Utilisateur:Leonard Fibonacci/Actia - Nicopolis - Néron - Paul

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La bataille d'Actium a eu lieu le 2 septembre 31 av. J.-C., mais selon les critiques Néron a fait modifier les dates des jeux afin de pouvoir faire son périple. De plus on ne sait pas si la date de référence était celle de la bataille ou celle de la fondation de Nicopolis par Auguste 3 ans plus tard. Selon la Guerre des Juifs, Saul, Costobar et Philippe sont envoyés en Achaïe faire un rapport à Néron quelques jours après le 8 Dios (fin octobre 66). Mais selon la Vita de Flavius Josèphe Philippe quitte Jérusalem beaucoup plus tôt, le 11 Gorpiaios (fin août - début septembre 66). Par voie de mer, il faut probablement compter moins d'un mois pour aller de Palestine en Achaïe (p.e. 15 jours), mais par voie de terre beaucoup plus longtemps. Combien de temps duraient les Actia ? Quand Néron a-t-il participé aux Isthmia et quand a eu lieu la proclamation de la "libération de la Grèce" ?

Conclusion provisoire[modifier | modifier le code]

L'inscription permet seulement de savoir que la proclamation de la "libération de la Grèce" a eu lieu le 28 novembre. L'indication de la XIIIe puissance tribunitienne a été interprétée comme étant l'année 66 par certains critiques ce qui les conduit à estimer que Suétone se trompe en plaçant cette proclamation à la fin du périple de Néron (décembre 67). Toutefois l'interprétation de la phrase est débattue et nombre de critiques estiment que cette inscription n'apporte aucune précision sur l'année de cet événement et pensent donc que cette proclamation a eu lieu le 28 novembre 67. On ne peut donc tirer aucun argument de cette date. Tout au plus peut-on faire remarquer que même dans ce cas on peut conclure que Néron était dans l'ouest de l'Achaïe dans la période qui précède le 28 novembre et que c'est donc là que Saul et Costobar l'ont rejoint vers la mi-novembre que la proclamation de la libération de la Grèce ait eu lieu le 28 novembre 66 ou 67. De toutes façons il y a un débat pour savoir si Néron a proclamé la "libération de l'Achaïe" aux Actia de Nicopolis ou aux Isthmia de Corinthe. Si le 28 novembre il était encore à Nicopolis il n'y a dans ce cas aucun problème. Par ailleurs,

En revanche « les étapes du voyage comprennent: Corcyre (Corfou), Nikopolis, Olympie en passant par Patras (jeux olympiques), Isthme, Corinthe, Argolis (Lerne, jeux de Nemée et d’Argos), Delphes, et de nouveau Nikopolis et l’Isthme[1],[2]. » Si le périple de Néron commence en automne 66 par Corcyre (Corfou), Nikopolis, Patras, Olympie, il se trouve bien à proximité de Nicopolis lorsque Saulos et Costobar sont parvenus à le rejoindre. Il faut toutefois vérifier cet itinéraire et ce que dit effectivement H. Halfmann.

« La colonie de Patras a commémoré la participation de l’empereur aux jeux olympiques, qui ont dû avoir lieu en octobre/novembre 66, par une série monétaire[3]. »

La fermeture de la navigation ne semble pas concerner les voyages urgents qui pouvaient s'effectuer par cabotage. G. Schumann, (Hellenistische und griechische Elemente in der Regierung Neros, Diss., Leipzig, 1930, note 38, p. 73), suppose que Néron parti après le 28 novembre 67 a mis 14 jours pour arriver à Puteoli ; (cf. note no 39, p. 917). Ce qui implique non-seulement du cabotage, mais aussi la traversée de l'Adriatique. Si Néron a pu faire le voyage Grèce-Puteoli en décembre, Saulos et Costobar ont pu faire le voyage de Césarée (ou Antioche) jusqu'à Patras en partant fin octobre. Ils ont longé les côtes de la Turquie et traversé la mer Égée début novembre en étant prêts à se réfugier sur une île si le temps se gâtait. 15 jours est donc une bonne indication pour la durée du voyage de Saulos et Costobar jusqu'à Patras.

Les Actia et Néron fin 66[modifier | modifier le code]

L’Épire dans la Grèce romaine.

Aux Jeux Actia de Nicopolis, Néron a participé aux courses de chars à 2 et 4 chevaux qu'il a naturellement "gagnés"  [sic].

...si la proclamation s'est bien produite le 28 novembre 66, peu de temps après que Néron soit passé à Nicopolis et ait participé aux Actia. On comprendrait en effet mal que la nouvelle cité ait attendu plus d'un an pour remercier Néron de cet honneur, même si Nicopolis s'empressa d'oublier cet épisode après la damnatio memoriae de Néron.

