continue de pénétrer dans les pièces attenantes du sous-sol. La salle de la collection Bell est en cours de refonte. La collection en constante augmentation, mais aussi la baisse du nombre de visiteurs, motivent la direction du musée à mettre en place un espace d'expositions temporaires pour la première fois dans l'histoire du musée. L'ancienne crypte est sacrifié pour cela. Après le déclenchement de la seconde Guerre Mondiale, les précieux objets de la collection ont été évacués vers un lieu qui est resté secret jusqu'à ce jour.

1945

Quelques mois avant la fin de la guerre, la direction du Musée d'Etat a obéi à un appel du gouvernement de l'Etat à mettre la ferraille à la disposition de l'économie de guerre pour faire face à la pénurie de matières premières. La grille de fer qui protège le musée d'Etat depuis sa création, est fondue. En juillet, les objets du musée qui étaient évacués dans un bunker sont de retour.


1954 Une nouvelle approche muséologique se développe dans le département archéologie. Les objets archéologiques dont souvent il ne reste que des fragments sont présentés recomposés. Ce qui permet de reconnaître tout de suite la fonction de base des outils et objets. En rassemblant les objets d'un point de vue didactique, on résume des procédés de travail complexe et de production historique en quelques vitrines.

Histoire de la collection archéologique (mis après section archéologique pour plus de cohérence).[modifier | modifier le code]

Les collections du Musée national suisse reflètent le patrimoine des régions de la Suisse actuelle dans les domaines des arts décoratifs et de l’histoire culturelle.

Alors qu'il se promenait un beau soir de printemps 1832 aux portes de la ville de Zurich, dans le bois du Burghölzli, Ferdinand Keller assiste à la mise au jour accidentelle, par des ouvriers, de sépultures dotées de mobiliers funéraires insolites. Le jeune Keller ne tarde pas à identifier la haute antiquité de ces vestiges, et à reconnaître par conséquent leur intérêt spécifique. À la tête d'un comité de six membres, il fonde ce qui constitue alors en Suisse la première société savante exclusivement dédiée aux antiquités.

Si les études antiquaires étaient encore balbutiantes dans la Suisse du début du 19e siècle, elles connaissaient déjà une longue histoire dans les principaux centres culturels de l'Europe. Cette redécouverte ne s'était pas limitée aux textes écrits et aux sources littéraires : elle avait entraîné une attention tout à fait inédite pour les vestiges matériels, artistiques et archéologiques, de ce passé prestigieux, grec et romain. Bien affirmée dès le 17e siècle, cette valorisation des antiquités régionales était liée à la possession ou la maîtrise des richesses archéologiques et des emblèmes du passé régional, valorisait l'autorité des aristocrates et des clercs sur un héritage qui leur conférait leur légitimité.

Le défense des antiquités répondait à des affirmations identitaires et politiques. À cet égard, il n'est guère surprenant que les premiers desseins d'un inventaire et d'une conservation raisonnée des antiquités de la Suisse se soient manifestés sous l'éphémère République helvétique. Ministre national de la culture et des sciences, Philipp Albert Stapfer avait élaboré le projet d'une Université, d'une Bibliothèque et d'un Musée nationaux, ainsi que d'un Bureau national de la culture chargé d'inventorier non seulement les collections artistiques et scientifiques, mais également les sites archéologiques et les monuments d'art et d'histoire de la Suisse. L'échec du régime de l'Helvétique condamnera les ambitieux projets de Stapfer.

La Gesellschaft für vaterländische Alterthümer fondée à Zurich en 1832 témoigne d'une volonté de dévotion au patrimoine de l'ensemble de la Confédération. Tout au long du 19e siècle, la société a clairement circonscrit son programme dans les limites géographiques de la Confédération suisse.

L'interprétation du site d'Obermeilen par Keller en 1854 va être considéré comme l'invention de la “civilisation lacustre” par le Président de la Société des Antiquaires. Jusqu'à son décès et pour la postérité, Keller sera dorénavant considéré avant tout comme le découvreur des stations lacustres, comme le “père de l'archéologie suisse”; et la Société des antiquaires, comme l'instrument du Président et l'éditrice des fameux Pfahlbauberichte.

