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Louis Charles Grénon est un compositeur français de la période baroque né probablement en 1734 à Saintes et mort le dans la même ville. Il a été successivement maître de musique aux cathédrales du Puy-en-Velay et de Clermont-Ferrand puis à Saintes. La connaissance de son œuvre ne se fait que depuis quelques années, suite à la découverte de fonds au Puy-en-Velay.

Biographie[modifier | modifier le code]

Louis Grénon commence ses études à la maîtrise de Saintes. Dès 1754, il est promu maître de musique à la cathédrale du Puy-en-Velay, poste qu'il tiendra durant une grande partie de sa carrière mais qui ne laisse qu'une part réduite de ses compositions, au nombre de cinq : le Dixit Dominus[1], deux grands motets avec symphonie, un Noël à grand choeur et une messe[2]. Il faudrait bien entendu ne pas oublier les Six symphonies à 3 ou 4[3]. Aujourd'hui perdues, elle ont été néanmoins été composées par Grénon alors qu'il se trouvait au Puy-en-Velay[4]. Ces œuvres montrent la qualité de travail du jeune compositeur qui assure la liturgie ordinaire mais aussi les compositions de plus grande importance pour des offices extraordinaires. La faible production de Grénon peut s'expliquer par son entrée au séminaire, qu'il effectua fin 1755 soit un an après son arrivée au Puy, avec l'accord des chanoines, pour des cours de philosophie et de théologie qui devaient théoriquement l'amener à la prêtrise en 1761[5]. Pendant ses études, Grénon a donc pu déchiffrer les partitions laissées par son prédécesseur Joseph Boudon et même en utiliser certaines parties[6]. Il est possible, d'après Georges Escoffier, que Grénon ait quitté la ville avec les originaux de ses œuvres pour les faire jouer à Clermont-Ferrand ou à Saintes[7].


À Clermont-Ferrand, la musique prenait une part importante dans la célébration de l'office durant le contrat de Grénon, mais résultait d'une tradition que relate le chanoine Pierre Audigier : « Il n'est pas de cathédrale où les cérémonies de l'Église se fassent avec plus de majesté, où l'office divin soit chanté avec plus de modesté, une piété plus édifiante. On a toujours aimé le chant dans l'église de Clermont et les belles voix y ont esté recherchées avec empressement. »[8] Expression de la dévotion, la musique contribuait à la fois au rayonnement spirituel et culturel du chapitre à une époque où l'autorité des chanoines se réduisait face à celle des évêques et des autorités civiles[9]. On peut penser que le contrat liant Grénon à Clermont aurait été cassé suite à celle querelle de pouvoirs. La composition de l'intégralité des œuvres clermontoises connues (environ 25) est antérieure à la signature de son contrat signé le . Six motets ont été composés entre mai et décembre 1763 et trois autres entre mai et octobre 1764, ce qui montre la volonté du chapitre à éprouver les capacités de son compositeur mais permet surtout à Grénon de s'exprimer, de démontrer ses capacités et d'appréhender les spécificités des usages liturgiques de Clermont[10]. Ces développements et modifications du code liturgiques ont été initiés par Jean-Baptiste Massillon, évêque de Clermont, dans les années 1730 et avaient étés poursuivis par François-Marie Le Maistre de La Garlaye par sa commande du Cérémonial du choeur[11] en 1758 qui permet de mieux comprendre le mélange de conformité et de diversité à cette époque dans la pratique de la liturgie dans le diocèse de Clermont-Ferrand. À titre d'exemple, on peut citer le De fructu propre aux célébrations de Noël de Clermont-Ferrand au commencement duquel un chanoine se munissait d'un bouquet de fleurs, puis, lors du can de l'antienne De fructu ventris tui, le chœur chante le psaume 131 Memento Domine et au cours du verset 11, le chanoine donne le bouquet à un confrère chez qui les autres chanoines devaient venir souper le soir même. Cette cérémonie était répétée le lendemain et la personne recevant ce De Fructu devait être un notable de la ville. Cette coutume se retrouve dans les manuscrits de Grénon, montrant un mélange entre la tradition et le particularisme Clermontois.