Pour conclure, la date de 66-67 est celle que je retiens pour le collège Piso/Cleander" et, par conséquent, la date du 28 novembre 66 comme date de la proclamation de la libération de la Grèce.

Piso et Cleander sont des duovirs d'Achaïe en 66/67 ou en 67/68, qui ont émis une pièce de monnaie à la gloire de Néron (émission semble-t-il à Corinthe), qui se réfère à la fois à la visite impériale et à la "libération de la Grèce".

« Le voyage de Néron en Grèce, d’automne 66 jusqu’en décembre 67, puisque le 1er janvier 68[4] l’empereur était de retour à Rome[5], représente quatre événements distincts: l’arrivée de l’empereur, la proclamation de la libération de la province d’Achaïe, la participation de Néron à divers concours et la refondation de certaines cités. Le projet et le début des travaux du percement de l’Isthme de Corinthe n’ont pas été évoqués[6]. Les étapes du voyage comprennent: Corcyre (Corfou), Nikopolis, Olympie en passant par Patras, Isthme, Corinthe, Argolis (Lerne, jeux de Nemée et d’Argos), Delphes, et de nouveau Nikopolis et l’Isthme[7],[8]. »

Donc, si Néron proclame la "Libération de la Grèce" aux Jeux isthmiques le 28 novembre 66, il a auparavant fait étape à Corcyre (Corfou), Nikopolis, Patras, Olympie. « La colonie de Patras a commémoré la participation de l’empereur aux jeux olympiques, qui ont dû avoir lieu en octobre/novembre 66, par une série monétaire[9]. » Même si l'on ne peut pas être sûr que Saulos et Costobar ont atteint Néron alors que celui-ci était à Nikopolis, même s'il a été atteint lors de l'étape suivante (Patras) voire même à Olympie, le logement de Paulos à Nicopolis pour passer l'hiver 66-67 est tout à fait cohérent. Surtout si l'on tient compte que pour rencontrer Néron et que son rapport détaillé soit pris en note, il est fort possible qu'il soit passé par Épaphrodite. Un affranchi, secrétaire impérial tout puissant, fervent de culture juive. Il est donc possible que ce soit à cette occasion qu'est née l'amitié entre Saulos et Épaphrodite et que c'est pour cela que les Philippiens se sont adressés à lui pour qu'il lui apporte de l'argent et des moyens alors qu'il est emprisonné dans le Tullianum à Rome l'année suivante. Dans ce cas, il est fort possible qu'Épaphrodite ait proposé à Saulos de l'héberger pendant l'hiver dans sa résidence de Nicopolis. On peut déduire qu'il possséde une résidence à Nicopolis, car dans les années 90, lorsque son esclave Épictète sera expulsé par Domitien celui-ci s'installera à Nicopolis où il ouvrira une école.

« Les colonies de Patras[10] et de Corinthe[11], ainsi que la ville de Nikopolis[12], ont évoqué l’arrivée de l’empereur en figurant au revers une galère avec la légende explicite, plus ou moins abrégée, d’adventus (photo no 1).
Sur le monnayage de Nikopolis les légendes NERWNOS AUTOKRA (toroj) SEBA(stoà) EPIFANEIA[13] et NERWNOS EPIFANEIA[14] traduisent en grec l’Adventus Augusti[15]. »

« A Patras, à part le type habituel, l’arrivée de l’empereur est aussi représentée par un personnage masculin debout tenant un gouvernail et une corne d’abondance avec la légende PORTVS FRVGIFERA[16], le port[17] où l’empereur a débarqué (photo no 2)[18]. »

« La colonie de Patras a commémoré la participation de l’empereur aux jeux olympiques, qui ont dû avoir lieu en octobre/novembre 66, par une série monétaire représentant Apollon debout jouant de la lyre et la légende APO-LLO AVGVST, C(olonia) P(atriensis)[19], (photo no 18)[20]. »

« Nous pensons que les monnaies d’adventus, frappées par les cités grecques, ont dû soit précéder l’arrivée de l’empereur soit la suivre de près. Nous arrivons à cette conclusion d’après le monnayage d’Alexandrie. La cité avait frappé une série de monnaies avec une galère[21], dans l’attente de la visite impériale qui ne s’est jamais réalisée (photo no 3). Néron a changé ses plans le jour même de son départ à cause de présages défavorables[22]. Il est donc légitime de penser que les cités grecques avaient aussi frappé le type d’adventus avant l’arrivée de l’empereur ou peu après[23]. »

Selon le site "Empereurs romains", Néron part pour la Grèce en septembre 66 et rentre en Italie en décembre 67 et entre à Naples en janvier 68. Il cite comme source : Eugen CIZEK, Néron, Librairie Arthème Fayard, 1982. Delon Eleni Papaefthymiou, Néron se trouve à Rome le 1er janvier 68.