La fièvre lacustre

Pour les Suisses, ce passé de "Lacustres" venait appuyer le discours national, en les identifiant comme les ancêtres directs des suisses modernes. La découverte des stations lacustres va permettre de ressusciter une civilisation, par l’excellent état de conservation des vestiges.

Le mobilier mis à jour sur les stations lacustres constituait pour la préhistoire un bénéfice considérable. Elles permettaient d'illustrer les techniques de chasse, de pêche, de l'agriculture et de l'artisanat. À travers les changements de formes et de décors, l'archéologue pouvait ainsi reconstituer l'évolution des goûts et le progrès des techniques artisanales. Contrairement aux sites terrestres, où l’on ne reconnaissait parfois la trace du métal préhistorique que par la forme de métal rouillée, les métaux paraissent sortir de l’atelier. Les sites palafittes livraient surtout de grandes quantités de vestiges en matières périssables. On mettait à jour des peignes, des épingles, des pendentifs en corne, des ustensiles en bois, des paniers de vannerie. L’alimentation préhistorique elle-même était représentée : des fruits, des graines, voire des restes de pain s’offraient aux yeux ébahis des antiquaires.

Miraculeusement préservés, ces sites lacustres témoignaient de la vie quotidienne. La réalité des découvertes permettait d’appuyer les hypothèses des archéologues. L’étude des objets pouvait bien permettre de reconstituer le passé, même si celui-ci n’avait laissé aucune trace, ni dans l’histoire, ni dans la mémoire collective.

Un survol rapide de l'abondante correspondance conservée dans les archives de l'AGZ confirme le rôle central conféré par les contemporains à la société et à son président, en matière de recherches et de trouvailles archéologiques. Jour après jour, savants et amateurs de la Suisse entière signalent des découvertes nouvelles effectuées dans le pays, qu'ils soumettent à l'expertise de leurs collègues zurichois. Par son seul prestige (et par celui de son président), l'AGZ se voit en somme chargée de la centralisation et de l'inventaire des informations archéologiques relatives à la Confédération dans son ensemble. Et comme on le verra, les recherches lacustres auront à leur tour un effet décisif sur l'affirmation de la science préhistorique, en Suisse puis à l'étranger.

Mais au-delà des résultats ponctuels de tels travaux, la collaboration des naturalistes devait surtout transfigurer la nature des recherches elles-mêmes. Les stations lacustres ont permis de démontrer de façon nette et précise la division des âges. Des premiers villages lacustres au célèbre site de la Tène, on pouvait enfin démontrer la succession des trois époque, l'Âge de la Pierre (Néolithique), l'âge du Bronze puis l'âge du Fer. La conservation exceptionnelle de ces vestiges organiques attira une quantité de spécialistes de sciences naturelles et des sciences physiques, et permis l'introduction de nouvelles méthodes de recherches.

Si l'on peine aujourd'hui à se représenter la place alors centrale de l'archéologie palafittique dans la préhistoire européenne, c'est parce, jusqu'à l’extrême-fin du 19e siècle, ce domaine de recherche a marqué le pas, face au développement rapide des études sur le Paléolithique et la Protohistoire récente.

A l'échelle de la préhistoire universelle, les premières recherches lacustres peuvent effectivement être considérées comme un événement fondateur. En inaugurant cette coopération originale entre antiquaires et naturalistes, les savants suisses ont donné en quelque sorte l'impulsion qui autorisera la naissance de la future discipline préhistorique.

Dans ces circonstances, ce n'est évidemment pas un hasard, si c'est en Suisse, à Neuchâtel, que s'est tenue la première session du Congrès international de préhistoire.

