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Julius Sabinus († 78 après J.-C.) est un chef Lingon qui participa aux côtés de Julius Civilis à la révolte de 69-70 contre les Romains. Il sera défait par les Séquanes alliés des Romains. Après 9 ans de clandestinité passés à vivre caché dans une grotte, Sabinus est trahi et découvert. Il sera mis à mort par les Romains malgré les supplications d'Éponine, sa femme avec qui il avait eu deux enfants.

Biographie[modifier | modifier le code]

Le récit de sa vie nous est fait par trois auteurs antiques : Plutarque[1], Tacite[2] et Dion Cassius[3]. Leurs récits divergent cependant sur certains points.

Julius Sabinus est un chef Lingon qui participa aux côtés de Julius Civilis à la révolte de 69-70. La coalition formée par Civilis, Sabinus, mais aussi Tutor et Classicus remporte plusieurs victoires. Sabinus, qui se dit descendre de Jules César en personne, s’autoproclame « César » ; sa tentative de créer un Imperium Galliarum tourne court lorsque les Séquanes, toujours fidèles à Rome, défont les Lingons. Après avoir été vaincu à Besançon, les Lingons durent livrer 70 000 guerriers à Frontin. Sabinus, quant à lui, prend la fuite, simule un suicide et brûle sa maison. Il se cache ensuite dans une grotte que la tradition situe aux sources de la Marne.

La grotte de Sabinus

La nature de sa cachette diverge selon les auteurs : Plutarque évoque un souterrain et une caverne, alors que Dion Cassius parle plutôt d’un tombeau. Sa femme Éponine fait semblant de porter le deuil le jour, mais rejoint la nuit son mari. De l’union de Sabinus et Éponine naissent bientôt deux enfants

Après avoir passé neuf années à se cacher (selon Tacite), Sabinus finit par être découvert et conduit devant Vespasien. Éponine plaide alors pour obtenir la grâce de son mari ; elle finit par demander à mourir avec lui si l’on en croit Plutarque. Ce dernier nous renseigne également sur le sort de leurs deux enfants : l’un sera tué en Égypte ; le second, portant le même cognomen que son père, serait passé par Delphes. À la suite de cette révolte, le territoire des Lingons fut détaché de la Gaule belgique, et placé sous la surveillance directe de l'armée romaine du Rhin. Il fit ainsi partie de la province romaine de Germanie supérieure.

Sabinus faisait partie des personnages les plus importants de Gaule de cette époque, aussi bien par sa réputation que par sa fortune, comme les autres commanditaires de l’insurrection. Tout comme eux, il était également citoyen romain : comme son gentilice l’indique, il fait partie de la gens Julia ; un de ses ancêtre avait dû obtenir la citoyenneté de Caius Julius César ou de son fils adoptif Auguste.

Postérité dans les arts[modifier | modifier le code]

Eponine et Sabinus, de Nicolas-André Monsiau

Depuis la Renaissance, l’histoire d’Éponine et Sabinus a connu un grand succès en tant que sujet pour de nombreuses œuvres d’arts : poèmes, nouvelles, romans, pièces, peintures, sculptures ou gravures[4]. Une vingtaine de pièces de théâtre ont été consacrées à Sabinus et à sa femme, ainsi qu'une trentaine de tableaux, et environ huit opéras. Mais à partir du XIXe siècle, on ne trouve presque plus de représentations de cette histoire, les artistes leur préférant au couple les figures d’autres gaulois. C’est paradoxalement la celtomanie émergeant au XIXe siècle qui va presque faire tomber dans l’oubli l’histoire d’Éponine et Sabinus. De nouvelles figures, émergeant des nombreuses études historiographiques de cette époque, vont supplanter la figure de Sabinus : Brennus, Ambiorix, Camulogène et surtout Vercingétorix. Sabinus s’efface ainsi peu à peu de la mémoire populaire : c’est la figure du chef arverne qui le remplace dans Le Tour de la France par deux enfants de G. Bruno, alors que Sabinus apparaissait encore en 1876 dans l’Histoire de France de Guizot.


Article connexe[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Plutarque, De l’amour, 25
  2. Cornelius Tacitus, Historiae, IV, 67
  3. Lucius Claudius Cassius Dio, Historiae Romanae, LXVI, 16
  4. Catalogne des œuvres recensées dans l'ouvrage de Jacques-Remi Dahan, Éponine & Sabinus, Dominique Guéniot, 2011, 67 p.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Callet Antoine-François, Éponine et Sabinus condamnés par Vespasien, huile sur toile, 1764, Paris, Ecole nationale supérieure des Beaux-arts.
  • Chabanon Michel-Paul, Sabinus, tragédie lyrique en quatre actes, représentée devant Sa Majesté́ à Versailles, le 4 décembre 1773, et pour la première fois par l’Académie royale de musique, le mardi 22 février 1774, France : impr. de Delormel, 1774, 47 p.
  • Dion Cassius, Histoire romaine, trad. E. Gros et V. Boissée, France : Firmin Didot, 1870-1845, 10 vol.
  • Guizot François, L’histoire de France depuis 1789 jusqu’en 1848: racontée à mes petits-enfants, France : Hachette et Cie, 1878, 789 p.
  • Lambert Pierre-Yves, La langue gauloise: description linguistique, commentaire d’inscriptions choisies, France : Éd. Errance (« collection des Hespérides »), 1997, 239p.
  • Plutarque, Œuvres mêlées de Plutarque, trad. de Jacques Amyot, France : Janet et Cotelle, 1820, 508 p.
  • Quiret Julien et Combret Pierre, « Eponina ». L’Arbre celtique, URL : http://www.arbre-celtique.com/encyclopedie/eponina-3305.htm . Consulté le 19 mars 2013.