Néron n'aurait pas prononcé la libération de la Grèce aux Actia de Nicopolis, mais aux Isthmia de Corinthe.

« La tournée de Néron est instructive : d’après N. M. Kennel, en 66-67 ap. J.-C., aux quatre grands concours de la Grèce classique et hellénistique, se seraient ajoutés les Actia de Nicopolis, qui n’existaient pas à la période hellénistique et les Héraia d’Argos. Néron participa donc à tous les grands concours qui lui permettaient d’obtenir son titre : les Actia de Nicopolis (où il fut vainqueur aux épreuves de tragédie, de citharôdie, et comme héraut) ; les Pythia de Delphes ; les Isthmia de Corinthe, surtout connus pour l’annonce de la libération de la Grèce ; les Némeia/Héraia d’Argos ; les jeux Olympiques. »

Texte de l'inscription où le nom de Néron est martelé (ainsi que celui de Messalina) qui date du 28 novembre de la XIIIe puissance tribunicienne de Néron — qui finirait le 9 novembre 66 — la proclamation de libération de la Grèce/Achaïe faite à Corinthe.

Suetone[modifier | modifier le code]

(4) Souvent aussi il conduisit des chars. Aux jeux olympiques, il en guidait un attelé de dix chevaux, quoique, dans une de ses pièces de vers, il eût blâmé le roi Mithridate de l'avoir fait. Il fut renversé de son char; on l'y replaça; mais il ne put s'y tenir jusqu'à la fin de la course. Il n'en fut pas moins couronné. (5) En partant, il accorda la liberté à toute la province et le droit de cité aux juges, ainsi qu'une forte somme d'argent. Lui-même, au milieu du stade, le jour des jeux isthmiques, il annonça à haute voix ces récompenses.

XXV. Son entrée triomphale dans différentes villes et à Rome. Ses précautions pour conserver sa voix

(1) Revenu de la Grèce à Naples, où il avait débuté dans l'art théâtral, il y entra sur un char traîné par des chevaux blancs, à travers une brèche pratiquée dans la muraille, selon l'usage des vainqueurs aux jeux sacrés.

La tournée de Néron[modifier | modifier le code]

La tournée de Néron est instructive : d’après N. M. Kennel, en 66-67 ap. J.-C., aux quatre grands concours de la Grèce classique et hellénistique, se seraient ajoutés les Actia de Nicopolis, qui n’existaient pas à la période hellénistique et les Héraia d’Argos. Néron participa donc à tous les grands concours qui lui permettaient d’obtenir son titre : les Actia de Nicopolis (où il fut vainqueur aux épreuves de tragédie, de citharôdie, et comme héraut) ; les Pythia de Delphes ; les Isthmia de Corinthe, surtout connus pour l’annonce de la libération de la Grèce ; les Némeia/Héraia d’Argos ; les jeux Olympiques.

« note no 54: C’est l’inscription d’Olympie 56 (Dittenberger) qui nous renseigne sur l’organisation des Sebasta de Naples ; sur le programme, cf. Geer 1935 ; Ringwood-Arnold 1960 avec quelques erreurs relevées par L. Robert ; (des précisions sur les catégories d’âges sont apportées par Crowther 1989) ; sur la chronologie des Sebasta et des Actia, Rieks 1970. Cf. aussi le rappel utile de Robert 1970. »

Chronologie de la fin de Néron[modifier | modifier le code]