De ce point de vue, il importe de souligner le mérite de l'AGZ et de son président. A posteriori, la richesse des vestiges organiques livrés par les stations lacustres nous paraît avoir commandé l'expertise des sciences naturelles. Mais on ne saurait oublier qu'à l'époque, une telle collaboration était très difficile à mettre sur pied. Généralement isolés, relégués dans une certaine marginalité académique, les antiquaires ne cultivaient d'ordinaire pas de contacts avec les institutions scientifiques en place. De fait, cette coopération a véritablement reposé sur l'initiative d'un homme : Ferdinand Keller. Lorsque la fièvre lacustre battait son plein, les antiquités recueillies sur les sites palafittiques faisaient l'objet d'un commerce intensif. Attachés à étoffer et à compléter leur collection, des centaines de collectionneurs se défaisaient de certaines pièces qualifiées de “doublets” pour acheter à des confrères ou aux “pêcheurs lacustres” les objets qui manquaient encore à leur inventaire personnel. Aux yeux des acteurs de l'archéologie de cette époque, ce commerce ne posait en vérité aucun problème déontologique. Au contraire, il était même jugé garant du dynamisme de la recherche. Lorsqu'à la fin des années 1850, Frédéric Troyon, le conservateur du Musée des antiquités de Lausanne, avait temporairement fait interdire les pêches lacustres pour réserver à son musée les trouvailles effectuées sur les rives vaudoises du lac de Neuchâtel, il s'était ainsi heurté à une véritable levée de boucliers. Le passé lacustre étant devenu une véritable mode, le nombre des collectionneurs était en effet toujours plus important ; et parmi eux, seule une minorité pouvait être créditée d'un intérêt scientifique réel pour ces précieux vestiges.

Avec la première Correction des Eaux du Jura, ce malaise fera place à une véritable exaspération. Car en abaissant artificiellement le niveau des trois lacs de Bienne, de Neuchâtel et de Morat de plus de 2,5 m, cette gigantesque entreprise de génie civil avait mis à découvert des dizaines de sites lacustres. Enfouis auparavant sous plusieurs pieds d'eau, les vestiges archéologiques gisaient désormais à découvert, à la portée de chaque promeneur. Ainsi, alors que les difficiles pêches lacustres n'avaient été accessibles qu'aux amateurs les plus motivés (ou les plus fortunés), il était maintenant possible à n'importe qui de constituer une collection lacustre. Or, plusieurs scandales de falsifications d'objets archéologiques avaient encore accentué cette exaspération. Aux yeux des savants, le marché des antiquités prenait donc un caractère de vénalité toujours plus prononcé. Et leur défiance à l'égard de la "démocratisation" de ce commerce était d'autant plus grande que les savants avaient la conviction que les sites palafittiques étaient en voie d'épuisement.

Dans les années 1870, en raison du prestige international acquis par l'archéologie lacustre, les collections suisses étaient toujours plus souvent exportées à l'étranger. Le commerce des antiquités lacustres sera réglementée par les autorités pour réguler le marché et endiguer le pillage des sites. Dans ce contexte, la plupart des cantons riverains édictent une réglementation de la prospection et de la fouille lacustres. La fouille est soumise à une autorisation des autorités, qui tiennent compte des qualités personnelles des requérants; ceux-ci doivent remettre une part de leur trouvailles aux institutions publiques, et s'engager à ne pas vendre le solde des objets recueillis à l'étranger. Selon les circonstances, certains sites sont même réservés à des fouilles officielles, généralement conduites par les conservateurs plus ou moins bénévoles de musées locaux ou cantonaux.

En vérité, les mesures étatiques visaient simplement à prévenir l'exportation des vestiges et à garantir leur authenticité, afin d'éviter que d’éventuelles fraudes ne ternissent la réputation de l’archéologie lacustre dans son ensemble. Il s'agissait en effet de l'héritage des ancêtres de la patrie suisse, et parce que ces objets étaient riches d'informations sur l'histoire nationale.