Les raisons du retour de Grénon à Saintes en 1765 ne sont pas claires. Il s'engage dans sa ville natale seulement trois semaines après la signature de son contrat à Clermont. Le il appose sa signature au bas du manuscrit du Benedictam Dominum [12], sans être pressé par la quantité de travail qui semble moins importante qu'à Clermont. D'après Bernard Dompnier, un accord passé avec le chapitre put le décharger de certaines obligations envers le bas-choeur, lui offrant ainsi plus de temps pour se consacrer à son art[13]. La production de Louis Grénon à Saintes varie entre 3 et 4 nouvelles oeuvres par mois en moyenne, avec des pics de créations comme en décembre 1766 où 10 pièces sont composées. D'après Georges Escoffier, cette « vague créatrice ne correspond sans doute pas à une volonté personnelle, mas plutôt à celle d'établir pendant une période de faible charge un fonds de partitions utilisables en diverses circonstances les mois à venir »[14]. En 1768, sa production musicale se réduit à cause de son état de santé. Les deux derniers manuscrits retrouvés sont le Dixit à cinq[15] et le Petit Magnificat[16] datés des 16 et 25 mars de cette année là.

Évolution de l'œuvre[modifier | modifier le code]

La part du récit dans l'œuvre[modifier | modifier le code]

Œuvres par lieu de composition[modifier | modifier le code]

Le Puy-en-Velay[modifier | modifier le code]

  • Dixit Dominus

Daté du ce Dixit Dominus ne nous est transmis que par une seule source qui est un manuscrit autographe provenant du fonds musical de la maîtrise de la cathédrale du Puy-en-Velay Modèle:Ref LP 52 L'effectif est le suivant : 5 solistes (deux dessus, un haute-contre, une taille, une basse), un chœur à 4 (dessus, haute-contre, taille et basse suivis par le serpent), basson obligé et basse continue. Le texte est fréquemment lacunaire pour les parties de haute-contre et de taille dans les choeurs et il existe aussi de rares lacunes textuelles dans les récits et ensembles vocaux, de nombreuses correction autographes.

Clermont-Ferrand[modifier | modifier le code]

Liste non exhauistive des compositions faites à clermont-Ferrand

Saintes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Dompnier Bernard (dir.), Louis Grénon : Un musicien d'Église au XVIIIe siècle, coll. « Études sur le Massif Central », Presses Universitaires Blaise Pascal, Clermont-Ferrand, 2005
  • Louis Grénon, Motets avec instrument obligé de basse, coll. « Anthologies : musique des maîtrises de France » vol. I.11, Editions CMBV, Versailles, mars 2012

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

CHEC Centre musique sacrée Puy en Velay

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. LP52
  2. Louis Grénon, un musicien d'Église au XVIIIe siècle siècle, p. 189
  3. Six symphonies à 3 ou 4, composées par M. Grénon, Maître de musique de l'Église Cathédrale du Puy, dédiées à M. le baron de Bains Paris, chez Hue, 1756
  4. L'édition musicale dans la presse parisienne au XVIIIe siècle siècle : catalogue des annonces, Anik Devriès-Lesure Paris, CNRS éditions, 2005, p. 227
  5. Thèse de Georges Escoffier
  6. Bouquin de Joseph Scherpereel sur les musiciens de la cath de S-Siffrein de Carpentras
  7. Les dispositifs vocaux et instrumentaux utilisés par LG, Georges Escoffier
  8. Pierre Audigier, Histoire de la ville de Clermont en Auvergne Ms. fr. 11486 et 11486, f.116
  9. N da Silva
  10. Bernard Dompnier, Entre itinérance professionnelle et attachement au pays : essai de biographie de Louis Grénon
  11. Pierre-Louis Boutaudon, Cérémonial du chœur, selon les rites et usages de l'église de Clermont, adapté aux église collégiales, paroissiales, communautés séulière, et séminaires du diocèse
  12. LP1
  13. Bernard Dompnier Entre itinérance professionnelle et attachement au pays : essai de biographie de Louis Grénon
  14. Georges Escoffier, les dispositifs vocaux et instrumentaux utilisés par Louis Grénon
  15. LP39
  16. LP41

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