66
  • Pétrone se suicide sur ordre de Néron.
  • Tiridate arrive à Rome où il est couronné roi d'Arménie.
  • Sommet du règne et du néronisme. Clôture du temple de Janus et proclamation de la paix universelle.
  • Thrasea est condamné et se suicide.
  • Néron épouse Statilia Messalina.
  • Fin septembre : Néron part pour la Grèce. Vague de répressions à Rome et dans l'Empire.
  • Soulèvement des Juifs en Judée.
67
  • Exploits artistiques de Néron en Grèce.
  • Corbulon est contraint au suicide.
  • Début du creusement du canal de Corinthe. Libération de la Grèce.
  • Une nouvelle conspiration contre Néron se forme.
  • Retour de Néron en Italie (décembre).
  • Vespasien combat les Juifs révoltés.
68
  • Janvier : entrée de Néron à Naples.
  • Février : contacts entre Vindex et d'autres gouverneurs de provinces, tel Galba, pour renverser Néron.
  • Mars : à la suite de sa tournée en Grèce, triomphe artistique de Néron à Rome. L'empereur se rend à Naples. Vindex déclenche le soulèvement de la Gaule contre Néron. L'empereur l'apprend à Naples.
  • Échec d'une tentative de meurtre contre Galba. Néron rentre à Rome.
  • Avril : Galba s'insurge contre Néron. Celui-ci devient "Consul sans collègue"
  • Mai : Verginius écrase Vindex à Vesontio. Soulèvement de Macer en Afrique
  • Rumeurs à Rome quant à la défection générale des armées de l'Empire. La situation politique est déstabilisée.
  • Le régime s'effondre.
  • Le 11 juin : abandonné par le Sénat, sa cour et les Prétoriens, Néron est contraint au suicide au moment où on l'arrête comme ennemi public.
  • (Source : Eugen CIZEK, Néron, Librairie Arthème Fayard, 1982.)
Autre chronologie
66
  • 25 septembre - Départ de Néron pour une tournée de jeux en Grèce.
    • 15 jours pour le voyage
    • 15 jours à un mois pour s'exprimer à Corfou
    • Déplacement vers Nicopolis
    • Un mois à Nicopolis (arrivée du 25/10 au 10/11 jusqu'au 25/11 - 10/12)
    • Saul et Costobar peuvent tout à fait l'avoir rencontré dans cette ville aux alentours du 20-25 novembre
À noter
67
  • Février 67 - Vespasien prend le commandement de la guerre contre les Juifs en Judée. (arrivée en Syrie ou est-ce le moment où on lui confie cette armée alors qu'il est en Achaïe ? D'où vient cette précision chronologique ?)
  • 28 novembre - Proclamation de la liberté pour la province d'Achaïe.
  • Fin septembre - Début du creusement du canal de Corinthe
  • Début décembre - Départ pour Rome.
  • Découverte de la conspiration de Vinicianus. Corbulon reçoit l'ordre de se suicider.
68
  • Janvier - Mars - Allers et retours de Néron entre Rome et Naples, activités artistiques.
  • Mars - Triomphe de Néron.
  • 9/12 mars - Révolte de Vindex qui déclenche une insurrection en Gaule.
  • Après le 19 mars - Néron apprend l'insurrection et rentre à Rome.
  • Avril - Insurrection de Galba.
  • Mai - Défaite de Vindex par Verginius Rufus.
  • 10 juin - Défection de Nymphidius Sabinus et des prétoriens. Affolement de Néron, déclaré ennemi public.
  • 11 juin - Suicide de Néron à Rome (il n'a pas encore 31 ans
  • Fin juin - Galba, à l'annonce de la mort de Néron, quitte Tarragone pour Rome en passant par la Gaule.
  • Milieu octobre - Entrée de Galba à Rome. Avant la fin de l'année, il fait mettre à mort l'empoisonneuse Locuste, mais refuse la mort de Tigellin.
69
  • 2/3 janvier - Les légions du Rhin prennent parti pour Vitellius qu'elles proclament empereur
  • 15 janvier - A Rome, Othon proclamé empereur par les prétoriens puis le Sénat. Galba est tué sur le forum.
  • Février - Othon envoie à Tigellin l'ordre de se tuer.
  • 16 avril - Suicide d'Othon après la défaite de ses troupes à Bédriac. Le peuple de Rome et le sénat reconnaissent Vitellius comme nouvel empereur.
  • 1er juillet - Vespasien est proclamé empereur à Alexandrie par les légions d'Orient.
  • Avant le 18 juillet - Entrée de Vitellius à Rome. Mais la guerre civile fait rage.
  • 20 décembre - Lynchage de Vitellius, dont le corps est jeté dans le Tibre.
  • 22 décembre - Vespasien proclamé empereur par le Sénat..
70  [sic] (en fait 69)
  • Septembre - Titus s'empare de Jérusalem et détruit le Temple.
  • Fin de l'été - Vespasien quitte Alexandrie pour Rome, où il arrive à la mi-octobre pour Rhodes, puis la Grèce et enfin l'Italie. Il arrive à Rome avant le 21 juin 70. C'est le début du règne de la dynastie des Flaviens.