Au début du 19e siècle, aux temps pionniers de l'archéologie en Suisse, la Bewahrung der Altertümer était encore une affaire individuelle. À l'exemple de Keller et des membres fondateurs de l'AGZ, certains individus éclairés avaient néanmoins compris, dès les années 1830, que la mise en commun des bonnes volontés et des compétences d'expertise pouvait assurer une meilleure efficacité. En moins d'un demi-siècle, et en portant notamment l'accent sur le caractère identitaire et national des vestiges lacustres, la communauté archéologique avait donc réussi à faire admettre la responsabilité directe de l'Etat dans la protection du patrimoine. C’est ainsi que dès les années 1870, les autorités publiques avaient jugé qu'il leur incombait de réglementer la fouille et la collecte des antiquités lacustres. Ce changement d'attitude encouragera l'activisme des amis de l'archéologie.

Après de long débats, la Confédération suisse acquiert en 1884 la collection lacustre du Dr Victor Gross. Il s'agissait d'une des plus importantes interventions majeures de la Confédération dans le domaine culturel. Le canton avait voulu éviter que, comme la collection du Dr Gustave Clément (achetée par le Musée Peabody de Cambrigde), les collections ne partent pour l'étranger. Cette collection, en premier lieu exposée au Palais fédéral, sera le fondement de la collection du musée national.

Au tournant du siècle, plusieurs cantons se dotent de lois pour la conservation des monuments et des sites historiques et archéologiques. L'Assemblée fédérale adopte le nouveau Code civil suisse en 1912, réglant ainsi la question du patrimoine archéologique, dont la responsabilité est laissée aux Etats cantonaux. Cette archéologie repose sur le jugement de spécialistes, qui fait l'objet de formations reconnues : la préhistoire et les antiquités nationales font leur apparition aux programmes des universités.

Le début du 20e siècle est donc le siècle de l'émergence d'une nouvelle génération de chercheurs, qui consolident également les fondements de l'archéologie en fondant en 1907, la Société suisse de Préhistoire et d'archéologie. Ces nouveaux chercheurs témoignent de la productivité des études archéologiques. Ils étudient ainsi le Moyen-Age, l'époque romaine, l'âge du Fer et le Paléolithique, auparavant délaissés.

De manière très tangible, l'AGZ a assumé la direction scientifique d'une part considérable des travaux engagés en Suisse dans le domaine. Pourtant, plus encore que la somme des compétences mises à la disposition de leurs collègues, on peut dire que l'AGZ a réellement mis en place toutes les bases de la future discipline archéologique suisse.

C'est l'AGZ qui a su fédérer les intérêts des amateurs d'antiquités, jusqu'alors totalement dispersés. C'est elle qui leur a accordé une visibilité sociale, et qui a autorisé la constitution d'une véritable communauté savante centrée sur les problématiques historiques, archéologiques et antiquaires. C'est elle qui, à travers ses membres et l'exemple donné dans les autres cantons, a su promouvoir la cause du patrimoine. Du point de vue de l'organisation de la recherche, la date de cette assise légale coïncide du reste avec la fondation de la Schweizerische Gesellschaft für Urgeschichte (SGU), la même année 1907. Or, cette initiative peut être considérée, à double titre, comme l'aboutissement des efforts consentis par l'AGZ pour l'archéologie nationale.

Le rôle joué par l'AGZ dans la création du Landesmuseum et dans les débats antérieurs à cette fondation témoigne d'un passage de témoin en définitive assez similaire. De fait, l'AGZ a exercé une influence déterminante dans le choix de la ville de Zurich pour siège du musée national. Et sur un plan plus concret, on sait que dans ce choix difficile, l'Assemblée fédérale suisse s'est aussi montrée très sensible à l'engagement de l'AGZ de remettre ses collections au nouveau musée national. D'une richesse remarquable, ces collections étaient rehaussées encore d'un prestige scientifique inégalable en Suisse.

Exposition[modifier | modifier le code]

Expositions permanentes

Le musée abrite la plus grande collection culturelle et historique de Suisse. Le MNS organise cinq à six expositions temporaires, en plus de ses expositions permanentes. L’exposition permanente comprend des expositions sur la culture et l’histoire de l’habitat suisse et se composait de quatre parties jusqu’à l’ouverture de l’extension :

.Histoire Suisse : la grande exposition historique met en lumière l’histoire du pays du Moyen Age à nos jours à l’aide de quatre thèmes principaux (la migration, la colonisation, la religion, la politique et l’économie). Pour cette exposition, le (Temple de la renommée) Ruhmeshalle du Musée national, situé au centre, a été entièrement redessiné.