Durée du voyage[modifier | modifier le code]

La bataille d'Actium a eu lieu le 2 septembre 31 av. J.-C. Selon la Guerre des Juifs, Saul, Costobar et Philippe sont envoyés en Achaïe faire un rapport à Néron quelques jours après le 8 Dios (fin octobre 66). Mais selon la Vita de Flavius Josèphe Philippe quitte Jérusalem beaucoup plus tôt, le 11 Gorpiaios (fin août - début septembre 66). Par voie de mer, il faut probablement compter moins d'un mois pour aller de Palestine en Achaïe (p.e. 15 jours), mais par voie de terre beaucoup plus longtemps. Combien de temps duraient les Actia ? Pour un départ fin août - début septembre 66, l'arrivée à lieu clairement avant le 28 novembre 66, date à laquelle Néron serait déjà arrivé à Corinthe, si la proclamation de la "libération de la Grèce" a bien eu lieu en 66. Toutefois, plusieurs critiques indiquent que cette proclamation a eu lieu lors des Isthmia de Corinthe qu'ils situent au printemps 67, alors qu'un très grand nombre de critiques retiennent la date du 28 novembre 67.

Si on part de Jérusalem "fin octobre", on arrive à Antioche quelques jours plus tard, le temps de rencontrer Cestius Gallus, que celui-ci leur ordonne d'aller en Achaïe avec une mission précise avec des lettres et des édits nécessaires et de trouver un bateau en partance pour la région on est obligatoirement début novembre. À cette date, il me semble clair que la navigation est déjà fermée. Si le voyage pour l'Achaïe a été effectué par voie terrestre, la durée du voyage est plus longue. De plus, il est impossible que le voyage ait eu lieu uniquement par voie terrestre — en contournant la mer Noire — et de toute façon, par ce chemin ils seraient arrivés vers la fin décembre. À cette époque de l'année la seule voie me semble être la traversée par le détroit du Bosphore (détroit d'Istanbul) ou le détroit des Dardanelles, un peu plus au sud. Mais là encore, il reste un long voyage terrestre pour arriver en Achaïe. En comptant sur le grand nombre d'îles et d'îlots ils ont peut-être effectué la traversée de la mer Égée, mais même par cette voie ont-ils pu arriver avant le départ de Néron de la région de Nicopolis s'ils ont traversé toutes la Syrie et la Turquie par voie terrestre ? Toutefois cette fermeture de la navigation ne semble pas concerner les voyages urgents qui pouvaient s'effectuer par cabotage. G. Schumann, (Hellenistische und griechische Elemente in der Regierung Neros, Diss., Leipzig, 1930, note 38, p. 73), suppose que Néron parti après le 28 novembre 67 a mis 14 jours pour arriver à Puteoli ; (cf. note no 39, p. 917). Ce qui implique non-seulement du cabotage, mais aussi la traversée de l'Adriatique où Paul de Tarse, lui aussi appelé Saulos, parti à une date trop avancée dans la saison de navigation avait naufragé 6 ou 7 ans auparavant. Si Néron a pu faire le voyage Grèce-Puteoli en décembre, Saulos et Costobar ont pu faire le voyage de Césarée (ou Antioche) jusqu'à Patras en partant fin octobre. Ils ont longé les côtes de la Turquie et traversé la mer Égée début novembre en étant prêts à se réfugier sur une île si le temps se gâtait.

Suétone[modifier | modifier le code]

  • Suétone, Vie des douze Césars, Néron, XXII à XXV

« (5) Non content d'avoir essayé ses divers talents à Rome, il alla, comme nous l'avons dit, en Grèce, (6) uniquement parce que les villes où étaient établis des concours de musique avaient coutume de lui envoyer les couronnes de tous les concurrents. (7) Il les acceptait avec tant de reconnaissance que les députés qui les lui apportaient étaient reçus les premiers et admis à ses repas intimes. (8) Quelques-uns d'entre eux l'ayant prié de chanter après souper, il fut comblé d'éloges. Il dit alors qu'il n'y avait que les Grecs qui sussent écouter, et qui fussent dignes d'apprécier ses talents. (9) Il partit sans délai, et, à peine débarqué à Cassiope (ville de l'île de Corfou), il se mit à chanter devant l'autel de Jupiter Cassius. Il parut désormais dans tous les genres d'exercices. 

XXIII. Il dispute aux artistes tous les prix. Mesures d'ordre prescrites quand il chantait. Ruses employées pour sortir du théâtre. Sa jalousie contre ses rivaux. Sa crainte des juges

(1) Il réunit dans une seule année les spectacles qui appartenaient aux époques les plus éloignées. Quelques-uns même furent recommencés. Il fit, contre l'usage, ouvrir à Olympie un concours de musique. (2) Pour n'être pas dérangé ou détourné de ces occupations, il répondit à son affranchi Helius, qui lui écrivait que les affaires de Rome exigeaient sa présence: "Quoique tu paraisses désirer et être d'avis que je revienne promptement, tu dois plutôt me conseiller et souhaiter que je revienne digne de moi-même." (3) Lorsqu'il chantait, il n'était pas permis de sortir du théâtre, pas même pour une raison indispensable. Aussi quelques femmes accouchèrent, dit-on, au spectacle, et beaucoup de personnes, lasses d'écouter et d'applaudir, sautèrent à la dérobée par-dessus les murs des villes dont il avait fait fermer les portes, ou feignirent d'être mortes pour qu'on les enlevât sous prétexte de les enterrer. (4) On ne saurait croire avec quelle crainte, quelle inquiétude, quelle jalousie et quelle défiance des juges il entrait dans la lice. »
[...]

 XXIV. Sa soumission aux lois du concours. Il fait abattre les statues de tous les vainqueurs. Il conduit un char aux jeux olympiques, et il est couronné, malgré une chute qui l'empêche de terminer la course

[...]
(4) Souvent aussi il conduisit des chars. Aux jeux olympiques, il en guidait un attelé de dix chevaux, quoique, dans une de ses pièces de vers, il eût blâmé le roi Mithridate de l'avoir fait. Il fut renversé de son char; on l'y replaça; mais il ne put s'y tenir jusqu'à la fin de la course. Il n'en fut pas moins couronné. (5) En partant, il accorda la liberté à toute la province et le droit de cité aux juges, ainsi qu'une forte somme d'argent. Lui-même, au milieu du stade, le jour des jeux isthmiques, il annonça à haute voix ces récompenses.

XXV. Son entrée triomphale dans différentes villes et à Rome. Ses précautions pour conserver sa voix

(1) Revenu de la Grèce à Naples, où il avait débuté dans l'art théâtral, il y entra sur un char traîné par des chevaux blancs, à travers une brèche pratiquée dans la muraille, selon l'usage des vainqueurs aux jeux sacrés. Il fit la même entrée à Antium, dans sa maison d'Albe (20 km au sud-est de Rome) et dans Rome. Mais, à Rome, il était sur le char qui avait servi au triomphe d'Auguste,

Le circuit de Néron[modifier | modifier le code]

Au ier s., la tournée en Achaïe de Néron, l’empereur citharède, va contribuer à modifier quelque peu la géographie des concours musicaux[24]. Après avoir participé aux Actia de Nicopolis et aux Pythia de Delphes en 66, Néron concourt en tant que musicien aux Isthmia (printemps 67), ensuite aux Némeia à Argos (été de l’année 67), puis, chose surprenante, à Olympie. L’empereur impose en effet la création à Olympie d’une épreuve musicale en modifiant de surcroît l’année de l’Olympiade afin d’accroître le nombre de ses couronnes[25]. Mais cette création fut aussi éphémère qu’arbitraire. De même, il revint concourir aux Isthmia peu de temps après (pour l’inauguration du percement du canal isthmique) car il fit recommencer les concours afin de boucler sa tournée en un temps record. On ne manquera pas de noter l’absence d’Athènes et de Sparte, que Néron évite superbement, à la fois parce que leurs concours n’avaient pas le rayonnement qui sera le leur un siècle plus tard et parce que la victoire à ces concours ne permettait nullement d’obtenir le titre de periodonikes[26], même avec le déroulement de la « nouvelle période »[27].

Nomination de Vespasien[modifier | modifier le code]

En accompagnant Néron dans son voyage en Grèce, il encourut une complète disgrâce pour être sorti souvent ou s'être endormi pendant que ce prince chantait. Il fut non seulement éloigné de sa suite, il lui fut même interdit de venir lui rendre ses devoirs en public. Vespasien se retira dans une petite ville écartée. Ce fut dans cette retraite, au moment où il craignait pour sa vie, qu'on vint lui offrir un commandement et une armée.

Année des 4 empereurs[modifier | modifier le code]