.Collections de la galerie : les quelques 2000 objets de la collection d’art du musée illustrent le développement de l’artisanat suisse. Le Landesmuseum abrite les plus grandes collections de costumes Suisse et comprend des vêtements pour femmes, hommes et enfants du 18ème au 21èmesiècle ainsi que des broderies de lin.

.Meubles et chambres suisse : le clou de l’exposition de la culture de l’habitat est composé de pièces historiques du musée National. Dans les chambres sont exposés du mobilier suisse du 20ème siècle.

.Tour d’armes : les possessions de l’ancien Zeughaus (arsenal) à Zurich forment la base de l’importante collection internationale du Waffenturm ( Tour d’armes). Elle s’étend du moyen âge pour les armes et du 19ème et 20ème siècles pour les uniformes de l’armée suisse.

Alors que les salles historiques et la Waffenturm (tour d’armes) forment d’anciennes zones d’exposition. L’History Switzerland et la Galerie Sammlungen (galerie des collections) ont été inaugurées en 2009 après la rénovation de l’aile de la gare. Depuis 2016, une autre exposition permanente a été logée dans le bâtiment d’extension :

.Archéologie Suisse : l’exposition sur la collection archéologique, qui était auparavant temporairement exposée dans diverses salles de l’ancien bâtiment, a été redessinée. Environ 1400 expositions du patrimoine archéologique de la Suisse mènent chronologiquement du paléolithique moyen (il y a 100 000 ans) au début du Moyen Age (environ 800). Quelque 1400 pièces guident ainsi les visiteurs à travers les étapes clés de l’histoire de l’humanité. Elles retracent aussi l’évolution de l’élevage et de l’agriculture sur le territoire de l’actuelle Suisse. Images millénaires, chefs-d’oeuvre de l’orfèvrerie antique, outils et armes en pierre, bois et os mais aussi des objets tirés du quotidien des populations du passé sont ainsi exposés dans le nouveau bâtiment du Musée national de Zurich et mis en valeur par une scénographie des plus impressionnantes.

Enfin, des projections animées, des bornes interactives de recherche viennent compléter la présentation, invitant petits et grands à un fabuleux voyage dans le passé. RMQ MUSéo

Une tablette interactive permet d’obtenir des informations détaillées sur des objets, permettant ainsi de laisser les vitrines libres de tout cartels.

Certains vestiges sont particulièrement mis en valeur dans des vitrines avec une projection interactive.  

Les visiteurs sont également impliqués dans la muséographie sur un système de boutons -poussoirs et de tiroirs dans la partie sur l’agriculture, et la domestification des animaux.  

Expositions temporaires

Des expositions temporaires sur des sujets culturels et historiques ont lieu plusieurs fois par an . Cela comprend l’exposition annuelle des lauréats de la photo de presse suisse.

Autres services

Parmi les offres du Landesmuseum figurent ses collections, ses publications, une bibliothèque spécialisée et des archives.

Le centre de collecte d’Affoltern am Albis (ville) regroupe les collections, les ateliers de conservation et de restauration, un laboratoire de recherche sur la conservation préventive ainsi que la logistique des objets, le prêt d’œuvres, l’enregistrement d’objets, le studio photo ainsi qu’une bibliothèque, une salle de séminaire et des lieux de travail pour les scientifiques et les invités du Musée national suisse et d’autres institutions. Collection archéologique



Les temps enfouis : des origines à 800 : guide de l'exposition d'archéologie du Musée national suisse, Zurich / dir. et textes généraux: Laurent Flutsch ... ; 250p

La Suisse du Haut Moyen Age. De la fin de l'époque romaine à Charlemagne, Berne, 1970.

La Suisse gallo-romaine. Cinq siècles d'histoire, Fellmann RudolfLausanne 1992