« Au début du mois de juin 68, Néron, après que le Sénat l’eut déclaré ennemi public se suicide sans laisser d’héritier. Cette disparition est à l’origine d’une guerre civile, la première depuis le conflit entre Octave et Marc-Antoine et d’une phase d’instabilité politique : c’est l’année des 4 empereurs. C’est d’abord Galba gouverneur de la Tarraconaise qui, acclamé Imperator par ses troupes en avril 68, puis, est investi empereur par le Sénat après la mort de Néron. Le nouvel empereur arrive à Rome en septembre/octobre 68, mais très rapidement se cristallise une opposition. D’une part Vitellius, nommé légat impérial à la tête des légions de Germanie Inférieure est acclamé empereur le 2 janvier 69 et reçoit le lendemain le soutien des légions de Germanie Supérieure. D’autre part, à Rome,Othon qui espérait succéder à Galba organise un complot qui aboutit à l’assassinat de l’empereur le 15 janvier 69. Othon est par la suite investit des pouvoir impériaux. La rivalité entre Vitellius et Othon, appuyé par légions du Danube, d’Afrique et d’Orient conduit à des affrontements armés. Une bataille s’engage le 14 avril 69 prés de Crémone, et, se solde par la défaite d’Othon qui se suicide le lendemain. Vitellius, reconnu par le Sénat et investit des pouvoirs impériaux, rentre dans Rome en juillet 69. Parallèlement, Vespasien (ayant suivit un cursus honorum classique) qui avait été nommé par Néron en 67, légat impérial de Judée afin de réprimer la révolte des Juifs est acclamé Imperator à Alexandrie par les troupes du préfet d’Egypte le 1er juillet 69, le 3 juillet à Césarée de Palestine par les 3 légions placées sous son commandement puis un peu plus tard en Syrie. Vespasien dispose de nombreux soutiens : celui du légat de Syrie, a Rome il est représenté par son frère alors au sommet de la hiérarchie sénatoriale en tant que Préfet de la Ville, enfin il bénéficie de l’appuie des légions du Danube qui déclenchent les hostilités contre les forces de Vitellius et arrachent une victoire sur les troupes de l’empereur prés de Crémone en Octobre 69. Vitellius isolé annonce son abdication le 18 décembre 69. Rome est prise par les troupes du Danube le 20 ou le 21 décembre 69 et Vitellius est exécuté. Le 22 décembre 69, le Sénat investit Vespasien, des pouvoirs impériaux. Pourtant le retour à une paix officielle ne met pas un terme aux difficultés que traverse l’empire :l’empereur est absent de Rome car la répression de la révolte des Juifs continue, le sanctuaire sacré est en ruines, les provinces sont agitées, des soldats incontrôlables rescapés d’armées en déroute commettent des exactions et l’empire connaît des problèmes administratifs du fait de nominations successives. L’objectif pour Vespasien est donc de restaurer l’ordre et de rétablir l’autorité impériale. »

Lex de Imperio Vespasiani[modifier | modifier le code]

« Un document épigraphique, un morceau d’une table de bronze (dimensions 1m60 par 1m10), découvert au XIVème siècle et conservé au musée du capitole, appelé anachroniquement Lex de Imperio Vespasiani retranscrit la loi d’investiture de Vespasien produite dans ce contexte politique mouvementé. La nature de ce document, qui n’est pas concomitant à la date de l’investiture de Vespasien par le Sénat(décalage de plusieurs jours voire de plusieurs semaines) est l’objet de plusieurs hypothèses : sénatus-consulte de fin décembre 69 répondant à une requête de Vespasien, acte additionnel conçu par Vespasien en octobre 70 après son retour à Rome ou encore document juridique hybride élaboré en plusieurs phases : le Sénat vote les différentes clauses contenues dans le document, les comices(assemblées) ratifient le texte sénatorial et en font une loi, ajout de la sanction. Par ailleurs, n’ayant conservé qu’un fragment on ignore si la lex de Imperio Vespasiani faisait partie d’un document qui conférait en bloc les pouvoirs impériaux : imperium consulaire, proconsulaire et puissance tribunicienne, ou si ce document avait été élaboré pour apporter des précisions sur les attributions de... »

Historiographie de la chronologie officielle[modifier | modifier le code]

publié par Louis-Gabriel Michaud (París), '1827

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Halfmann, H.: Itinera principum: Geschichte und Typologie des Kaiserreisen im römischen Reich, Stuttgart, 1986, (note 2), p. 173.
  2. Eleni Papaefthymiou, La visite de Néron en Grèce: le témoignage numismatique, XIII CIN, Madrid 2003, Actes 2005, p. 915.
  3. Eleni Papaefthymiou, La visite de Néron en Grèce: le témoignage numismatique, XIII CIN, Madrid 2003, Actes 2005, p. 918.
  4. Halfmann, H.: Itinera principum: Geschichte und Typologie des Kaiserreisen im römischen Reich, Stuttgart, 1986, p. 173-177.
  5. Dio Cassius, LXIII, 19. 1. Néron a dû rentrer précipitamment à Rome à cause de la situation politique dans la capitale. On a même envoyé l’affranchi Helius pour lui exposer la gravité de la situation. Il est avancé qu’Helius a dû arriver après la deuxième célébration des jeux de l’Isthme, en novembre 67. L’empereur à son retour est passé à Naples, Antium et Albnium. Suetonius, 25. 1; Halfmann, H.: op. cit. (note 2), p. 176; Schumann, G.: op. cit. (note 38), p. 73, suppose que la traversée de Grèce à Puteoli a dû durer quatorze jours ; (cf. note no 39, p. 917).
  6. Suetonius, 19. 2; Dio Cassius LXIII, 16. 1, qualifie même le projet comme un parergon; Pseudo-Lucien, 2. Voir aussi Gerster, M. B.: L’Isthme de Corinthe, tentatives de percement dans l’Antiquité, BCH, 8, 1884, p. 225-232; Bradley, K. R.: Suetonius, Life of Nero, Bruxelles, 1978, p. 115-117.
  7. Halfmann, H.: op. cit. (note 2), p. 173.
  8. Eleni Papaefthymiou, La visite de Néron en Grèce: le témoignage numismatique, XIII CIN, Madrid 2003, Actes 2005, p. 915.
  9. Eleni Papaefthymiou, La visite de Néron en Grèce: le témoignage numismatique, XIII CIN, Madrid 2003, Actes 2005, p. 918.
  10. Agalopoulou, P.: QTMmata nomismatokop...aj kai nomismatik»j kuklofor...ajtwn Patrèn 14p. C.-268 m. C., Thèse soutenue à Yannena en 1994, cat. nos 5, 6; RPC, 1264-1274.
  11. RPC, 1203, 1204.
  12. Caramessini-Oeconomides, M.: H Nomismatokop...a thj NikopÒlewj, Bibliothèque de la Société Archéologique d’Athènes no 79, Athènes, 1975, cat. nos 1-3. Nous pensons que Nikopolis a eu deux émissions. L’une avant 66, représentée par les monnaies du catalogue de Caramessini-Oeconomides nos 6 et 7 et l’autre par les monnaies du même catalogue nos 1-5, frappée durant la visite imériale en 66/7.
  13. Caramessini-Oeconomides M.: op. cit. (note 7), cat. nos 1-2.
  14. Caramessini-Oeconomides M.: op. cit. (note 7), cat. nos 3-4; RPC, 1368-1369.
  15. Eleni Papaefthymiou, La visite de Néron en Grèce: le témoignage numismatique, XIII CIN, Madrid 2003, Actes 2005, p. 915.
  16. RPC, 1263; Sydenham, E. A.: Historical References to Coins of the Roman Empire, London-California, 1968, p. 58; Levy, B. E.: Nero’s Liberation of Achaea: Some Numismatic Evidence from Patrae, Ancient Coins of the Graeco-Roman World, The Nickle Numismatic Papers, éd. Heckel, W. - Sullivan, R., Waterloo-Ontario, Canada, 1984, p. 165-185, voir surtout p. 170-174.
  17. Price, M. J. - Trell, B.: Coins and their Cities. Architecture on the Ancient Coins of Greece, Rome and Palestine, London, 1977, p. 40-41; Boyce, B. A.: The Harbour of Pompeiopolis. A Study on Roman Imperial Ports and dated Coins, AJA, 62, 1958, p. 67-68.
  18. Eleni Papaefthymiou, La visite de Néron en Grèce: le témoignage numismatique, XIII CIN, Madrid 2003, Actes 2005, p. 915.
  19. 71. RPC, 1275.
  20. Eleni Papaefthymiou, La visite de Néron en Grèce: le témoignage numismatique, XIII CIN, Madrid 2003, Actes 2005, p. 918.
  21. SNG, France, 514-520.
  22. Suetonius, 35. 5, 19; Dio Cassius LXIII. 8; Tacitus, Annales, 15. 36.
  23. Eleni Papaefthymiou, La visite de Néron en Grèce: le témoignage numismatique, XIII CIN, Madrid 2003, Actes 2005, p. 915.
  24. K.R. Bradley, « The chronology of Nero’s visit to Greece », Latomus, XXXVII, 1978, p. 64.
  25. 14 Sur les sources littéraires concernant cet épisode : N. M. Kennell, « ΝΕΡΩΝ πΕΡΙΟΔΟΝΙΚΗΣ », Am. Journal of Philology, 109 (1988), p. 240-241 et A. Bélis, « Néron musicien », CRA1, 1989, p. 755 ; sur l’importance des Olympia i l’époque impériale : A. Farrington, « Olympie Victors and the Popularity of the Olympie Games in the Imperial Period », Tychi, 12 (1997), p. 1546.
  26. Kennel propose plusieurs explications : ibid. p. 244-245.
  27. A. Mastino et H. Solin, Sardinia antiqua. Studi in onore di P. Meloni, Cagliari, 1992, p. 354 (mise au point à propos de l’inscription d’un chorocithariste périodonique) et M.L. Caldelli, L’Agon Capitolinus, Rome, 1993, p. 43 : la « nouvelle période »permet d’intégrer les Actia, les Capitolia de Rome et les Heraia d’Argos dans la liste canonique.